Contester le Spectacle

En finir avec le spectacle de la contestation, commencer à contester le
spectacle

Il y a 16 ans à paris,  l’église saint-bernard occupée par des sans
papiers était évacuée par les chiens de gardes de l’état, qui défonçaient
la porte à coup de hache. Aujourd’hui on entend un peu partout « le
changement c’est maintenant », le PS est au pouvoir et la révolution est
proche… Pourtant on enferme toujours dans les Centres de Rétention
Administrative, et ce sont les mêmes qui y sont tabassés par les flics et
les matons, qui tentent de se suicider pour échapper aux expulsions, qui
sont ligotés, drogués puis chargés de force dans des avions en vue de les
renvoyer dans leur pays. La condition des sans papiers ne s’est pas
améliorée. Il n’y a que les bureaucrates hypocrites et les naïfs pour s’en
étonner.

L’état qu’il soit de droite ou de gauche a toujours pour mission de
maintenir l’ordre et de défendre les intérêts des capitalistes. Quand il
s’agit de faire travailler des « français » ou des « étrangers »  la
nationalité n’a pas d’importance, ce qui compte c’est de réduire le coût
de production des marchandises pour augmenter les bénéfices. Les
travailleurs sans papiers de ce point de vue ont tout les avantages, ils
acceptent de travailler dans des conditions pourries, et pour des salaires
de misère ; et s’il leur venait l’idée d’aller protester auprès du patron
ce dernier peut toujours dans un élan citoyen composer le numéro de la
police pour dénoncer un dangereux clandestin qui séjourne illégalement sur
le territoire français.

Tout ce que l’on peut attendre de l’état c’est qu’il crève sous nos coups,
il n’y a rien à négocier avec lui. Ce que l’on obtient de lui, on le lui
arrache par une lutte âpre et sans compromis.

Les syndicats dans leur jeu apparent d’opposition avec l’état et le
capital, ne sont en fait que leur complice. Ils évitent que les luttes se
radicalisent, signent des accords avec l’état ou les patrons là où ceux
qui sont concernés par ces accords les refuseraient.  Il ne cherchent qu’a
maintenir leur maigres privilèges et leur petit pouvoir, et soutiennent de
fait les intérêts de la classe dominante.

Dans le cadre de la lutte des sans papiers pour leur régularisation, ils
se chargent de séparer ceux qui bossent et les autres, ceux qui peuvent
être productifs et ceux qui ne servent à rien. On a même vu la CGT à paris
envoyer ses nervis pour déloger des sans papiers qui occupaient la bourse
du travail, avec une brutalité qui n’a rien envier aux plus belles
opérations policières.

Ainsi ce n’est pas parce qu’elle a un travail qu’une personne mérite plus
qu’une autre des papiers. Et opérer la distinction entre les travailleurs
sans papiers et les autres, revient à recréer des hiérarchies chez ceux
qui ont peu. Ce genre de manipulation policière vise à instaurer une
compétition pour l’obtention des papiers entre les sans papiers, tout en
brisant la possibilité d’une lutte unitaire pour la régularisation de tout
les sans papiers.

C’est pour cela que nous appelons les sans papiers à s’organiser de
manière autonome en dehors de toute médiation de classe, et à mettre en
œuvre les moyens de luttes à même d’instaurer un rapport de force
conséquent avec l’état. Le blocage, l’occupation, le sabotage et l’action
directe sont considérés par les lois comme illégaux ; car ils ouvrent la
porte à des conflits durs et permettent d’infliger des dégâts concrets à
l’adversaire. La seule lutte qui paye c’est celle que l’on mène sans rien
lâcher.

Pour un société sans classes ni autorité
 Solidarité avec tout les sans papiers
Guerre à l’état et aux frontières  / Feu aux CRA , Feu aux comicos

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