Béton et l’oppression: quelques commentaires


Voilà ce qu’il se passe quand une radio rouille… elle devient rombière,
drague là où ça sent pas bon.
Quand le patriarcat règne désormais dans une telle association,
on cherche le faussement permissif, l’ersatz de subversion.
Décidément c’est pas beau un rocker qui vieillit. C’est tellement plus
facile de se mettre au Vert.
Libéral, libertaire. Employeur, fossoyeur.
Rebelle, la radio ? Que nenni. Plus jamais contesté l’ordre établi. Plus
jamais encensée la filouterie. Plus jamais punk son esprit.
Si seulement Oreillesale pouvait chanté ainsi, ce serait le paradis.
E.

 
Splitzine sombre et violent #4/Num-R-ik #5

Le courrier DU Lecteur

Salut pilou et les autres!

J’ai lu les 4 numéros d’ahimsa. C’est vrai que les derniers sont
plus classes. C’était drôle de lire l’interview de Daily OD.

J’ai une petite remarque à vous faire concernant la chronique du
concert (annulé) d’Orelsan.

Vous écrivez « en quelques jours il est devenu le bouc
émissaire de bien pensant désireux de contrôle et friands
d’interdictions plutôt que d’éducation. Si je n’adhère pas au
discours du rappeur, je n’adhère pas non plus à ce désir de
vouloir couper toutes les têtes qui dépassent. »

Ça fait écho en moi à mon expérience et mon parcours au sujet
des rapports de genre.

[…]

grâce à des discussions avec certaines copines, féministes, j’ai bien
réfléchi et je continue de réflechir à ça.

Je pense maintenant que nous sommes dans un système, qu’on peut
appeler patriarcat, où les hommes dominent les femmes, ça se
traduit par des milliers de coups, de viols, de morts, d’insultes,
d’humiliations quotidiennes, de violences physiques ou symboliques.
Ça va du viol conjugal au sifflement dans la rue.

Je pense maintenant que dire que des féministes qui réagissent à
une violence, par exemple en empêchant un mec de débaltérer des
choses horribles sur une scène, sont des adeptes de
« l’interdiction », que le pauvre est « un bouc
émissaire », cela revient à inverser la réalité : le
rapport de force n’est pas en faveur des femmes dans ce monde de
merde, loin de là, et dire le contraire ça craint car ça cautionne
le fait que des hommes, dominants, continuent à se vautrer dans leur
pouvoir et refusent d’ouvrir les yeux sur leur position, en se
réfugiant derrière de sales excuses.

J’ai compris que la lecture du monde en fonction de rapports de
domination, de lutte des classes, ne s’arrête pas à « riches
contre pauvres ». Il y a aussi d’autres grilles d’analyse qui
s’entrecroisent : blanc.he.s contre non-blanc.he.s, hommes
contre femmes, hétéros contre dévaint.e.s de toute sorte, etc. Il
y a là-dedans des individu.e.s opprimé.e.s, qui peuvent lutter
contre cette situation, et discuter la forme de leur réponse et les
stigmatiser, c’est se placer du côté des oppresseurs.

Par exemple, c’est comme si on disait à un gars à la peau noire
qui aurait empêché un concert de fachos « rhôô, quand même,
tu y a vas un peu fort, tout le monde a le droit de s’exprimer,
non ? ».

Je ne suis donc pas d’accord avec ce que tu dis dans cette chronique
et je t’invite à réfléchir à tout ça, au calme, et en toute
amitié, en tant que garçon aussi.

C’est pas une leçon de morale, loin de là, juste une envie de
partager mon expérience et mes réflexions.

A+

(crève le)PS : en plus, le dit Orelsan se planque derrière des
justifications foireuses autour du fameux morceaux « sale
pute » (rien que le titre en dit long…), genre « je ne
fais que décrire des pulsions que toute personne peut ressentir si
elle est trompée », « je ne fais pas l’apologie des
violences conjugales ». Il dit aussi « les mecs fashions
sont plus pédés qu’la moyenne des phoques » ? ou encore
que « Les gars s’habillent comme des meufs et les meufs comme
des chiennes/Elles kiffent les mecs efféminés comme si elle étaient
lesbiennes ». Genre ça, c’est que des blagues, pour rire !?
Bien-sûr. Connard. Et j’ai la rage en tant que garçon ET individu
qui aime le rap. Je trouve ça pitoyable. En plus, il fait du rap
variété de merde. Allez, j’arrête.

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