Les machos à Totoland: le sexisme dans les milieux militants

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« Pour faire cette action, il faut avoir des couilles ». Petite
phrase anodine, souvent entendue pendant nos réunions de militant.es
non-autoritaires, avec quelques variantes. Une phrase aussi banale que
« les flics, c’est tous des enculés ». Ce genre de phrase ne choque pas
grand monde dans le milieu, à part quelques irréductibles
féministes-chieuses-mal-baisées-autoritaires.

C’est pas nous qui sommes sexistes, c’est la société
Oui, mais comme on dit, il faut commencer par balayer devant sa
propre porte. Alors, l’anti-sexisme dans les statuts, c’est bien joli,
mais il faut aussi le mettre en pratique, suffit pas de l’écrire. Parce
que dans la réalité, bien souvent, ça ne fonctionne pas super bien.
Quand on coupe deux fois plus la parole des nanas que celle des mecs en
réunion ; quand on traite nos ennemis (patrons, flics et compagnie)
d’enculés ; quand on dit qu’on va violer des bourgeoises ; quand on ne
féminise pas les tracts ; quand on utilise une imagerie patriarcale dans
une affiche ; quand on joue au plus viril pour épater les copains et
surtout les copines ; et on pourrait continuer longtemps comme ça…
Je ne dis pas que tous ces comportements sont intentionnellement sexistes,
et que tous les militants qui traitent les flics d’enculés sont
d’indécrottables homophobes. Mais c’est quand même un peu désolant de
voir que des personnes qui prétendent avoir tout remis en cause tombent
dans le panneau du sexisme et de l’homophobie aussi facilement.

Rhôoo t’as pas d’humour…
… variante : mais c’est juste une expression, pourquoi tu me prends
la tête pour ça ? D’abord parce que je suis une incorrigible féministe,
super chieuse. Et surtout, parce qu’il ne suffit pas de se dire
antisexiste pour l’être, et parce que si on ne commence pas par nous
changer nous-mêmes, par remettre en question nos comportements genrés,
par faire attention aux mots qu’on utilise, on ne risque pas de faire
avancer la lutte antisexiste. Le langage est constitutif de notre
pensée, c’est grâce au langage que l’on peut inventer des concepts,
faire passer des messages. Donc, les petites phrases, les insultes et
les blagues ne sont pas à prendre à la légère. Et rassurez-vous : il
reste plein d’autres plaisanteries à faire, sur le dos des flics, des
patrons, des dirigeants…

Oui, mais moi, je suis pas macho
On n’a pas dit ça ! On ne dit pas que tous les mecs sont des machos
qui profitent du système patriarcal pour exploiter leur copine… On dit
juste que, pour mettre à bas ce système, il faut en comprendre les
rouages et donc savoir se situer dedans. Et certains, en tant que mecs,
sont dominants dans ce système, et bénéficient de privilèges. Ça ne veut pas dire
que tous les mecs profitent sans scrupules de ce système ! Mais
juste que, même s’ils n’ont rien demandé, ils seront, dans la plupart
des situations, plus écoutés, mieux considérés, plus avantagés que les
nanas. Mais comme on est sympas, on ne leur en veut pas… tant qu’ils
acceptent de se voir comme dominants et de faire un peu de travail sur
eux-mêmes pour tenter de corriger leurs réflexes sexistes. Et puis,
comme on est vraiment sympas, peut-être qu’on peut les aider à
progresser ?

Vous, les féministes, vous pensez avoir tout compris
Ouh là, non ! Ce n’est pas parce qu’on est les perdantes du
patriarcat qu’on n’y contribue pas, sans le savoir, ou consciemment,
quand on en a marre, qu’on a la flemme de faire de la pédagogie… Et
puis, c’est pas parce qu’on est dominée au sein d’un système qu’on l’est
dans tous. Allez, je vous raconte un peu ma vie, c’est parti : je suis
une meuf, donc dans le système patriarcal je suis plutôt dominée. Mais
je suis aussi blanche, issue de classe moyenne et étudiante. Du coup,
plein de fois au cours de ma journée, je me retrouve confrontée avec des
personnes que je « domine » socialement : les personnes racisées, ceux
qui font un travail pas super marrant, les analphabêtes, les détenu.es
(même si eux et elles on les croise pas trop, malheureusement). Bref,
non je n’ai pas tout compris, et moi aussi, je me remets en question,
enfin j’essaie, d’ailleurs si tu m’entends dire un truc
raciste/classiste voire sexiste n’hésite pas à me le faire savoir, je ne
te mangerai pas tout cru !

T’es pas un peu autoritaire et agressive là ?
Ah, parce que demander d’éviter les réflexions sexistes et/ou les
insultes homophobes c’est être autoritaire ? Mais quand on me fait une
blague sexiste sans se poser la question de comment je vais le prendre,
ça c’est pas du tout autoritaire, ça ne m’impose pas violemment une
norme que je tente de combattre ! Et tant qu’on parle d’autoritarisme,
allons jusqu’au bout des choses. Lorsqu’on gravite dans un lieu
anti-autoritaire (maison des assos, squat d’acitivté ou autre), il se
peut que des personnes aient des comportements sexistes, voire
agressifs.
C’est arrivé à Nantes l’année dernière, mais surprise, en rencontrant
les copines de Bordeaux je me suis aperçue que ça leur était aussi
arrivé ! Et en lisant une brochure grenobloise, je tombe sur une
histoire d’agression similaire… ça se passerait donc partout ? Oui,
malheureusement, on a beau être dans un lieu qui se veut libertaire, les
oppressions continuent d’exister, elles ne disparaissent pas par magie
quand on passe la porte. Alors, dans ce cas, quid de l’attitude à
adopter ? Faut-il exclure l’agresseur ? Oui, mais si c’est un militant
antifa trop cool ? Je vous rassure, je n’ai pas de réponse toute faite à
la question. En revanche, si l’agresseur ne s’est pas excusé, s’il a
agressé une copine physiquement, s’il est dangereux pour les meufs qui
utilisent l’espace en question, alors je ne crois pas que le faire
sortir du lieu, même temporairement, soit autoritaire.
Ce qui est autoritaire, c’est quand la meuf qui s’est faite agresser
ne peut plus revenir dans ce lieu, car elle n’est pas sûre que les
autres personnes présentes prendront sa défense si ce genre de
mésaventure se reproduit. Ce qui est autoritaire, c’est quand on est
obligée de venir avec une copine en réunion, parce qu’on ne sait pas sur
qui on va tomber. Ce qui est autoritaire, c’est quand un mec s’arroge
le droit de me parler très près, de me prendre le bras sans se demander
si ça me le fait. Ce qui est autoritaire, c’est quand on me dit de
fermer ma gueule parce que, les féministes, ça va bien cinq minutes.
Donc, d’abord on va parler de toutes les agressions
quotidiennes que je subis en tant que meuf (publicités, réflexions,
contacts non désirés, insultes), et ensuite on reparlera de canaliser
mon agressivité.

http://lalicornedeviante.tumblr.com/

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[Thanks for the future]UNE BULLE D’AIR DANS Une Dalle de BéTON ARMé

2012-10-16 15.06.46

   Thanks For The Future est une maison de vie collective à Tours. Les personnes qui gravitent autour de ce lieu organisent des projections, des débats, des concerts et des fêtes et mettent en commun des outils et des expériences de lutte, de résistance.

Récemment la pression et la répression concernant la maison, et surtout ses activités, se sont largement intensifiées.

Interdiction de concerts par la Mairie de Tours, mains courantes et plaintes contre les habitants et les personnes ou collectifs qui les soutiennent de la part d’artistes voisins pour commencer…

Puis un départ de feu volontaire restant mystérieux et une procédure d’expulsion ordonnée par la SEMIVIT , dont la mairie est majoritaire…

Après de nombreux reports de procès depuis septembre dernier, le délibéré sera rendu le 24 janvier prochain : nous aimons toujours rageusement ce lieu, et tout ce qu’il peut générer de créations, d’échanges, de liens, de conflits et de ruptures, et nous comptons résister à sa destruction, et à l’expulsion de ses habitants.

Plusieurs stratégies s’offrent donc à toutes pour s’opposer aux grands projets du Pouvoir, qui nous bétonnent, nous détruisent, nous oppriment, et nous savons bien que nous ne sommes pas tout seuls à vouloir défendre nos espaces de liberté.

Nous invitons qui en aura envie à venir s’organiser contre l’expulsion, partager des idées, des envies et la soirée, le 23 janvier à 19h30 à la maison Thanks For The Future, 244 rue Auguste Chevalier à Tours, veille du rendu du délibéré.

Le 24 janvier nous appelons à un rassemblement à 9h30 devant le tribunal d’instance de Tours  rue Édouard Vaillant

Rotary club Thanks for the future
thanksforthefuture@yahoo.fr

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Brochure « Thanks For The Future »

Thanks For The Future
Voici une brochure élaborée autour de reflexions sur la pratique du squat, et plus largement sur la construction d’organisation(s) diffuse(s) : 

Présentation :

 » Thanks for the future ! est un cri. Un hurlement
né de l’expérience du chaos. Expériences contradictoires entre
affirmation et construction de sa propre puissance, et appréhension
de la fragilité d’un tel jeu. Expériences d’expositions et de
replis. De dévoilements et de travestissements. Ce cri, loin d’être
un signe de ralliement, est l’expression en même temps que
l’incarnation d’une brèche dans l’ordre-social.

Il faut bien souvent partir de l’Ordre pour rendre perceptible la
rupture qui en découle. C’est parce que tel ordonnancement ou tel
ensemble de normes est devenu invivable, qu’il est déserté,
combattu.La métropole et la prolifération exponentielle de ses dispositifs ne
cessent de croître et de s’étendre, jusque dans les profondeurs de
l’être. Les dispositifs de pouvoir se trouvent dans chaque
détail de l’urbanisme, dans chaque conversation. Nos prises à parti
avec ce quotidien sont régulières.  »

Lecture en ligne :  http://fr.calameo.com/read/001969441c5a26451e592

Téléchargeable sur :  http://depositfiles.com/files/absphvvde

Ou là: Thanks For The Future
thanksforthefuture@yahoo.fr


							
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[Un Compagnon en Prison] 4 ans dans les prisons du PS

Censorship

 

 

 

 

 

Un de nos Amis et compagnon de lutte est embastillé pour 4 ans dans les
prisons de l’état P.S.
Ce que le pouvoir lui reproche ? D’avoir combattu pour ses idées, ici en
France.
L’acte d’accusation , toujours le même : Association… en vue de ….
faire valoir ses idées.
La lutte s’organise pour le faire sortir . Nous vous donnerons des
nouvelles dès qu’il y aura du concret.
En attendant vous pouvez lui écrire, et lui envoyer un vêtement chaud
sans capuche… Ils sont vraiment très con !
Les Amis  de L’Egalité
Camille  Sardon

Faire circuler largement l’info , Merci.

Et enfin son adresse:
ESKI NEZIF
Écrou 966711
maison d arrêt de Fresnes
Allée des thuyas
94261 fresnes cedex

Il va bien, il ne l’ont toujours pas laissé sortir en promenade, sois
prétexte que les vestes à capuche sont interdites!!!

les deux premiers jours, ils ne lui ont pas donné son traitement…

Bonne réception

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Tours : Plein vœux de luttes

ZAD
NOUS VOUS SOUHAITONS PLEIN DE MOBILISATIONS, D’OCCUPATIONS,
DE SQUATS, DE ZAD, DE GREVES…

Le maire de Tours, comme la plupart des maires de gôche et de droite,
laisse des gens à la rue. Entre 100 et 200 hommes, femmes et enfants
 »dorment » dehors tout les soirs faute de place au 115.
Partager la galette des rois, boire un coup, exprimer ses vœux, tout en
laissant des gens dehors et en les ignorant : La Gôche caviar dans toute
sa splendeur !
Il n’y a aucune raison matérielle que cette situation perdure. Des
logements vides, il y en a (5000 à Tours selon l’INSEE, 2000 selon le
maire). Pourquoi le maire ne veut-il pas réquisitionner des logements,
alors qu’il en a la possibilité juridique ?
Face au silence, au « laisser faire » du maire, des gent-e-s ouvrent des
squats. Certains sont tolérés, quand ils relèvent du système D, et ne
s’affichent pas trop. D’autres sont expulsés comme par exemple le 68 rue
du Canal, qui est toujours vide près d’un an après son expulsion par la
mairie ; ou vont l’être, comme THANKS FOR THE FUTURE. Leurs habitant-e-s
revendiquent, militent ; bref interviennent politiquement pour
construire, dès maintenant, un autre futur. Ils, elles occupent des
lieux pour réfléchir, partager des moments conviviaux, organiser des
luttes. Le but : en finir avec cette société où les élu-e-s, à travers
l’Etat, répriment tout mouvement imaginant de nouveaux rapports sociaux
fondés sur la solidarité et l’égalité sociale.
Ces lieux germent un peu partout. La ZAD de Notre-Dame-des-Landes
retient actuellement l’attention. Là aussi des hommes et des femmes ont
construit un espace de lutte pour dire non à ces grands projets qui
détruisent notre environnement, mais aussi nos vies sur l’autel du
profit pour quelques-un-e-s. Que ce soit les lignes à grande vitesse, à
haute tension, un aéroport ou des projets immobiliers pharaoniques, nous
n’en voulons pas ! Nous ne voulons pas de ce monde !
Pour le maire de Tours, comme pour la plupart des membres de la caste
politicienne, seuls les élu-e-s ont le droit de décider de notre présent
et avenir. Les citoyen-nes votent et ensuite ils doivent se taire et
encaisser sagement la politique de misère qu’imposent les politichiens.
C’est ça la démocratie ? Pas pour nous. Il serait intéressant d’en
discuter, d’imaginer des formes d’organisation pour un fonctionnement
démocratique non plus fondé sur la représentation mais sur un réel
partage des décisions et de leur mise en œuvre.
En tout cas, nous n’acceptons pas cette misère. Nous n’acceptons pas que
pour toute réponse à nos questions ils appellent les flics, nous
assignent devant un tribunal. Ils,elles ne nous bâillonneront pas.
Ils,elles ne nous arrêteront pas. On occupe des lieux, on manifeste, on
interpelle. On a décidé de ne plus être spectateur-trices de nos vies.
Nous voulons construire des utopies créatrices. On ne peut plus
supporter qu’ils, elles créent la misère pour qu’une toute petite
minorité s’empiffre sur notre dos !
Lundi 14 janvier le maire a commencé sa tournée des quartiers pour
souhaiter ses vœux. Nous étions présents, à la salle des fête de
Sainte-Radegonde à Tours. On lui a posé quelques questions sur le
logement. Pendant qu’on interrompait le cours normal des événements, il
s’est tu, s’est terré dans un coin de la salle et a attendu que les
flics, qu’il avait appelés, nous expulsent pour poursuivre et terminer
la soirée en partageant la galette des rois et quelques boissons avec
les braves citoyens-nes resté-e-s sagement l’écouter.
Le maire de Tours continue sa tournée de bons vœux. Nous y serons pour
lui poser quelques questions.
RENDEZ VOUS VENDREDI 18 JANVIER A 18 H DEVANT LE CENTRE DE VIE DU SANITAS

SOIF D’UTOPIES
06 31 56 17 56
soifdutopies@yahoo.fr

LES PIEDS DANS LA PORTE
06 20 91 20 44

ROTARY CLUB THANKS FOR TE FUTURE

DES INDIVIDUALITES EN LUTTE

DAL 37
06 83 00 88 76
dal37tours@gmail.com

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[AntifA] Contre Manif 26 janvier 19h15

affiche antifa vivre sans peur marche des fiertes 2013-page001
Prochainement, Vox Populi appelle, comme chaque année, à une marche aux
flambeaux pour célébrer une soi­ disant « fierté tourangelle ». Comme par
hasard,cette marche prend la forme des rassemblements fascistes du début
du 20e siècle.

Leur discours, tout comme celui de l’extrême droite en général, substitue
les termes de « culture » et « d’identité » à celui de « race » pour se
rendre présentable. Il renoue avec le « national­socialisme » pour
s’auto­désigner, en temps de crise, comme seule alternative au
capitalisme.

Ainsi, l’extrême­ droite cherche à récupérer les classes précarisées et à
manipuler les peurs et le ressentiment en désignant des boucs­ émissaires.

Que la préfecture et la mairie n’aient toujours pas appelé à dissoudre une
telle organisation ne nous étonne pas puisqu’il est clair que, comme en
Grèce avec le parti néo­nazi « Aube Dorée », des liens de complicité et
des affinités peuvent exister entre ce type d’organisation et les services
de l’État, notamment la police.

En effet, des fascistes qui s’organisent pour faire le « sale boulot »,
c’est quand même bien pratique.

Selon nous, la promotion de l’ordre et de la sécurité par nos dirigeants
et les capitalistes a pour but de nous diviser afin de consolider le
pouvoir en place. Quoi de mieux que nous isoler, monter les travailleurs
et les populations les unes contre les autres sur la base de leur religion
ou de leur couleur de peau, pour que nous ne remettions pas en cause
l’ordre qui nous domine?
Le racisme comme technique de gestion, de répression et comme arme des
politiciens et du patronat.

Face à cela, nous ne pouvons pas laisser faire et rester passifs.
Il s’agit désormais de nous organiser contre le capitalisme et les formes
de misère et de réaction qu’il produit. Nous voulons réaffirmer des
valeurs de solidarité, d’entraide, de partage et d’auto­ organisation face
à l’État et au patronat.

Nous proposons donc à ceux et celles qui le souhaitent de se réunir
régulièrement, de s’informer des différentes luttes et initiatives
existantes à Tours, de s’organiser et d’agir.

La réaction envahit le champ politique, organisons la résistance !

Contre le fascisme et le capitalisme. Pour la solidarité, la démocratie
directe et la mise en commun des richesses.

Projection mercredi 23 janvier
du documentaire « La raison du plus fort »,
rendez­vous à 17h45, devant Thélème aux Tanneurs.

Manifestation samedi 26 janvier
pour contrer leur marche aux flambeaux,
rendez­vous à 19h15, place du Grand Marché.

Comité de lutte de Tours, contact : clat@riseup.net

affiche marche des fiertés 2013 fond noir

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Qui défend l’enfant queer ?

theda-bara
Les catholiques, juifs et musulmans intégristes, les copéistes décomplexés, les psychanalystes œdipiens, les socialistes naturalistes à la Jospin, les gauchos hétéronormatifs, et le troupeau grandissant des branchés réactionnaires sont tombés
d’accord ce dimanche pour faire du droit de l’enfant à avoir un père et une

mère l’argument central justifiant la limitation des droits des homosexuels. C’est leur jour de sortie, le gigantesque outing national des hétérocrates. Ils défendent une idéologie naturaliste et religieuse dont on connaît les principes. Leur hégémonie hétérosexuelle a toujours reposé sur le droit à opprimer les minorités sexuelles et de genre. On a l’habitude de les voir brandir une hache. Ce qui est problématique, c’est qu’ils forcent les enfants à porter cette hache patriarcale.

L’enfant que Frigide Barjot prétend protéger n’existe pas. Les défenseurs de
l’enfance et de la famille font appel à la figure politique d’un enfant qu’ils
construisent, un enfant présupposé hétérosexuel et au genre normé. Un enfant qu’on
prive de toute force de résistance, de toute possibilité
http://lesilencequiparle.unblog.fr/#  de faire un usage libre et collectif de son
corps, de ses organes et de ses fluides sexuels. Cette enfance qu’ils prétendent
protéger exige la terreur, l’oppression et la mort.

Frigide Barjot, leur égérie, profite de ce qu’il est impossible pour un enfant de
se rebeller politiquement contre le discours des adultes : l’enfant est toujours un
corps à qui on ne reconnaît pas le droit de gouverner. Permettez-moi d’inventer,
rétrospectivement, une scène d’énonciation, de faire un droit de réponse au nom de
l’enfant gouverné que j’ai été, de défendre une autre forme de gouvernement des
enfants qui ne sont pas comme les autres.
J’ai été un jour l’enfant que Frigide Barjot se targue de protéger. Et je me
soulève aujourd’hui au nom des enfants que ces discours fallacieux entendent
préserver. Qui défend les droits de l’enfant différent ? Les droits du petit garçon
qui aime porter du rose ? De la petite fille qui rêve de se marier avec sa
meilleure amie ? Les droits de l’enfant queer, pédé, gouine, transsexuel ou
transgenre ? Qui défend les droits de l’enfant à changer de genre s’il le désire ?
Les droits de l’enfant à la libre autodétermination de genre et de sexualité ? Qui
défend les droits de l’enfant à grandir dans un monde sans violence ni sexuelle ni
de genre ?

L’omniprésent discours de Frigide Barjot et des protecteurs des «droits de l’enfant
à avoir un père et une mère» me ramène au langage du national catholicisme de mon
enfance. Je suis né/e dans l’Espagne franquiste où j’ai grandi dans une famille
hétérosexuelle catholique de droite. Une famille exemplaire, que les copéistes
pourraient ériger en emblème de vertu morale. J’ai eu un père, et une mère. Ils ont
scrupuleusement rempli leur fonction de garants domestiques de l’ordre
hétérosexuel.

Dans les discours français actuels contre le mariage et la Procréation médicalement
assistée (PMA) pour tous, je reconnais les idées et les arguments de mon père. Dans
l’intimité du foyer familial, il déployait un syllogisme qui invoquait la nature et
la loi morale afin de justifier l’exclusion, la violence et jusqu’à la mise à mort
des homosexuels, des travestis et des transsexuels. Ça commençait par «un homme se
doit d’être un homme et une femme une femme, ainsi que Dieu l’a voulu»,ça
continuait par «ce qui est naturel, c’est l’union d’un homme et d’une femme, c’est
pour ça que les homosexuels sont stériles», jusqu’à la conclusion, implacable, «si
mon enfant est homosexuel je préfère encore le tuer». Et cet enfant, c’était moi.
L’enfant-à-protéger de Frigide Barjot est l’effet d’un dispositif pédagogique
redoutable, le lieu de projection de tous les fantasmes, l’alibi qui permet à
l’adulte de naturaliser la norme. La biopolitique est vivipare et pédophile. La
reproduction nationale en dépend. L’enfant est un artefact biopolitique garant de
la normalisation de l’adulte. La police du genre surveille le berceau des vivants à
naître, pour les transformer en enfants hétérosexuels. La norme fait sa ronde
autour des corps tendres. Si tu n’es pas hétérosexuel, c’est la mort qui t’attend.
La police du genre exige des qualités différentes du petit garçon et de la petite
fille. Elle façonne les corps afin de dessiner des organes sexuels complémentaires.
Elle prépare la reproduction, de l’école au Parlement, l’industrialise. L’enfant
que Frigide Barjot désire protéger est la créature d’une machine despotique : un
copéiste rapetissé qui fait campagne pour la mort au n
om de la protection de la vie.

Je me souviens du jour où, dans mon école de bonnes sœurs, les Sœurs servantes
réparatrices du Sacré-Cœur-de- Jésus, la mère Pilar nous a demandé de dessiner
notre future famille. J’avais 7 ans. Je me suis dessinée mariée avec ma meilleure
amie Marta, trois enfants et plusieurs chiens et chats. J’avais déjà imaginé une
utopie sexuelle, dans laquelle existait le mariage pour tous, l’adoption, la PMA…
Quelques jours plus tard, l’école a envoyé une lettre à la maison, conseillant à
mes parents de m’emmener voir un psychiatre, afin de régler au plus vite un
problème d’identification sexuelle. De nombreuses représailles suivirent cette
visite. Le mépris et le rejet de mon père, la honte et la culpabilité de ma mère. A
l’école, le bruit se répandit que j’étais lesbienne. Une manif de copéistes et de
frigides barjotiens s’organisait quotidiennement devant ma classe. «Sale gouine,
disaient-ils, on va te violer pour t’apprendre à baiser c
omme Dieu le veut.» J’avais un père et une mère mais ils furent incapables de me
protéger de la répression, de l’exclusion, de la violence.

Ce que protégeaient mon père et ma mère, ce n’était pas mes droits d’enfant, mais
les normes sexuelles et de genre qu’on leur avait eux-mêmes inculquées dans la
douleur, à travers un système éducatif et social qui punissait toute forme de
dissidence par la menace, l’intimidation, le châtiment, et la mort. J’avais un père
et une mère mais aucun des deux ne put protéger mon droit à la libre
autodétermination de genre et de sexualité.
J’ai fui ce père et cette mère que Frigide Barjot exige pour moi, ma survie en
dépendait. Ainsi, bien que j’aie eu un père et une mère, l’idéologie de la
différence sexuelle et de l’hétérosexualité normative me les ont confisqués. Mon
père fut réduit au rôle de représentant répressif de la loi du genre. Ma mère fut
déchue de tout ce qui aurait pu aller au-delà de sa fonction d’utérus, de
reproductrice de la norme sexuelle. L’idéologie de Frigide Barjot (qui s’articulait
alors avec le franquisme national catholique) a dépouillé l’enfant que j’étais du
droit d’avoir un père et une mère qui auraient pu m’aimer, et prendre soin de moi.

Il nous fallut beaucoup de temps, de conflits et de blessures pour dépasser cette
violence. Quand le gouvernement socialiste de Zapatero proposa, en 2005, la loi du
mariage homosexuel en Espagne, mes parents, toujours catholiques pratiquants de
droite, ont manifesté en faveur de cette loi. Ils ont voté socialiste pour la
première fois de leur vie. Ils n’ont pas manifesté uniquement pour défendre mes
droits, mais aussi pour revendiquer leur propre droit à être père et mère d’un
enfant non-hétérosexuel. Pour le droit à la paternité de tous les enfants,
indépendamment de leur genre, de leur sexe ou de leur orientation sexuelle. Ma mère
m’a raconté qu’elle avait dû convaincre mon père, plus réticent. Elle m’a dit «nous
aussi, nous avons le droit d’être tes parents».

Les manifestants du 13 janvier n’ont pas défendu le droit des enfants. Ils
défendent le pouvoir d’éduquer les enfants dans la norme sexuelle et de genre,
comme présumés hétérosexuels. Ils défilent pour maintenir le droit de discriminer,
punir et corriger toute forme de dissidence ou déviation, mais aussi pour rappeler
aux parents d’enfants non-hétérosexuels que leur devoir est d’en avoir honte, de
les refuser, de les corriger. Nous défendons le droit des enfants à ne pas être
éduqués exclusivement comme force de travail et de reproduction. Nous défendons le
droit des enfants à ne pas être considérés comme de futurs producteurs de sperme et
de futurs utérus. Nous défendons le droit des enfants à être des subjectivités
politiques irréductibles à une identité de genre, de sexe ou de race.

 Beatriz Preciado

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[La récupération n’est pas le sabotage] NDDL: réponse à deux tribunes parues dans le journal le Monde

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Deux tribunes successives sont parues dans le journal « Le Monde » [« NDDL : la
démocratie en question »
http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/12/05/notre-dame-des-landes-la-democratie-en-question_1800461_3232.html
5 déc. 2012 et « NDDL, un creuset pour les mouvements citoyens »
http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/12/06/un-creuset-pour-les-mouvements-citoyens_1800633_3232.html
6 déc. 2012/]. Elles sont le fait de « présidentes », « porte-paroles », élu.e.s
d’organisations et partis politiques. Elles portent un point de vue qui paraît
englober tout le mouvement d’opposition à l’aéroport de Notre Dame des Landes. Elles
ont en commun d’affirmer que le mouvement a toujours été non-violent, que
l’hostilité face à la police était le fait d’infiltrés policiers, que la
manifestation du 17 novembre était pacifique…

Quelques citations parmi d’autres :  /« Les opposants dans leur diversité ont
multiplié les formes de contestation mais sont toujours restés intransigeants sur
le fait que la lutte contre ce projet doit être non-violente », « (…) toutes les
ruses de la répression ont été mises en œuvre : (…) La manipulation en infiltrant
des éléments provocateurs pour pousser à l’affrontement avec les forces de l’ordre
ou à l’agressivité envers les journalistes », « Le pari de la non-violence et de la
démocratie. Notre détermination reste aussi intacte que notre volonté de lutter
pacifiquement contre ce projet ruineux pour les finances locales, destructeur de
l’environnement et de la vie des gens qui habitent sur ce territoire et y
travaillent. »/ Quand on retrouve en quelques paragraphes, les termes «
non-violents » et « pacifique » martelés à ce point, on peut se dire que l’on a
affaire à une opération de recadrage idéologique et en l’occurrence de
réécriture de notre histoire commune.

 Pour nous qui partageons cette lutte, cette réécriture de l’histoire est pour le
coup violente. Nous ne pouvons laisser quelques tribuns et porte-paroles
auto-proclamés rayer d’un coup de plume ce que nous avons vécu ces dernières années. La complexité de notre réalité, faite de longs débats et de contradictions, de pratiques multiples mais aussi de liens qui se tissent, s’est encore intensifiée depuis le 16 octobre et le début de la vague d’expulsion, appelée « opération César». Nous savons que l’écriture de l’Histoire est généralement le privilège des dominants. Qu’ils soient premier ministre ou président d’honneur d’une association citoyenne, ceux-ci semblent toujours estimer que, quand bien même on viendrait piétiner nos maisons et nos cultures, il nous faudrait rester calmes et polis. Mais l’Histoire ne s’écrit pas seulement sous les projecteurs médiatiques et dans les cénacles politiques. Nous ne renoncerons pas à ce qu’elle
nous appartienne aussi.

On peut se demander si la « non-violence » invoquée par certain.e.s inclue aussi
les barricades en feu et les projectiles lancés sur la police pour ralentir son
avancée, les sabotages d’engins de chantier, et les marques laissées sur les
permanences et bureaux de ceux qui nous attaquent. Ce « pacifisme » parachuté
serait alors sans doute comparable à celui attribué en Occident aux « révolutions
arabes » tandis que les rues du Caire ou de Tunis s’embrasaient.

En attendant, il faut un sacré toupet, après un mois et demi d’expulsion et de
résistance acharnée dont les images ont été montrées en boucle sur toutes les télés
et journaux, pour claironner à tout va sur le « pari de la non-violence ». Si nous
ne nous étions pas défendu.e.s, de toutes ces manières-là aussi, il n’y aurait
probablement plus grand monde pour parler de la ZAD aujourd’hui, moins encore pour
y vivre. Mais cette réalité là semble à ce point déranger les habituels détenteurs
de la bonne morale militante, tellement pressé.e.s de se positionner, qu’ils et
elles ne comprennent même pas qu’il est peut-être encore un peu tôt pour gommer les
coups échangés.
Nous avons lancé, il y a plus d’un an, l’appel à une grande manifestation de
réoccupation en cas d’expulsion et avons participé à son organisation jusqu’au
bout, par le biais d’une assemblée ouverte réunissant jusqu’à 200 personnes. Nous
pouvons affirmer ici qu’il ne s’est jamais agi de mettre en avant un défilé «
pacifique », mais bel et bien une action directe d’occupation en masse. Son
objectif n’était certes pas l’affrontement et nous avions décidé dans ce contexte
de porter une attention particulière à ce que celles et ceux qui ne le souhaitaient
pas puissent l’éviter. Pour autant nous nous étions préparé.e.s en amont aux
possibilités de barrages et à la nécessité d’auto-défense des manifestant.e.s en
cas d’agression policière. Si certain.e.s peuvent dire a posteriori que cette
action collective a été « pacifique » c’est bien parce que les forces de l’ordre
ont choisi de s’effacer ce jour-là face à la force du m
ouvement.

Quelques jours plus tard, quand les troupes sont revenues pour expulser, détruire
et blesser – des centaines de personnes de tous horizons ont éprouvé côte à côte
cette capacité d’auto-défense, avec des chants, des sittings mais aussi des
cailloux et des bouteilles incendiaires. Tou.te.s celles et ceux qui ont partagé
ces journées savent bien que cette diversité de réponse n’a pas été tant source de
scissions et de séparations, mais bien plutôt de rencontres et de solidarités
mutuelles. L’avenir de cette lutte s’est écrit pendant ces moments-là, et pas
depuis un bureau.

Pour notre part, il ne nous viendrait pas à l’esprit d’affirmer, que « le mouvement
pratique toutes les variétés de résistance, toujours violentes » [ /Dans sa
tribune, Susan George affirme : « Aujourd’hui comme hier, les opposants pratiquent
toutes les variétés de résistance, toujours non-violente. »/]. La réalité du
mouvement c’est une multitude de personnes qui font de la logistique, des repas, de
la communication, des collages, des dossiers juridiques, des lance-pierres, des
pansements, des chansons, qui construisent des maisons, cultivent, se couchent sur
les routes ou y courent masqués… Beaucoup d’entre nous partagent ces différentes
manières de se rapporter au mouvement suivant les heures, les jours, les montées de
colère, de joie ou les réflexions tactiques… Ce que nous vivons sur le terrain, ce
n’est pas une nécessité de s’affirmer comme violent ou non-violent, mais une
volonté de dépasser ces catégories idéologiques et séparation
s neutralisantes. Nous sommes un peu trop complexes pour rentrer dans les
caricatures du pouvoir : « ultras », « gentil écolos », « opposants historiques »,
« jeunes zadistes »… Fort heureusement et malgré les tentatives désespérées
d’Auxiette [ /Jacques Auxiette, président PS de la région Pays de Loire, qui sur
France Inter avait demandé au Préfet « de passer au Kärcher la frange la plus
radicale des opposantes de Notre Dame des Landes »/] ou de Lavernée [ /Christian de
Lavernée, préfet de la région Pays de Loire, artisan de l’opération César qui a
dénoncé à de nombreuses reprises « la violence d’une minorité autonome, venue
d’ailleurs » et marqué la différence qu’il faisait entre « entre les opposants
violents et les personnes et associations qui font connaître leur opinion dans un
cadre légal »/], les divisions posées en ces termes n’ont plus eu tellement de
prises sur les dynamiques de ces dernières semaines. Quand des paysan
s mettent en jeu leurs tracteurs et les enchaînent auprès des barricades, quand des
trous sont creusés dans les routes, quand la police est prise en embuscade, il
s’agit de se donner les moyens adéquats pour répondre à la situation. Ce que nous
voulons mettre en avant, maintenant, ce ne sont pas des mots magiques brandis en
totems comme autant de brides sur nos potentialités collectives, mais une
détermination commune à ce que cet aéroport ne se fasse pas.

Quant aux profiteurs et aménageurs, nous ne nous faisons pas d’illusion sur le fait
qu’ils continuent d’imposer leurs projets par la force. À nous de faire en sorte
que les concrétiser finisse par leur nuire plus que de les abandonner.

 Des résistant.e.s à l’opération César

https://juralib.noblogs.org/2012/12/13/notre-dame-des-landes-si-nous-ne-nous-etions-pas-defendu-e-s-il-ny-aurait-probablement-plus-grand-monde-pour-parler-de-la-zad-aujourdhui-moins-encore-pour-y-vivre/

Publié dans Control, Liberté de circulation, Logement / Squat, ZAD | Commentaires fermés sur [La récupération n’est pas le sabotage] NDDL: réponse à deux tribunes parues dans le journal le Monde

Comment pourrais-je bien défoncer toutes ces cameras ?

Les conseils de Super Ninja
Capture du 2013-01-15 12:34:20

*L’ingénu demande :* mais comment pourrais-je bien défoncer toutes ces
cameras qui ne sont rien de plus que les yeux de l’Etat ?

*Le sage répond :* regarde donc cette petite vidéo, il y a là quelques unes
des techniques ancestrales que nous éprouvâmes déjà du temps des
chasseurs-cueilleurs.

*L’ingénu frétillant :* je m’en vais enfiler ma cape et moudre de ce pas
quelques cameras, puis peut être avec mes cop/ains/ines allons-nous trouver
de nouvelles astuces pour exterminer de la camera au quintal, en avant !

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Kidult

Capture du 2013-01-15 12:28:13

Publié dans Antifascisme, Antipub | Commentaires fermés sur Kidult