[Progrès Technique et Modernité] Corps-prisons et corps-plateaux, le devenir-hybride?

video: Le Meilleur des Mondes

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Nos productions de subjectivités se confrontent à de nouveaux agencements entre l’homme et la machine, les humains et les non humains, la « nature » et les artefacts, la technique et l’imagination, la science et la fiction.
 Qu’est-ce qu’un corps désapproprié de ses organes « naturels » ? Un sujet qui ne retrouve plus son unité dans ses Moi(s) éparpillés, et découvre que cette « unité » était construite ?

/ »Dans nos sociétés de communication, le capitalisme a su investir un régime de
mobilité et d’apparente ouverture. Dans ces conditions, l’illusion de liberté est
une composante fondamentale de ces dispositifs./ »
/Nouvelles prothèses technologiques/

Le 28 novembre 1947, Antonin Artaud déclare la guerre aux organes, dans sa célèbre
allocution radiophonique  /Pour en finir avec le jugement de Dieu/. Avec « le corps
sans organes »  /(CsO)/, il invente un nouveau corps politique, un moyen de lutter
contre la belle unité de l’organisme. L’organisme n’est pas le corps, mais ce qui
impose au corps des fonctions, des liaisons, des organisations dominantes et
hiérarchisées. Chaque organe peut devenir un objet partiel, dériver vers des
devenirs imprévisibles, tout comme la voix d’Artaud, devenue indépendante du reste
de son « organisme », peut affirmer que  /« le corps est le corps. Il est seul. Et
n’a pas besoin d’organes. Le corps n’est jamais un organisme. Les organismes sont
les ennemis du corps. »/

Le CsO  /(le corps sans organes) /fait l’objet d’une expérimentation.  /« Ce n’est
pas rassurant,/ écrivent Deleuze et Guattari,  /parce que vous pouvez le rater »/ :
désir et anti-désir, force de vie et puissance de mort, production et
anti-production, le CsO est dangereux, inquiétant. Il peut souffrir, s’emballer,
dériver, se révolter, proliférer ou se détraquer :  /« Ce n’est pas du tout une
notion, un concept, plutôt une pratique, un ensemble de pratique. »/ Corps de
l’hypocondriaque qui perçoit la destruction progressive de ses organes ; corps
paranoïaque attaqué par des influences hostiles extérieures et restauré par des
énergies divines ; corps schizo plongé dans la catatonie ; corps drogué ; corps
masochiste qui se fait coudre, suspendre, désarticuler ; corps torturé par
l’anorexie ou la boulimie ; corps désapproprié, défonctionnalisé, dé-dominant,
dé-séparé de son environnement, aspiré par tout ce qui l’entoure, inspiré par
tous ses pores, sans hiérarchie, dilaté par la jouissance, l’angoisse et le désir,
au point de former un « œuf » ouvert sur l’infini de son territoire existentiel.

Si l’hybridation de l’homme et des technologies peut être pensée comme un métissage
qui lui ouvre de nouveaux devenirs, l’action de se brancher à une prothèse ou un
organe artificiel se vit également comme une expérimentation en intensité, une
tentative de se défaire de ses organes « naturels » pour accueillir une forme
étrangère, avec tout un théâtre de la cruauté fait de passages de seuils, de
ratages ou de rejets qui mettent le corps en péril. Les implants cochléaires
destinés aux sourds illustrent bien la difficulté qu’a le corps à accueillir ces
organes intrus qui nécessitent parfois un long et terrible apprentissage pour
s’agréger.

L’utopie transhumaniste, inspirée par le développement des techno-sciences, rêve
également de se débarrasser des organes, mais elle rate le CsO avant même de
commencer l’expérimentation. Elle fantasme la future « migration » de notre esprit
dans des systèmes informatiques qui nous rendraient indépendants d’un corps perçu
comme une forme archaïque, un reste d’animalité ou, dans une tradition remontant à
Platon, comme « le tombeau » de l’âme. À l’inverse d’Artaud, elle se pose comme
l’ennemi du corps au profit d’un nouvel organisme numérique et unitaire, purifié de
toutes intensités. Cette rancune contre un corps insatisfaisant, composé de pièces
prêtes à tout moment à se détraquer, indignes des « machines » de plus en plus
perfectionnées produites par la technologie, rappel ce que Günther Anders
diagnostiquait en 1956 dans  /l’Obsolescence de l’homme/ :  /« la honte qui
s’empare de l’homme devant l’humiliante qualité des c
hoses qu’il a lui-même fabriquées. »/

La convergence NBIC (nanotechnologies, biotechnologies, informatique et sciences
cognitives) devient le nouveau cheval de bataille des ministères et des
laboratoires dans un marché en pleine croissance. Le pari sur les nanotechnologies
alimente des espoirs futuristes, où scientifiques et politiques ont partie liée,
lançant de nouveaux produits sans ouvrir le débat sur leur potentielle nocivité .
Et les techno-sciences épousent parfaitement les coordonnées néo-libérales qu’elles
contribuent à nous faire assimiler. Chaque individu serait doté d’un capital qu’il
se doit de faire fructifier pour s’adapter toujours mieux à une économie à flux
tendus, devenant l’auto-entrepreneur de lui-même.

La prolifération des prothèses visent à rétablir le fonctionnement des organes sans
les organes, la compétence de l’organisme, mais peuvent aussi nous aider à
poursuivre l’œuvre de dilatation et les parcours (toujours risqués)
d’expérimentation de nos CsO vers d’autres hybridations. Notamment autour des
questions de genre et de sexe, des pratiques d’hybridations se développent,
produisant des êtres humains plus multiples, mais aussi plus mixtes. Peut être une
possibilité de démanteler des catégories binaires telle que Nature/Culture,
Homme/Femme, Humain/Animal, Humain/Machine. De quoi permettre une expérience? Une
théorie des frontières? De leur construction et de leur déconstruction, dans le but
de produire de nouvelles formes d’action politique?
/Immersion dans les corps-réseaux/

En parallèle au développement de ces nouvelles prothèses, la fuite en avant
technologique engendre des processus informatiques qui se mettent à fonctionner
indépendamment des décisions humaines, dictant les conduites globales. Au service
d’une même oligarchie, ils constituent de nouvelles stratégies de pouvoir qui
durcissent les inégalités et la séparation entre populations de seconde zone et
privilégiés. Des murs technologiques aux frontières du Mexique ou d’Israël se
défendront automatiquement contre les « invasions barbares ». Les opérations de
bourse sont désormais majoritairement gérées par des algorithmes qui garantissent
des taux de rentabilité plus élevés, tout en accompagnant une perte du contrôle
humain.

L’informatisation des modes d’existence redouble également les conditions
d’exclusion des « inadaptés », leur inventant un alter-ego administratif qui
servira à les normaliser dans des outils de suivi informatique. Un jeune homme qui
sort de prison arrivera-t-il à s’inscrire à pôle emploi sans connaître
l’informatique et sans ordinateur ? Se confrontera-t-il toujours à un dossier qui,
d’un système à l’autre, l’étiquettera comme cas difficile et élément désordonné ?
Au même moment, Facebook, s’il est réduit à un instrument de promotion de soi,
renvoie chacun à un alter-ego narcissique qui interagit avec les membres de son
réseau et s’assujettit à une nouvelle forme d’autocontrôle. Pourtant, les mêmes
réseaux sociaux ont permis de contourner les médias traditionnels en Tunisie,
contribuant à la chute du régime dictatorial, et à rendre un souffle nouveau à un
peuple.

Mort de Dieu, fragmentation de l’homme, fuite des organes, obsolescence de la loi
et des modèles verticaux…Nos corps, nos Moi(s), nos espaces se fragmentent et
s’hybrident, et il devient nécessaire de forger de nouveaux concepts pour vivre
dans ce « pluri-univers », cette pluralité de mondes hétérogènes et contradictoires
aux frontières mobiles où l‘humain se mélange à la machine. Comment, au hasard des
rencontres, rendre ces espaces consistants ? Il ne suffit pas d’abandonner
simplement toutes nos strates défaites dans une désarticulation sauvage. Il s’agit
bien au contraire de garder le minimum d’organisme nécessaire pour éviter de
plonger dans un corps vidé et catatonique.
Si l’on renonce aux organes, il faudra à chaque fois réinventer des méthodes pour
raccorder les morceaux disparates, méthodes qui peuvent réussir ou échouer, et qui
produisent nécessairement, à un moment ou l’autre, des entrecroisements monstrueux
entre nature et culture, esthétique et technique. Au lieu d’être tout simplement des
« ennemies du corps », toutes ces nouvelles formes d’hybridation (à condition de
savoir choisir celles qui nous conviennent, qui nous permettent de fabriquer notre
CsO, au lieu de le nier ou de le détruire) peuvent nous offrir de nouvelles voies
d’accès à un corps non plus « prison » ou « tombeau », mais « plateau », région
d’intensité continue, qui ne se laisse pas arrêter par des frontières extérieures
(celles de la « nature » ou de l’ « organisme »).

 Elias Jabre & Manola Antonioli*Devenir-hybride, corps-prisons et corps-plateaux/ /
2011
/Edito de la revue Chimères http://www.revue-chimeres.fr/drupal_chimeres/  n°75,
Devenir-Hybride/
L’alter ego pouvoir
http://www.revue-chimeres.fr/drupal_chimeres/%3Cbr%20/%3Ehttp://www.revue-chimeres.fr/drupal_chimeres/?q=node/400
David Puaud ( sur les enjeux de pouvoir des logiciels et de l’informatique, en
matière de travail social )
Les processus co-activés et la nouvelle maîtrise du monde
http://www.revue-chimeres.fr/drupal_chimeres/?q=node/397  /, / Jean-Paul Baquiast
Retour sur le Corps sans organes
http://lesilencequiparle.unblog.fr/2011/07/08/retour-sur-le-corps-sans-organes-manola-antonioli/
,  Manola Antonioli
Pour en finir avec le jugement de Dieu, Antonin Artaud ( video part 1
http://www.dailymotion.com/video/x9icux_antonin-artaud-pour-en-finir-avec-l_webcam#.UPA6PeKlrjw
et 2
http://www.dailymotion.com/video/x9icux_antonin-artaud-pour-en-finir-avec-l_webcam#.UPA6PeKlrjw
)Illusoire émancipation par la technologie,
http://www.monde-diplomatique.fr/2013/01/SODERBERG/48629  *Johan Söderberg *( Monde
diplomatique janvier 2013)

 

video: Le Meilleur des Mondes http://www.youtube.com/watch?v=2jY010m1R4Y

Nos productions de subjectivités se confrontent à de nouveaux agencements entre
l’homme et la machine, les humains et les non humains, la « nature » et les
artefacts, la technique et l’imagination, la science et la fiction.
 Qu’est-ce qu’un corps désapproprié de ses organes « naturels » ? Un sujet qui ne
retrouve plus son unité dans ses Moi(s) éparpillés, et découvre que cette « unité »
était construite ?

 /"Dans nos sociétés de communication, le capitalisme a su investir un régime de
mobilité et d’apparente ouverture. Dans ces conditions, l’illusion de liberté est
une composante fondamentale de ces dispositifs./"
 /Nouvelles prothèses technologiques/

 Le 28 novembre 1947, Antonin Artaud déclare la guerre aux organes, dans sa célèbre
allocution radiophonique  /Pour en finir avec le jugement de Dieu/. Avec "le corps
sans organes"  /(CsO)/, il invente un nouveau corps politique, un moyen de lutter
contre la belle unité de l’organisme. L’organisme n’est pas le corps, mais ce qui
impose au corps des fonctions, des liaisons, des organisations dominantes et
hiérarchisées. Chaque organe peut devenir un objet partiel, dériver vers des
devenirs imprévisibles, tout comme la voix d’Artaud, devenue indépendante du reste
de son « organisme », peut affirmer que  /« le corps est le corps. Il est seul. Et
n’a pas besoin d’organes. Le corps n’est jamais un organisme. Les organismes sont
les ennemis du corps. »/

 Le CsO  /(le corps sans organes) /fait l’objet d’une expérimentation.  /« Ce n’est
pas rassurant,/ écrivent Deleuze et Guattari,  /parce que vous pouvez le rater »/ :
désir et anti-désir, force de vie et puissance de mort, production et
anti-production, le CsO est dangereux, inquiétant. Il peut souffrir, s’emballer,
dériver, se révolter, proliférer ou se détraquer :  /« Ce n’est pas du tout une
notion, un concept, plutôt une pratique, un ensemble de pratique. »/ Corps de
l’hypocondriaque qui perçoit la destruction progressive de ses organes ; corps
paranoïaque attaqué par des influences hostiles extérieures et restauré par des
énergies divines ; corps schizo plongé dans la catatonie ; corps drogué ; corps
masochiste qui se fait coudre, suspendre, désarticuler ; corps torturé par
l’anorexie ou la boulimie ; corps désapproprié, défonctionnalisé, dé-dominant,
dé-séparé de son environnement, aspiré par tout ce qui l’entoure, inspiré par 
 tous ses pores, sans hiérarchie, dilaté par la jouissance, l’angoisse et le désir,
au point de former un « œuf » ouvert sur l’infini de son territoire existentiel.

 Si l’hybridation de l’homme et des technologies peut être pensée comme un métissage
qui lui ouvre de nouveaux devenirs, l’action de se brancher à une prothèse ou un
organe artificiel se vit également comme une expérimentation en intensité, une
tentative de se défaire de ses organes « naturels » pour accueillir une forme
étrangère, avec tout un théâtre de la cruauté fait de passages de seuils, de
ratages ou de rejets qui mettent le corps en péril. Les implants cochléaires
destinés aux sourds illustrent bien la difficulté qu’a le corps à accueillir ces
organes intrus qui nécessitent parfois un long et terrible apprentissage pour
s’agréger.

 L’utopie transhumaniste, inspirée par le développement des techno-sciences, rêve
également de se débarrasser des organes, mais elle rate le CsO avant même de
commencer l’expérimentation. Elle fantasme la future « migration » de notre esprit
dans des systèmes informatiques qui nous rendraient indépendants d’un corps perçu
comme une forme archaïque, un reste d’animalité ou, dans une tradition remontant à
Platon, comme « le tombeau » de l’âme. À l’inverse d’Artaud, elle se pose comme
l’ennemi du corps au profit d’un nouvel organisme numérique et unitaire, purifié de
toutes intensités. Cette rancune contre un corps insatisfaisant, composé de pièces
prêtes à tout moment à se détraquer, indignes des « machines » de plus en plus
perfectionnées produites par la technologie, rappel ce que Günther Anders
diagnostiquait en 1956 dans  /l’Obsolescence de l’homme/ :  /« la honte qui
s’empare de l’homme devant l’humiliante qualité des c
 hoses qu’il a lui-même fabriquées. »/

 La convergence NBIC (nanotechnologies, biotechnologies, informatique et sciences
cognitives) devient le nouveau cheval de bataille des ministères et des
laboratoires dans un marché en pleine croissance. Le pari sur les nanotechnologies
alimente des espoirs futuristes, où scientifiques et politiques ont partie liée,
lançant de nouveaux produits sans ouvrir le débat sur leur potentielle nocivité .
Et les techno-sciences épousent parfaitement les coordonnées néo-libérales qu’elles
contribuent à nous faire assimiler. Chaque individu serait doté d’un capital qu’il
se doit de faire fructifier pour s’adapter toujours mieux à une économie à flux
tendus, devenant l’auto-entrepreneur de lui-même.

 La prolifération des prothèses visent à rétablir le fonctionnement des organes sans
les organes, la compétence de l’organisme, mais peuvent aussi nous aider à
poursuivre l’œuvre de dilatation et les parcours (toujours risqués)
d’expérimentation de nos CsO vers d’autres hybridations. Notamment autour des
questions de genre et de sexe, des pratiques d’hybridations se développent,
produisant des êtres humains plus multiples, mais aussi plus mixtes. Peut être une
possibilité de démanteler des catégories binaires telle que Nature/Culture,
Homme/Femme, Humain/Animal, Humain/Machine. De quoi permettre une expérience? Une
théorie des frontières? De leur construction et de leur déconstruction, dans le but
de produire de nouvelles formes d’action politique?
 /Immersion dans les corps-réseaux/

 En parallèle au développement de ces nouvelles prothèses, la fuite en avant
technologique engendre des processus informatiques qui se mettent à fonctionner
indépendamment des décisions humaines, dictant les conduites globales. Au service
d’une même oligarchie, ils constituent de nouvelles stratégies de pouvoir qui
durcissent les inégalités et la séparation entre populations de seconde zone et
privilégiés. Des murs technologiques aux frontières du Mexique ou d’Israël se
défendront automatiquement contre les « invasions barbares ». Les opérations de
bourse sont désormais majoritairement gérées par des algorithmes qui garantissent
des taux de rentabilité plus élevés, tout en accompagnant une perte du contrôle
humain.

 L’informatisation des modes d’existence redouble également les conditions
d’exclusion des « inadaptés », leur inventant un alter-ego administratif qui
servira à les normaliser dans des outils de suivi informatique. Un jeune homme qui
sort de prison arrivera-t-il à s’inscrire à pôle emploi sans connaître
l’informatique et sans ordinateur ? Se confrontera-t-il toujours à un dossier qui,
d’un système à l’autre, l’étiquettera comme cas difficile et élément désordonné ?
Au même moment, Facebook, s’il est réduit à un instrument de promotion de soi,
renvoie chacun à un alter-ego narcissique qui interagit avec les membres de son
réseau et s’assujettit à une nouvelle forme d’autocontrôle. Pourtant, les mêmes
réseaux sociaux ont permis de contourner les médias traditionnels en Tunisie,
contribuant à la chute du régime dictatorial, et à rendre un souffle nouveau à un
peuple.

 Mort de Dieu, fragmentation de l’homme, fuite des organes, obsolescence de la loi
et des modèles verticaux...Nos corps, nos Moi(s), nos espaces se fragmentent et
s’hybrident, et il devient nécessaire de forger de nouveaux concepts pour vivre
dans ce « pluri-univers », cette pluralité de mondes hétérogènes et contradictoires
aux frontières mobiles où l‘humain se mélange à la machine. Comment, au hasard des
rencontres, rendre ces espaces consistants ? Il ne suffit pas d’abandonner
simplement toutes nos strates défaites dans une désarticulation sauvage. Il s’agit
bien au contraire de garder le minimum d’organisme nécessaire pour éviter de
plonger dans un corps vidé et catatonique.
Si l’on renonce aux organes, il faudra à chaque fois réinventer des méthodes pour
raccorder les morceaux disparates, méthodes qui peuvent réussir ou échouer, et qui
produisent nécessairement, à un moment ou l’autre, des entrecroisements monstrueux
entre nature et culture, esthétique et technique. Au lieu d’être tout simplement des
« ennemies du corps », toutes ces nouvelles formes d’hybridation (à condition de
savoir choisir celles qui nous conviennent, qui nous permettent de fabriquer notre
CsO, au lieu de le nier ou de le détruire) peuvent nous offrir de nouvelles voies
d’accès à un corps non plus « prison » ou « tombeau », mais « plateau », région
d’intensité continue, qui ne se laisse pas arrêter par des frontières extérieures
(celles de la « nature » ou de l’ « organisme »).

 *Elias Jabre & Manola Antonioli*Devenir-hybride, corps-prisons et corps-plateaux/ /
2011
 /Edito de la revue Chimères http://www.revue-chimeres.fr/drupal_chimeres/  n°75,
Devenir-Hybride/
L’alter ego pouvoir
http://www.revue-chimeres.fr/drupal_chimeres/%3Cbr%20/%3Ehttp://www.revue-chimeres.fr/drupal_chimeres/?q=node/400
,  *David Puaud *( sur les enjeux de pouvoir des logiciels et de l'informatique, en
matière de travail social )
Les processus co-activés et la nouvelle maîtrise du monde
http://www.revue-chimeres.fr/drupal_chimeres/?q=node/397  /, / *Jean-Paul Baquiast*
Retour sur le Corps sans organes
http://lesilencequiparle.unblog.fr/2011/07/08/retour-sur-le-corps-sans-organes-manola-antonioli/
,  *Manola Antonioli*
Pour en finir avec le jugement de Dieu, Antonin Artaud ( video part 1
http://www.dailymotion.com/video/x9icux_antonin-artaud-pour-en-finir-avec-l_webcam#.UPA6PeKlrjw
 et 2
http://www.dailymotion.com/video/x9icux_antonin-artaud-pour-en-finir-avec-l_webcam#.UPA6PeKlrjw
 )Illusoire émancipation par la technologie, 
http://www.monde-diplomatique.fr/2013/01/SODERBERG/48629  *Johan Söderberg *( Monde
diplomatique janvier 2013)
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[théologie de la libération]Demande de rançon

Demande de rançon
dieu

 

 

 

 

 

Nous détenons en ce moment même celui que vous nommez communément « le créateur », votre « Seigneur », « l’Être Suprême » ou tout simplement «
Dieu ». Soyez rassurés, il va bien, même s’il est un peu contusionné suite
à un bref séjour dans la valise de notre Yaris.

Si vous voulez espérer qu’il vous soit rendu sain et sauf, nous exigeons
que ce fléau connu sous le nom de «religion» soit éradiqué de cette
planète, ce qui implique:

1. L’expulsion immédiate de tous les « représentants de dieu sur terre »,
ce qui inclut entre autres les bonnes sœurs, les prêtres, les curés, les
pasteurs, les ministres du culte, les rabbins, les mollahs, les ayatollahs
– ainsi que tous les autres *weirdos* superstitieux portant des chapeaux de
fantaisie – de tous les lieux de culte.

2. La transformation desdits lieux de culte, églises, synagogues, temples,
moquées, ashrams et cathédrales en établissements sains et honnêtes comme
des cliniques d’avortement, des bars gays, des clubs échangistes ou des
sites d’injection supervisée ;

3. La rétractation publique et solennelle du pape – cet ex-nazi rabougri
qui incarne à lui seul toute la tyrannie que la mort exerce sur la vie dans
notre monde et qui (si on en croit ce qu’il raconte) n’a jamais connu
l’extase de l’amour physique, pas même de sa propre main. Il devra faire
amende honorable pour les deux mille dernières années de destruction
humaine, préférablement la soutane relevée et la crosse au vent. Nous
exigeons ceci, non seulement au nom de tous ceux et celles qui sont morts
pour avoir refusé de s’agenouiller devant la sainte inquisition, les
croisés et les missionnaires, mais aussi pour tous ces gens terrorisés
depuis des siècles par leurs propres désirs et qui ont été contraints à les
sacrifier avec leur curiosité, leur autonomie, leur humanité et leur
individualité au nom des hallucinations sacrées et moralisatrices des
chrétiens au pouvoir;

4. La libération de tous les prisonniers religieux à travers le monde, en
particulier ceux et celles qui, dans les théocraties dictatoriales comme
l’Arabie Saoudite et les États-Unis d’Amérique ont été incarcérés pour
avoir eu l’audace de refuser toute forme de morale et de spiritualité
imposées. Oh, pendant que nous y sommes : nous exigeons aussi la
destruction des prisons, puisqu’elles sont la matérialisation explicite de
la morale imposée ;

5. L’organisation, devant la Kaaba, l’église du Saint-Sépulcre ou le mur
des lamentations, d’une orgie publique avec la participation de Faytene
Kryskow, Fred Phelps, l’Ayatollah Ali Khamenei, Yogi Adityanath, Dov Lior,
Rod Bruinooge, Scott Lively, James Dobson, Madeline Crabb, Georges Buscemi,
David Miscavige, Guru Asaram Bapu, Frigide Barjot, Charles McVety, Pat
Roberston, Joy Smith et Terence Rolston qui devront baiser frénétiquement
jusqu’à ce que leurs dents en tombent. Nous exigeons qu’aucune permutation
ne soit négligée, que toutes les possibilités d’accouplement oral, génital
et anal soient exécutées et que les relations homosexuelles aient priorité
sur toutes les autres. Nous exigeons également que les militants de la
Campagne Québec-Vie se joignent à ceux de Focus on the Family Canada pour
réciter l’intégrale de *La philosophie dans le boudoir* pour encourager les
participants. Cette orgie, qui sera diffusée en direct sur internet, devra
durer au moins vingt-quatre heures, car c’est le temps minimal dont auront
besoin ces fous de dieu pour casser leur armure caractérielle.

Si vous n’accédez pas à ces demandes dans les quarante-huit heures, nous
vous rendrons quand même votre divinité – mais ce sera dans trois valises
non-marquées et en petites coupures.

Signé: une amie qui ne vous veut pas nécessairement du bien.

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[Des papiers pour tou-TE-s] Communiqué associations et collectifs Tours

cropped-Presos_a_la_kalle
Prêts à mourir pour des papiers ?

Une seule solution, la régularisation !

Le Réseau Education Sans Frontières d’Indre-et-Loire (RESF37), le
Collectif 37 des Travailleurs Sans Papiers, le Comité de soutien au CTSP
37 et l’Association Chrétiens-Migrants expriment leur solidarité avec les
grévistes de la faim de Lille et exigent  leur régularisation immédiate.

Voici maintenant 10 semaines que des hommes et des femmes ont décidé de
s’engager dans une grève de la faim : s’ils ont choisi cette forme extrême
de protestation qui met leur vie en danger, c’est aux pouvoirs publics,
aux lois iniques, aux règlements injustes et inhumains imposés aux
étrangers qu’en incombe la responsabilité. Et avant tout au Ministre de
l’Intérieur, prêt à « laisser mourir » pour ne pas déroger à sa ligne de
conduite intransigeante. Dans les associations, les syndicats, les
collectifs – dont nombre de militants ont voté pour les socialistes – des
voix s’élèvent pour dénoncer l’intolérable et s’écrier : PAS EN NOTRE NOM !

Ignorant les justes revendications des collectifs, des syndicats et des
associations,  le Ministre de l’Intérieur a publié le 28 novembre dernier
une circulaire dite de « régularisation » qui, si elle permet de régler
quelques situations, n’apporte aucune solution à une majorité d’étrangers
privés du droit au séjour et installés depuis longtemps sur notre
territoire. Les critères de régularisation de cette circulaire, impliquent
le cumul d’un nombre de conditions quasi impossible à réaliser, notamment
pour les travailleurs, mais aussi pour les jeunes, les couples sans
enfant, les célibataires…

A Lille, le préfet a opposé une fin de non recevoir aux revendications de
régularisation des sans papiers grévistes de la faim. Pire, il a organisé
l’expulsion de deux d’entre eux vers l’Algérie malgré l’état de faiblesse
dans lequel ils se trouvaient. Mais c’est sur tout le territoire que se
poursuivent les refus de séjour, les arrestations, les placements en
rétention et les expulsions qui démantèlent les familles, séparant les
pères de leurs enfants.

Nous voulons :

– la régularisation immédiate des grévistes de la faim de Lille

– un visa de retour pour les expulsés

– la régularisation de tous les étrangers qui travaillent ici, y créent des
richesses, étudient, s’y font soigner, y construisent leur avenir, leur
vie, leur famille

– le vote rapide d’une loi refondant le droit des étrangers sur le
principe de l’égalité de tous.

ILS VIVENT ICI, ILS TRAVAILLENT ICI, ILS RESTENT ICI !

Tours le 11 janvier 2013

Contact : Chantal BEAUCHAMP  02 45 47 95 22

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Refus du fichage ADN. Soutien antirep.

fly A4

 

Publié dans ADN, Liberté de circulation | Marqué avec | Commentaires fermés sur Refus du fichage ADN. Soutien antirep.

[Thanks for the future] »Pour en finir avec la Famille » Festival de Cinema

festival cinema

« Pour en finir avec la Famille » Festival de Cinema
Festival de cinema :  » Pour en finir avec la famille  »
du 16 au 19 Janvier, à Tours

Mercredi 16 Janvier à 20h30 : « Seul contre tous » de Gaspard Noé
à Thanks For The Future : 244 rue Auguste Chevallier, Tours

http://www.dailymotion.com/video/xg7l4_bande-annonce-seul-contre-tous_news#.UO6ykeKlrjx

Jeudi 17 Janvier à 20h30 : « Festen » de Thomas Vinterberg
à l‘Instant Ciné : 3 Rue Bernard Palissy, Tours

http://www.dailymotion.com/video/x2oo7v_festen-1998-thomas-vinterberg_creation#.UO6x1OKlrjw

Vendredi 18 Janvier à 21h : « Canine » de Yorgos Lanthimos
à Thanks For The Future : 244 rue Auguste Chevallier, Tours

http://www.dailymotion.com/video/xb05dc_canine-bande-annonce-trailer-vostfr_shortfilms#.UO8LAeT8LK1

Samedi 19 Janvier à 14h30 : « L’abolition de l’enfance » de S. Firestone
Lecture collective à la Librairie alternative
« La Niche » : 133 Quai Paul Bert, Tours

http://tahin-party.org/firestone.html

Samedi 19 Janvier à 21h : « Bad Boy Bubby » de Rolf De Heer
à Thanks For The Future : 244 rue Auguste Chevallier, Tours

http://www.youtube.com/watch?v=sal_zdAxB5w


projection suivie d’une soirée de soutien au squat Thanks for the future
en musique…

Contact : thanksforthefuture@yahoo.fr

Publié dans Control, Débats / Projections, Education, Général, Logement / Squat, Thanks for the future | Marqué avec , , | Un commentaire

Notre Dame des luttes

nddlyou

 Notre Dame Des Luttes (documentaire) de J.F. Castelle :
 Portraits et chronique de luttes autour des nouvelles cabanes de la ChaTeigne, du 17 novembre à mi-décembre.

Publié dans Liberté de circulation, Logement / Squat, ZAD | Marqué avec | Commentaires fermés sur Notre Dame des luttes

L’émission « Le vivre ensemble » supprimée pour cause d’antispécisme

radio téton
Pour info (“le vivre ensemble” était une émission sur radio libertaire)
 L’émission « Le vivre ensemble » supprimée pour cause d’antispécisme

 Message de Le vivre ensemble :

 L’émission Le Vivre ensemble qui, pendant cinq ans, a donné à entendre les combatset les actions de la cause animale sur les ondes de la radio, a été supprimée depuis novembre,   pour cause d’antispécisme. Le vivre ensemble espère que chacun et chacune relaieront notre voix interdite d’antenne, en prenant connaissance de cette affaire et en signant la pétition pour le maintien de l’émission sur ce lien: http://vivre.galerie-blog.com/L-emission-Le-Vivre-Ensemble.html

merci le vivre ensemble

La pétition se trouve ici :
 http://vivre.galerie-blog.com/Reponse-complementaire-au-mandat.html

L’émission LE VIVRE ENSEMBLE a été supprimée par le secrétariat de Radio Libertaire
en novembre, après cinq ans d’existence.

Considérant que les auditeurs et auditrices ne sont pas des consommateurs et
consommatrices radiophoniques passives, nous avons décidé de les
informer publiquement, et nous invitons toutes les personnes qui
l’écoutaient à réagir, et toutes les personnes qui ne l’ont jamais
écoutée mais que cette interdiction indigne, à exprimer ici leur
sentiment, signer la demande de réintégration de l’émission, et écrire
au secrétariat de Radio Libertaire.

Les raisons de cette  suppression ? Un vieux mandat de la Fédération anarchiste (que nous rendons public dans la réponse complémentaire que nous faisons:
http://vivre.galerie-blog.com/Reponse-complementaire-au-mandat.html) et des
plaintes concernant le fait que nous nommions et questionnions
l’anti-spécisme sur l’antenne, avec certains et certaines invitées. Des
plaintes de qui ? Des gens…

« Le Vivre Ensemble » est convaincu que ce sont les idées anarchistes que la Fédération anarchiste appauvrit en interdisant tout questionnement et réflexion éthique sur la place de l’humain sur Terre en général, et en particulier par rapport aux
individus des autres espèces animales qui y vivent.

L’idée  anarchiste, pour « Le Vivre Ensemble », n’est pas une idée figée, un
dogme, mais au contraire devrait être l’initiatrice des questionnements
et des luttes présentes et à venir.

Le collectif du « Vivre Ensemble » s’étonne qu’une idée qui n’est ni raciste, ni sexiste, ni
homophobe, ni insultante, ni fasciste, ni nuisible puisse être interdite
d’énonciation sur une radio anarchiste. Surtout une idée qui va
questionner au fondement même des hiérarchies et des hiérarchisations,
et qui refuse toute domination.

En conséquence, nous contestons
ci-dessous la valeur d’un mandat fédéral fondé sur des erreurs
manifestes ou des déformations malintentionnées, des affirmations
mensongères sur l’anti-spécisme.

Pour mémoire, l’anti-spécisme, né dans les années 1970, pose une question nouvelle : l’espèce à  laquelle appartient un être sensible est-elle un critère éthique
pertinent pour décider de la manière dont on doit le traiter et des
droits qu’on doit lui accorder ?
C’est un mouvement de réflexion, un  combat politique, une utopie, la proposition d’un monde sans plus aucune hiérarchisation, débarrassé de toute idée de supériorité qui n’a
apporté que des massacres et des génocides.
C’est également une  pratique, un mode de vie indissociable de la théorie qui remet en
question certaines habitudes sociales comme la consommation de produits
issus d’animaux exploités (viande, lait, etc.), leur utilisation comme
agrément (cirques, zoos) ou comme « matériel » de laboratoire.

La critique du spécisme n’est absolument pas fondée sur la négation des
spécificités humaines. Elle dit simplement que ces spécificités ne
justifient pas les discriminations ; toute espèce présente des
spécificités comme en témoigne depuis plusieurs décennies la recherche
en éthologie : les autres animaux ont des capacités similaires aux
nôtres dans beaucoup de domaines, ce sont des différences de degré, non
de nature, qui nous distinguent.

Nous demandons donc aux
militants et militantes de la Fédération anarchiste de tout faire pour
que l’émission « Le Vivre Ensemble », injustement interdite, soit
réintégrée sur Radio Libertaire.

Nous leur demandons d’engager
également un débat informé au sein de leur organisation, sur la question
 animale et sur les présupposés réels de la lutte contre le spécisme,
qui du coup aboutisse, nous n’en doutons pas, à l’abrogation d’un mandat
 qui ridiculise la FA, et qui pire est, les idées anarchistes.
Le collectif de l’émission « Le Vivre Ensemble ».

.

« On a commencé par couper l’homme de la nature, et par le constituer
en règne souverain ; on a cru ainsi effacer son caractère le plus
irrécusable, à savoir qu’il est d’abord un être vivant. Et en restant
aveugle à cette propriété commune, on a donné champ libre à tous les
abus. Jamais mieux qu’au terme des quatre derniers siècles de son
histoire l’homme occidental ne put-il comprendre qu’en s’arrogeant le
droit de séparer radicalement l’humanité de l’animalité, en accordant à
l’une tout ce qu’il refusait à l’autre, il ouvrait un cercle maudit, et
que la même frontière, constamment reculée, servirait à écarter des
hommes d’autres hommes, et à revendiquer au profit de minorités toujours
plus restreintes le privilège d’un humanisme corrompu aussitôt né pour
avoir emprunté à l’amour-propre son principe et sa notion. »

Claude Lévi-Strauss, Anthropologie Structurale Deux (1973), p. 53

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[Lettre ouverte] Aux petits entrepreneurs du Projet 244

tff
Lettre ouverte aux petits
entrepreneurs tourangeaux de la culture et à ceux du Projet 244
en particulier

(en réponse au communiqué de presse : « les artistes du projet 244 se
rebiffent », diffusé ici http://demainlegrandsoir.org/spip.php?article1053oulà
http://nantes.indymedia.org/ article/26799)

Certes vous n’avez pas aussi bien réussi que vos aînés, mais la petite
place que vous vous êtes faite au soleil de notre petite ville de province
(bientôt sous le 37ème parallèle pour les meilleurs navigateurs) vous
suffit déjà pour vous y accrocher becs et ongles, quitte à montrer les
dents la menace se faisant.

Cette place, vous vous l’êtes faite à force d’ambition personnelle, de
petites trahisons et de connivences, comme tant d’autres petits
entrepreneurs qui réussissent. Dans votre cas, la subtilité réside sur le
fait que cette « réussite » repose sur l’exploitation
d’effectifs plus ou moins important de bénévoles, moins dotés en
capital (social, culturel, économique…) ou tout simplement plus
désintéressés (« nos bénévoles » comme l’écrit si spontanément un certain
Matthias dans une lettre publique).

Quelle plus belle parabole du capitalisme moderne ? Drapé dans les draps
de l’alternative culturelle, je m’enrichis personnellement de
l’exploitation du travail non rémunéré d’autrui.Hélas, cette réalité est
déjà bien documentée sur Tours (voir notamment le dossier que feu le
Canard du coin avait consacré en 2007 à « La guinguette de Tours sur Loire» et
l’association « le petit monde », adossé à une entreprise privée ; mais
également de nombreux autres exemples comme la reprise en main du Carnaval
de Tours ou l’histoire de Rayon Frais).

Vous revendiquez alors votre rôle actif dans l’économie locale (votre
association alternative représenterait, selon vos propres dires, « une
vraie dynamique culturelle pour notre territoire ») au même titre que les
acteurs du bâtiment ou du tourisme. Et vous vous désolez que d’autres,
arriérés militants ou activistes (en effet, à quoi bon lutter, alors qu’on
peut en faire des spectacles qui rapportent ?), prennent en otage votre si
bel outil de production (une friche industrielle mise à votre disposition
par la municipalité).

Certes, jamais en plus de 15 ans d’existence, ce lieu n’a pu constituer un
lieu de base ou de repli pour aucun des mouvements sociaux qui se sont
déroulés sur Tours, et alors que de tels lieux ont toujours fait
cruellement défaut. Ce simple bilan en dit long sur l’implication de votre collectif
d’artistes dans la vie politique et sociale locale.

Mais le plus intriguant reste sans doute qu’après plus de 15 ans de
pratiques « alternatives » dans votre « laboratoire des arts de la rue »,
de « création pluridisciplinaire », etc., vous teniez aussi spontanément des
discours réactionnaires, colportiez les mêmes images que le discours
dominant le plus crasseux (des oisifs chômeurs nuisant tant aux actifs
entreprenants qu’aux vrais pauvres – comprendre « ceux qui ferment leur
gueule ») et reproduisez les mêmes méthodes de division pour asseoir votre
si maigre pouvoir, tant au niveau idéologique (les chefs rémunérés
dressant la masse de bénévole contre les agitateurs extrémistes
irresponsables) que pratique (revendiquer de couper l’alimentation
électrique d’une maison d’habitation, comme d’autres cassent
les piquets de grève).

Comme vous l’aurez compris, tout acrobate que vous êtes, vous ne pouvez à
la fois revendiquez pleinement votre rôle de développeurs locaux de
l’industrie culturelle et votre appartenance à une véritable alternative
politique, quelque qu’elle soit (au système capitaliste, à l’art
subventionné, à la société industrielle).

« Sur une barricade, il n’y a que deux côtés. »

Vos récentes prises de position comme vos pratiques montrent à tous vos
ambitions à réussir dans vos petites entreprises culturelles, ambitions
que tous les tenants de l’ordre et de la croissance (que vous prenez à
partie et dont vous cherchez le soutien) reconnaîtrons légitimes. Elles
nous rappellent également que le secteur culturel « alternatif », ses
artistes et ses salariés associatifs, en tant qu’avant-garde du
capitalisme moderne, ne propose évidemment aucune rupture mais
constitue bel et bien un pilier pour la pacification sociale et la
perpétuation du vieux monde. Les élites économiques et politiques
de tous bords qui vous ont toujours soutenus et continuent à vous
soutenir ne s’y sont jamais trompés.

Des individus soutenant les
squatteurs de la maison Thanks For The Future

lettre ouverte P244

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[Allons bon] Les sous préfets pour l’engagement chrétien

antifaf14
Réunion ayant eu lieu à la Toussaint 2012 (avec des gens sympathiques comme
Civitas,Solidarité France (mouvement pro-vie), l’Engagement Royaliste, etc.)

RENCONTRE des « TÊTES DE RESEAUX » représentants L’ENGAGEMENT CHRETIEN en POLITIQUE et* *L’ENGAGEMENT SOCIETAL CHRETIEN

Le secrétaire général pour les affaires régionales de la préfecture de Région
Centre (titre officiel, fait office de sous-préfet), Philippe de Gestas de
Lespéroux, était présent et le sous-préfet du Cher, Henri Zeller, s’y est
fait représenter.

Source : http://fafwatch.noblogs.org/

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La raison du plus fort

Stop-gavage2
http://sharedwanderlust.wordpress.com/2012/11/15/la-raison-du-plus-fort/
[…]Avant de commencer, quelques mots de vocabulaire :

un.e omnivore, c’est quelqu’un.e qui mange “de tout”, c’est-à-dire aussi bien de
la viande, des produits animaux et dérivés, et des végétaux.

un.e végétarien.ne, c’est une personne qui mange
des produits animaux et qui en utilise (oeuf, lait, fromage, cuir, etc),
qui mange également des végétaux, mais pas de viande (qui provient d’un
animal mort). Un animal, c’est une bestiole avec un système nerveux
central : des mammifères, des oiseaux, des poissons, des limaces, tout
ceux-là sont des animaux et donc pas mangés par les végétariens qui ne
mangent pas de bête morte. Il y a aussi les piscivores (qui mangent du
poisson mais pas de viande) mais j’en ai jamais rencontré.
un.e végétalien.ne, c’est une personne qui ne mange pas de produits animaux et qui
mange du reste.

un.e vegan.e, c’est une personne qui ne mange ni
n’utilise  de produits animaux ou dérivés : ni viande, ni
oeufs/lait/fromage, ni cuir, ni miel (eh oui, les abeilles sont des
animaux) ni produits utilisant des morceaux d’animaux dans leur
fabrication (la plupart des bonbons utilisent de la gélatine de porc,
l’encre de chine est faite à partir de gélatine et d’ivoire…), ni
produits impliquant une exploitation animale ou des tests sur des
animaux. Le veganisme est une affirmation politique :
si les vegan.e.s ne consomment pas tous les produits que je viens de
citer, c’est parce que ces produits impliquent de la souffrance de la
part des animaux. Les vegan.e.s ne sont pas une secte, il n’existe ni
chef.fe vegan.e ni grand livre du veganisme. La tolérance aux produits
est fixée par chanque personne : certain.e.s ne consomment pas des
produits venant d’entreprises qui utilisent des résidus animaux même si
le produit en question est vegan, d’autres sont plus souples.
Évidemment, il existe tout un tas d’autres régimes alimentaires (raw
vegan, fructivores, etc) mais je choisis de ne pas les aborder ici
puisque cet article est consacré à la condition animale.

Vous suivez toujours ? Maintenant, les raisons pour lesquelles je suis végétarienne.

Les animaux destinés à la boucherie sont nourris avec des aliments d’origine végétale
(dans le meilleur des cas). Ces aliments, quand on les fait pousser,
occupent une surface significative de terrain, qui pourrait être utilisé
pour faire pousser de l’alimentation pour les humains. Si toutes les
terres arables du monde étaient affectées à l’agriculture directement à
destination des humains, on aurait de quoi nourrir de façon
satisfaisante et équilibrée à peu près cinq fois la population actuelle
de la Terre.

La viande est l’aliment le plus consommateur d’eau.
Pour faire grandir un boeuf propre à la consommation, il faut 1)
arroser les aliments végétaux qu’il mangera 2) l’abreuver 3) alimenter
en eau la ferme ou le hangar dans lequel il grandit, la laver 4)
alimenter en eau l’abattoir dans lequel il sera tué et découpé. Tout
cela conduit à une dépense d’environ 15 000 (quinze mille) litres d’eau
pour un kilo de viande de boeuf.  (En bouteilles d’eau d’un litre
empilées feraient un mur de huit mètres de haut et quarante mètres de
long…) Ces chiffres viennent d’une excellente infographie sur l’eau
réalisée il y a six mois par Angela Morelli, accessible en ligne là (un des rares
trucs sous Flash que je connaisse qui soit pas trop dégueu, d’ailleurs).

La production de viande est une industrie extrêmement polluante
 à divers niveaux. D’abord, les animaux sont parqués dans des endroits
qui ressemblent à des camps de concentration, dans des conditions de vie
ignobles. Ces endroits immenses sont “rationnalisés” de façon à
produire le plus possible. Cependant, ils produisent extrêmement de
déchets (par exemple les déjections des animaux) qui sont difficilement
traitables ou utilisables, et qui nuisent à l’équilibre environnemental.
En plus de tout ça, les animaux sont gavés d’antibiotiques et
d’hormones (généralement des produits qui sont interdits aux humains en
raison de leur toxicité sur le système nerveux, de leur facteurs
cancérigènes…) voire de produits psychoactifs pour que les conditions
d’élevage ne les rendent pas fous. Donc ces produits se retrouvent et
dans leurs déjections et dans leur viande, et aussi dans les nappes
phréatiques (Source : le livre noir de l’agriculture, Isabelle Saporta,
Fayard). [EDIT] Au passage d’ailleurs, personne n’a
encore trouvé de solution au problème des sous-produits animaux dans
l’élevage de cochons : le liquide produit (mélange de fécès, porcelets
morts, membres de cochons arrachés, seringues vides d’antibios et autres
joyeusetés) pollue non seulement l’eau mais l’air autour des endroits
où on élève ces cochons. L’air peut ainsi être amené à contenir du
monoxyde de carbone, du sulfide d’hydrogène, des métaux lourds, des
nitrates… sans compter les pathogènes qui s’y développent (salmonellose,
streptocoque doré résistant aux antibiotiques et autres joyeusetés. Les
personnes qui sont exposées régulièrement aux émanations de ces
sous-produits (si vous êtes fermier ou fermière, si vous vivez à
proximité d’un tel endroit, etc) développent des pathologies spécifiques
telles que l’asthme, la diarrhée chronique, maux de tête, saignements
de nez…  Les endroits où on élève les cochons sont ceux qui posent le
plus de problèmes environnementaux quand à la gestion des déchets.
(Source : Eating Animals, Jonathan Safran Foer, Back Bay Books, 2010).

Les animaux sont des êtres sentients et possèdent
un système nerveux central, comme les humains. C’est-à-dire qu’ils
ressentent, tout comme nous, de la joie, de la douleur, et des émotions.
Comme je refuse qu’on puisse infliger de la souffrance inutilement à
des humains, je refuse qu’on en inflige à des animaux, parce que les
humains ne sont pas supérieurs aux animaux. Les animaux ne parlent
effectivement pas, mais ce n’est pas pour ça qu’ils sont d’accord pour
qu’on les tue. Ils n’y a qu’à voir la réaction et la volonté de survie
d’une poule qu’on attrappe pour lui tordre le cou pour se rendre compte
que les animaux ne sont généralement pas d’accord pour mourir. De la
même façon que vous n’êtes généralement pas d’accord pour mourir même si
on vous le demande gentiment.

On peut parfaitement se passer de viande ET de produits animaux en vivant sainement.
Le fer et les protéines sont certes contenus dans la viande, mais on
peut aussi les trouver dans d’autres aliments. Par exemple, en associant
lentilles et riz, on peut trouver du fer en quantité suffisante, en
mangeant du beurre de cacahuètes, des pois chiches, du tofu, on ingère
suffisamment de protéines. L’alimentation végétarienne et/ou
végétalienne est riche, variée, pas chère, et délicieuse. (Source :
mangez-vegetarien.com).
Voilà pourquoi on peut tout à fait se passer de tuer des animaux pour
les manger. Je vais maintenant répondre aux arguments les plus
couramment employés par les non-végétariens et/ou les anti-végétariens,
qui la plupart du temps nous font bien rire, mais qui doivent être
adressés aussi parce qu’ils dérivent de manques d’informations ou
d’idées préconçues facilement déboulonnables.

“et la souffrance de la carotte, tu y penses ? ” Argument
classique, auquel on peut opposer le fait que la carotte n’a pas de
système nerveux central, et que donc on ne peut pas prouver sa
souffrance. On peut également ajouter que si tu te soucies de la
souffrance des végétaux, tu peux être végétarien, comme ça tu les
mangeras directement au lieu de manger de la viande dont la production a
nécessité cinq fois plus de végétaux. Et se poser la question du fait
que les gens auxquels on rappelle la réalité d’une situation préfèrent
te culpabiliser au lieu de se remettre en question. (Source : Le cri de la carotte).

– “On a toujours mangé de la viande, c’est la tradition”. On a,
pendant un certain temps, marié les jeunes filles à douze ans après
excision, et c’est pas parce qu’on recouvre ça du qualificatif de
“tradition” que c’est moins barbare.

“Les animaux sont inférieurs aux humains, donc on peut les tuer”.
Ah bon ? J’aimerais bien qu’on m’explique inférieurs en quoi.

“Oui mais les lions mangent des gazelles” ou encore “Ah mais si on
était pas faits pour manger de la viande on aurait pas de canines !”. Je
te suggère d’aller chasser toi-même la gazelle ou tout autre animal que
tu choisis de manger, de le tuer, le dépecer, le vider, et le préparer,
et on verra si c’est si “naturel” que ça pour les humains de manger des
animaux morts. Et puis si tu veux vraiment te comporter “comme
faisaient les hommes préhistoriques”, je t’invite aussi à récupérer des
bouts de viande pourrie après le passage d’un grand prédateur, à
t’habiller en peaux de bêtes, et à refuser tout à la fois l’usage de
l’informatique, de l’automobile et des antibiotiques.

“Vous les végétariens vous êtes des fanatiques extrémistes” : euh
non, on essaie purement et simplement d’informer les gens sur leurs
habitudes alimentaires et leurs conséquences.
“Tous les végétariens/vegans que je connais sont tous blancs et ils
 n’ont pas d’énergie”.  Je veux bien rencontrer ces personnes, mais moi
personnellement les vegans que je connais sont tous bronzés et ont la
pêche. Il n’y a d’ailleurs aucune étude sérieuse qui prouve qu’on ait
besoin de viande pour vivre.

“Mais si tu manges pas de lait tes os vont devenir tous mous et se
casser !”. En fait, non. Le lait est fait par le corps maternel pour
aider l’enfant à grandir. L’estomac de l’enfant possède une enzyme qui
lui permet de digérer le lait, mais pas l’adulte. Le lait de vache est
bon pour les petits veaux, mais pas pour les humains (c’est quand même
plutôt évident, non ?).  Je passe sur les substances ignobles qu’on
trouve dans le lait (antibiotiques, pus, hormones de croissance…), mais
en résumé, manger du lait de vache quand on est un adulte, c’est mauvais
pour la santé.

Ce qu’il faut savoir, c’est qu’en France, chaque année, des sommes
énormes sont dépensées pour faire croire à tout le monde que le lait est
bon pour la santé, histoire que les consommateurs en achètent. Pourquoi
? Parce que l’industrie laitière française produit trop et ne sait pas
comment écouler ses excédents (on peut aussi s’intéresser aux
sous-produits de lait et d’industrie du fromage genre Vache Ki*i,
écoulés au Maghreb parce que c’est tellement dégueulasse pour la santé
que même les français n’en achètent plus). Le calcium qui se trouve dans
le lait de vache n’est pas assimilable par les humains. Le lait de
vache est même si riche en protéines que le corps utilise son propre
calcium pour les éliminer. La consommation de produits laitiers
décalcifie les os et favorise, entre autres, l’ostéoporose (et l’acné,
d’ailleurs). C’est donc, finalement, plus chez des lactivores que chez
des végét’ qu’on peut observer des pertes de densité osseuse (source :
veganisme.fr). Par contre, on peut trouver du calcium dans tout un tas d’aliments
végétaux comme céréales, légumineuses, oléagineux…[…]

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