Luttes féministes à la ZAD

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 http://www.radiorageuses.net/spip.php?article270

L’émission DégenréE parle des enjeux féministes
dans la lutte contre l’aéroport de Notre Dame Des Landes et son monde.
A partir d’enregistrements réalisés pendant la semaine d’activités organisée
à la ZAD cet hiver par un groupe non-mixte meufs/gouines/trans, on
reviendra sur un historique de la lutte,
les nécessités d’une prise en compte des questions féministes, l’intérêt de la non-mixité,
mais aussi l’anti-féminisme dans les milieux militants.

Bonne écoute !

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[Contre les charognards] Encaisser le choc, Rendre les coups

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Encaisser le choc, Rendre les coups

« « il faut en finir ! », encore une phrase qui fut lancée jadis, aux
heures tragiques, une parole ramassée dans le lointain de l’histoire, qui
sort du cimetière des insurgés d’autrefois, pour devenir la devise des
insurgés de demain. »

 

 L’assassinat de Clément M. par une bande de fascistes nous a tous touchés
ces derniers jours, il a provoqué des réactions un peu partout. Trop peu,
ce n’est pas quinze mille personnes qu’on aurait voulu voir dans la rue
jeudi soir mais quinze millions.

Mais disons le crûment : on ne construit rien sur des cadavres, le culte
de la charogne n’a toujours conduit qu’à édifier de nouvelles cathédrales.
Nos luttes n’ont besoin ni de saints ni de martyrs laissons cela aux
cul-bénits. Cela n’enlève rien à la douleur.

Après la mort d’un individu, il reste un tas de chairs et d’os voués à
disparaître. Pour autant il ne reste pas rien, les sentiments et les
passions suscitées par cet assassinat chez de nombreuses personnes sont
bien réels. La façon dont cette mort résonne chez tout-es cell-eux qui
subissent la pression et les agressions des groupes d’extrême-droite à une
saveur acre. Il reste à tout ceux qui l’on côtoyé leurs souvenirs de ces
instants, et ça personne ne le leur enlèvera.

La façon dont chacun alimente sa rage et sa révolte avec ses souvenirs et
ses sentiments, et celle dont il souhaite les partager ne regarde que soi.

Chaque mort est par essence sans lendemain, mais il reste tout ce qui nous
entoure. La réalité des luttes qu’on mène et des coups qu’on se mange dans
les manifestations quotidiennes de la guerre sociale. On a vu beaucoup de
gens descendre dans la rue, se rassembler sous le coup de l’émotion, et
c’est très sain. Il y avait plus de monde que d’habitude et c’est bien là
le problème, on se retrouve à dix quand il s’agit de lutter aux cotés de
sans-papiers ou de défendre un squat. On ne suscite plus que des regards
apitoyés ou amusés quand on parle d’essayer une société sans état, ou de
partager les richesses et le travail.

Clément est mort on accuse le choc, mais on luttait déjà avant et on
continuera de lutter contre toutes les formes de domination y compris le
fascisme. Il ne faut pas se voiler la face, des coups on continuera à en
manger et des morts sous les coups des fascistes ou de l’état on en verra
d’autres. Manque de peau. La cicatrice de chaque coup qu’ils nous
infligent, le souvenir de chaque compagnon dont le cadavre jonche
maintenant le bas-coté du chemin vers notre liberté ne font que renforcer
notre rage et notre détermination quand à la destruction de l’ordre social
en place et de toutes hiérarchies.

Ce qu’il y à combattre ce n’est pas seulement le fascisme et les
groupuscules d’extrême-droite au nom de la sauvegarde de la démocratie.
Mais bien le capitalisme et l’état, les politiques sécuritaires et racistes
qui sont nécessaires à la perpétuation de la domination et de
l’exploitation. Il n’est nulle répression qui puisse réparer ce qui a été
commis, aucune peine même la peine de mort n’a jamais réparé un meurtre par
une quelconque équivalence métaphysique ou alchimique.

La vengeance quand à elle, reste à l’appréciation de ceux qui ont un
affront à venger. Elle est une solution parmi tant d’autres ni bonne ni
mauvaise, à chacun de juger de sa légitimité et d’en apprécier les
conséquences.

Pendant ce temps là ceux qui nous gouvernent, l’état, vont y trouver
prétexte à renforcer leurs dispositifs de contrôle au nom de la lutte
contre les « violences extrémistes ». Ils laisseront les violences entre
groupes « extrémistes » se développer, et en profiteront pour enfermer et
réprimer tout ce qui dérape. Ils se poseront en chevaliers blancs de la
lutte antifasciste en faisant condamner lourdement les agresseurs ou en
dissolvant deux ou trois groupuscules ; eux, qui raflaient pour expulser
des sans-papiers le jour même à Barbès, rasent les camps de roms,
quadrillent villes et banlieues avec leurs flics ne font que véhiculer les
représentations qui font aujourd’hui le lit de l’extrême-droite. Si
aujourd’hui le fascismes est dans toutes les têtes, c’est aussi de leur
faute.

On verra toute une bande journalistes charognards, de politichiens en mal
d’audience et de récupérateurs divers se disputer le cadavre de Clément,
pour en tirer quelques bénéfices.

On les verra appeler à l’unité derrière la bannière d’un front
antifasciste, et appeler les gens à accepter le dialogue social pour ne pas
faire le jeu du fascisme et du populisme. La pacification sociale ne cesse
d��uvrer. Dans le capitalisme vert, tout est recyclable…

Il y a un antagonisme irréconciliable entre dominants et dominés qui
traverse la société. Et lutter contre le fascisme sans remettre en cause le
capitalisme et l’existence de l’état est aussi inutile qu’un peigne pour un
skinhead.

Quand on lutte aux cotés de sans-papiers, pour les squats, contre le
sexisme et le patriarcat, pour la défense de la terre ou contre la
marchandise. On attaque ce qui fait le c�ur du fascisme comme de la
démocratie : la domination et l’autorité.

Non seulement on ne laisse pas prise aux préjugés et à l’atomisation
sociale qui enferment beaucoup trop d’individus dans la résignation. Mais
en plus on expérimente et essaie de vivre au quotidien dans nos luttes et
dans nos cercles, des rapports sociaux horizontaux à mille lieux des de la
misère de l’aliénation. De cette manière on crée à travers notre présence,
nos liens et nos affinités, dans les lieux qu’on fait vivre, des espaces où
la haine des dominés ne se tourne plus vers leur semblables, mais vers ceux
qui les dominent ou qui contribuent à perpétuer l’ordre social.

C’est dans la solidarité, le sabotage et la lutte contre toute autorité
que nous lutterons efficacement contre le fascisme. La mort de Clément a
été l’occasion de nous retrouver dans la rue, elle nous a rappelé ce
pourquoi nous luttons. Ne laissons pas ce choc sans lendemain. Car rester
bras ballants comme un spectateur, c’est laisser aux politichiens et aux
récupérateurs le soin de régler le problème de l’extrême droite ; et dire
que le problème se limite à l’extrême droite c’est accepter le système qui
crée les conditions objectives favorisant ces assassinats.

Il faut redouter plus le silence des pantoufles que le bruit des bottes.

Devenons incontrôlables, nous ferons la révolution dans un charivari de
claquettes.

Pour l’anarchie…

tract

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[Antifa soporifique] : Ce mercredi 19h45 à Tours : Endormons les Veilleurs

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Face à l’initiative nationale des Veilleurs relayée par le groupe des
Veilleurs de Touraine, rendez vous demain mercredi à 19h45 au bar le
Bergerac, rue Colbert. Amenez de quoi manger (sandwichs, tartes,…), vous
masquer, dress code sombre conseillé. cette soirée se veut festive et sans
alcool afin de minimiser les risque avec les forces du  désordre… à
faire tourner.

ancien message:
Action mercredi 12 juin contre les Veilleurs, rdv au Bergerac à 20h30.
Action Festive : face aux Veilleurs soyons Dormeurs.
Venez muni d’un oreiller et d’un réveil ! (Bouchons d’oreilles si vous
voulez… Un loup ou un masque est toujours possible, comme la dernière
fois)
Face aux bruits de leurs prières de rue (et chants) opposons/imposons le
silence des plumes et de la ouate.
PS :
http://luttennord.wordpress.com/2013/06/09/tres-violente-agression-homophobe-a-lille-les-veilleurs-degagez

[To fight your enemy, know your enemy!] :
https://www.facebook.com/LesVeilleursDeTouraine?fref=ts

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[nddl37] Pique nique de solidarité avec F. vendredi 14 juin

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En solidarité avec F., arrêté sur la ZAD le 15 avril, un rassemblement de
soutien est prévu le jour de son procès, qui aura lieu le vendredi 14
juin. RDV à 12h devant le palais de justice de Tours, pour partager un
pique-nique joyeux et convivial.

F. a été arrêté lors de la reprise du carrefour de la Saulce par les
gendarmes le 15 avril, et est accusé de « violences sur personnes
dépositaires de l’autorité publique ». Il est également sous contrôle
judiciaire avec interdiction de se rendre sur la commune de Notre-Dame des
Landes et obligation de pointer chaque semaine à la gendarmerie de sa
commune de résidence, près de Tours.
Faux témoignages, insultes, coups multiples et crachats au visage : les
gendarmes mobiles ont fait ce jour-là preuve de toute l’étendue de leurs
délicatesses. Pourtant c’est bien un militant qui se voit accusé de
« violences ». Pourtant c’est bien lui et non les gendarmes qui s?est
retrouvé avec plusieurs jours d’ITT (Incapacité Totale et Temporaire).
Face à la criminalisation continue des militants, face à la banalisation
et la multiplication des arrestations dites musclées, face à l’impunité
dans laquelle agissent les soi-disantes forces de l’ordre et en solidarité
avec F., un rassemblement de soutien est prévu le jour de son procès, qui
aura lieu le vendredi 14 juin. RDV à 12h devant le palais de justice de
Tours, pour partager un pique-nique joyeux et convivial. Chansons,
instruments de musique et déguisements bienvenus. Parce que la lutte se
veut joyeuse, parce que cette justice n’est pas sérieuse.

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[Turquie riot] Turkey, Appel à la solidarité par le Revolutionary Anarchist Action (DAF) à Istanbul

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Voici un texte d’appel à la solidarité écrit de l’anglais par le
Revolutionary Anarchist Action (DAF) à Istanbul.

—- S.V.P., faites ciculez dans vos réseaux et distribuez-le librement de façon massive. —-
La semaine dernière, un groupe de protestant.e.s débutent une action visant
à protéger les arbres d’un parc après que plusieurs d’entre eux furent
coupés illégalement au nom d’un projet de gentrification urbaine. Très tôt
le matin lors du deuxième jour de protestation, la police attaque les
protestant.e.s violemment avec des gazes lacrymogènes, des jets d’eau à
pression et des balles de plastiques blessant grand nombre d’entre eux.
L’étincelle, d’abord allumée par cet événement de terrorisme d’État, se
propage partout à travers le pays et devient vite une action rapide et
organisée de révolte.

Le peuple s’organisent contre les attaques croissantes des forces de
l’ordre, le terrorisme d’État et la violence policière, transforment les
rues en véritables aires de résistance. Cette révolte populaire est en
cours depuis quatre jours et continue de grandir.

Des centaines de milliers de manifestant.e.s ont résisté ensemble dans
Taksim, dont le gouvernement bloquait l’entrée et où les violences
policières ont atteint un sommet, pour parvenir finalement à reprendre le
contrôle et occuper la zone en bloquant les accès au square par des
barricades de matériaux de construction et de pavées à plusieurs endroits
stratégiques de la ville, étendant ainsi la révolte. À Izmir, une autre
grande ville de Turquie, des centaines de manifestant.e.s ont incendié le
bâtiment du parti au pouvoir.

La solidarité sociale et le support mutuel lors des manifestations et des
confrontations sont palpables. Dans toutes les villes où les confrontations
éclatent, les gens ont ouvert leurs maisons aux protestataires et aux
personnes blessées. Plusieurs ont distribué devant leur porte des trousses
de premiers soins et de la nourriture pour les manifestant.e.s. Les équipes
de volontaires médicaux se sont auto-organisées efficacement dans les zones
de protestations aidant le plus rapidement possible les blessé.e.s. Des
avocat.e.s volontaires aident également les arrêté.e.s.

Plus les confrontations continuent, plus le nombre de mort.e.s et de
blessé.e.s augmente. Les médias de masse continuent d’agir comme si rien
n’arrivait. Le nombre de mort.e.s semble s’élever à 10, mais rien n’est
certain en raison de l’absence de déclaration officielle. Un protestant à
Istanbul s’est fait écraser sous un camion policier en essayant de bloquer
une rue. Un autre a eu un accident vasculaire cérébrale causé par les
gazes, un autre est passé sous un bulldozer de police. Tous ont perdu la
vie. À Ankara, un manifestant s’est fait descendre d’une balle dans la tête
par un policier.

Plus les actions et la confrontation continuent ici, plus la solidarité
globale augmente. Anonymous est entré dans les sites internet du parti au
pouvoir, de la police d’Istanbul, de la municipalité d’Ankara et de
plusieurs autres agences gouvernementales. Anonymous a déclaré son
intention de continuer les cyber attaques contre le terrorisme de l’État
turc.

Alors que des millions de personnes sont dans les rues en train de résister
aux attaques policières partout à travers le pays, plusieurs partis
politiques d’opposition essaient de prendre avantages en manipulant les
actions et la politisation présentes. Exactement comme ce fut observé dans
différentes régions lors du Printemps Arabe, les partis d’opposition
(spécialement les kémalistes) essaient de s’approprier l’origine des
actions présentes. En prenant avantage de la politisation sociale, ils
essaient d’acquérir des gains et ainsi espèrent accéder au pouvoir. Les
révoltes ont laissé les politiciens et l’État dans une mauvaise position.
Alors que le gouvernement essai de manipuler le sens de la révolte en la
qualifiant de protestation d’un groupe de radicaux, une crise économique
commence à montrer ses premiers signes sur le marché boursier.

Cependant, c’est une des plus grosses actions de l’histoire du pays. Dans
la rue, le peuple se soulève contre les politiques d’oppression, de
suppression, de terreur et de violences policières que l’État n’a cessé
d’augmenter depuis trop longtemps déjà. Le peuple que l’État a essayé de
soumettre avec une oppression de plusieurs centaines d’années se révolte
désormais directement contre lui.

Nous appelons tou.te.s nos camarades qui luttent partout à travers le
monde: Élevez la voix de la révolte depuis tous les lieux et canaux que
vous pouvez utiliser contre l’État turc et les médias de masse qui essaient
de la réduire au silence. Organisez des actions de solidarité de chez vous
pour élever nos voix avec des millions de personnes dans les rues à travers
le monde.

Joignez votre voix à la révolte de gens ignorées par l’État, opprimées et
exploitées depuis des années. Laissez le feu de la révolte contre l’État
turc que nous avons allumé d’une étincelle prendre de l’ampleur et
s’étendre.

Partout à Istanbul tout est désormais résistance contre l’État terroriste,
la violence policière et l’exploitation capitaliste.

Nous allons continuer de diffuser la suite des émeutes.

Revolutionary Anarchist Action (DAF)
______________________________**___________________
A – I n f o s
informations par, pour, et au sujet des anarchistes
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[Contre les charognards] : Amalgames, courage politique, réponses antifascistes : une mise au point s’impose + mobilisation gay pride du 25 juin à Nantes

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Amalgames, courage politique, réponses antifascistes : une mise au point
s’impose

Nous, collectif antifasciste nantais tenions à réagir :

Non un antifasciste et un néo-nazi ne sont pas comparables.
Non nous n’acceptons pas de subir la répression du pouvoir socialiste
Non nous n’acceptons pas une réponse ponctuelle face à une menace réelle
Non, la marche des fiertés n’est pas uniquement le lieu d’expression du
capitalisme, du consumérisme et de la caricature.

1- Assimilation piège à con

« Ces groupuscules extrémistes – d’extrême gauche, comme d’extrême droite
– sont un danger », J-F Copé, Président de l’UMP.

« Cette profanation [de la Cathédrale de Nantes recouverte pas des tags
néo-nazis et homophobes] succède à l’attaque d’une librairie catholique
nantaise », Christian Bouchet responsable Front National à Nantes cité par
20minutes.

« La devanture d’une librairie catholique a également [comme la Cathédrale
de Nantes] fait l’objet de dégradation », article de Novopress (site de
propagation des idées du Bloc Identitaire) cité par RTL.

Depuis jeudi dernier, et le décès de notre camarade Clément Méric, nous
assistons, partout, à de nombreuses comparaisons insupportables, à des
assimilations nauséabondes. Tout cela a débuté par le renvoi dos à dos des
« extrêmes », des militants des JNR et des militants de l’Action
Antifasciste Paris Banlieue. Des fascistes et des antifascistes.

Ces propos sont simplement révisionnistes, ils nient l’histoire des
fascismes. On ne peut mettre dos à dos les idéologies fascistes, racistes,
homophobes, xénophobes, nationalistes, et les courants qui militent pour
la tolérance, l’Égalité, la Liberté. L’extrême droite est historiquement
et politiquement intrinsèquement violente.

Les médias en sont à se demander si ce n’est pas notre camarade qui est à
l’origine de sa propre mort. Nous en sommes au point où réagir à la
présence de néo-nazis, connus en tant que tel, par des militants mais
aussi par la police et la justice, paraît incroyable. Ne faudrait-il pas
plutôt se scandaliser par l’absence de réactions des autres participants à
la vente ? Est-il devenu normal d’afficher ses idées fascistes
aujourd’hui, en France ?

Nous pensons, naïvement, que l’antifascisme reste l’affaire de tous.

Cette banalisation des idées de haine conduit à d’autres assimilations, du
même niveau intellectuel. Dans la nuit de vendredi à samedi (7-8juin) la
Cathédrale de Nantes a été vandalisée. Même si nous n’avons pas toutes les
informations, nous savons que des tags à caractère néo-nazi, anti mariage
pour tous et sataniques y ont été découvert. Nous ne nous attarderons pas
à expliquer pourquoi un antifasciste ne peut être responsable d’un tag
nazi. Nous préférons relever la comparaison, relayée par certains médias,
faite avec le tag qui a recouvert une « librairie catholique ».
Lors de la manifestation en hommage à Clément du jeudi 6 juin, un slogan
avait été peint sur la vitrine de la librairie d’extrême droite Dobrée.
Nous l’assumons.

Nous refusons l’amalgame honteux entre la dégradation d’un lieu de culte
et un acte politique ciblant une place forte de l’idéologie identitaire à
Nantes.

En effet, la libraire Dobrée, diffuse un stock non négligeable de « livres
» plus que douteux (intégristes, réactionnaires, royalistes…) qui sont
le terreau culturel des militants d’extrême droite.
La librairie accueille des « auteurs » tels que Marion Sigaut, Johan
Livernette, Jehan Morel ou Alain Soral adeptes, entre autres idées
xénophobes, du complot « judéo-maçonnique » et membres d’égalité et
réconciliation, un groupuscule d’individus « rouge-brun » antisémites. Il
est insultant pour les catholiques nantais -qui n’ont rien demandé- d’être
assimilés à cette librairie d’extrême droite.

Ce sont les idées véhiculées (entre autres) par ce type de local qui ont
tué Clément.

De fait, l’inscription « justice pour clément » sur la vitrine de cette
enseigne fasciste est un acte politique assumé, qui ne saurait être
assimilé aux absurdités commises au sein de la cathédrale nantaise.

2- Le Parti Socialiste déclare, les antifascistes militent

«Nous ne laisserons pas des groupuscules, mettre en cause la volonté
d’hommes ou de femmes, de se marier», Manuel Valls, ministre de
l’intérieur.

«Rien ne devra entraver la marche de la République vers l’égalité »,
Harlem Désir, Premier secrétaire du Parti Socialiste.

Et pourtant… Depuis le dépôt du projet de loi du « mariage pour tous »,
les homophobes défilent. Il n’est pas utile de rappeler les innombrables
déclarations homophobes, intégristes, fascistes, entendues lors des
rassemblements des opposants à cette loi.
Mais, pire encore que des défilés, ils prient dans la rue dans la
complaisance la plus totale des autorités, au prétexte de la liberté
d’expression. Depuis des mois nous nous opposons frontalement, et sans
violence, à ces « veilleurs » qui n’hésitent pas à brandir des banderoles
comme « Antifas agresseurs » au lendemain de la mort de Clément Méric et à
effectuer des saluts nazis, tout cela autour de quelques bougies.

Ce silence politique entraîne une radicalisation certaine, une mise en
confiance des fascistes et, logiquement, une libération des actes. Est-il
besoin de rappeler les agressions homophobes (Lille, Bordeaux, Lyon…),
racistes (Toulouse, hier encore à Reims) et finalement la mort de Clément
?

La rue est abandonnée par ceux-là même qui prétendent se battre pour
l’égalité et le refus de la violence.

Mais, en plus d’être les seuls à combattre au jour le jour l’extrême
droite, les militants pour l’égalité (LGBT, féministes, antifascistes…)
sont réprimés dans l’indifférence la plus totale. Dans le même temps; les
militants homophobes se permettent de gazer les forces de l’ordre sans
aucune réaction de la part de ces derniers (cela a été le cas lors de
l’envahissement de la gare par la « manif pour tous » à Nantes).

Après une manifestation contre l’homophobie, à Nantes, ces dernières
semaines, un camarade a passé deux jours en prison après avoir été
violemment interpellé pour que finalement, grâce à la mobilisation des
antifascistes et des témoignages d’habitants, le tribunal reconnaisse que
les policiers avaient menti pour le faire condamner (ce n’est que la
troisième fois pour l’un d’entre eux).
Un camarade a été violemment interpellé sans raison dans la rue, hors de
tout contexte politique, par des policiers qui l’ont blessé. Il s’est vu
notifier 45 jours d’ITT.
Après la manifestation en hommage à Clément du 8 juin, des manifestants
ont été interpellés alors que le défilé s’était déroulé dans une ambiance
dynamique mais non violente. Et la liste est longue…
Les militants du mouvement social sont continuellement réprimés, harcelés,
blessés par la police.

Dès lors, comment s’étonner de voir le Parti Socialiste accusé de
récupération lorsqu’il retrouve le chemin de la rue pour pleurer un
militant qu’ils ont, sciemment, abandonné à sa lutte ?

3- Dissolutions : tout sauf une solution

Non seulement le pouvoir en place déserte la champ de la lutte, mais il
refuse de répondre politiquement aux récents événements. Concrètement, le
Parti Socialiste se contente de demander la condamnation des coupables et
la dissolution des JNR, qui ne sont que le service d’ordre du mouvement «
Troisième Voie ». Il refuse d’analyser et de répondre politiquement à ce
drame, de comprendre les causes plutôt que de simplement traiter les
conséquences. La dissolution n’aura comme seul impact que la possibilité
pour ces fascistes de se refaire une virginité politique sans que cela
nuise à leurs activités.
Cela a été le cas de nombreux membres du groupuscule nazi Unité Radicale,
dont on retrouve des membres dans les groupes identitaires ou au FN (c’est
le cas du responsable nantais C. Bouchet).

Nous ne pouvons accepter une dénonciation de l’extrême droite et,
simultanément, l’organisation d’une gigantesque rafle de sans papiers à
Barbès, au moment même où un rassemblement en hommage à Clément était
organisé.

L’antifascisme est d’abord un combat politique, la défense de l’égalité,
des libertés, l’affirmation d’une alternative économique et sociale. La
politique libérale actuellement menée ne peut conduire qu’à l’exacerbation
des tensions, qu’à la désignation de boucs-émissaires.

L’injustice sociale est le terreau idéal pour le développement de
l’extrême droite, de ses idées et de ses modes d’actions, de sa violence
verbale et physique.

4- Marche des fiertés : un cortège revendicatif

Samedi 15 juin aura lieu la « Marche des fiertés » à Nantes. N’oublions
pas l’origine de ce rassemblement, le choix de la date, toute sa
symbolique. N’oublions pas Stonewall, ces émeutes homosexuelles en 1969,
qui préfigurent les Gay Pride.

Les antifascistes nantais s’associent pleinement à la démarche de
plusieurs organisations qui vont se réunir au sein d’un cortège
revendicatif. Nous refusons de laisser cette manifestation se résumer à
une expression du capitalisme, du consumérisme et de la caricature.

Samedi 15 juin rendez-vous
13h30 Cours des 50 Otages
Autour des drapeaux rouge et noir !

http://antifasciste-nantes.blogspot.fr/2013/06/amalgames-courage-politique-reponses.html

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[Crache Ta Haine, Pas Ton ADN] : Pas de résignation. Insoumission, Rage et Courage.

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Pas de résignation. Insoumission, Rage et Courage.

La question du fichage ADN est complexe, y compris pour les spécialistes et les généticiens. Celui-ci est trop souvent perçu positivement : il permettrait d’innocenter des condamnés à mort aux états unis, il
s’appliquerait et serait utile dans le cadre des violences sexuelles, il faudrait ficher tout le monde dans un soucis d’égalité… Grâce à une propagande permanente dans les séries télévisées et dans les médias en
général, nous sommes 2,2 millions de personnes à être fichées (25 000
fichages par mois) en France.

Écrire sur le refus

Ce texte est écrit en soutien à notre compagnonne qui passe en procès pour
refus de prélèvement ADN. Ce refus fait suite à un premier procès, perdu,
pour violences et rébellion, vis à vis d’un flic de la BAC de Tours.

Nous aurions pu écrire sur les dangers du fichage, sur le business et le
lien entre la société de contrôle et le capitalisme, sur cette pseudo
certitude scientifique qu’est la « preuve par l’ADN » et sur la
sacralisation de la science et de la biotechnologie en général… Mais nous
avons choisi d’écrire sur le sens du refus de se soumettre au pouvoir,
parce qu’il nous paraît être un des fondements de notre participation à
différentes luttes.

Une insoumission ponctuelle peut paraître banale, pourtant elle peut aussi
déclencher des luttes et des révoltes qui amènent à se libérer. Dans tous
les espaces, l’insoumission est un acte fort : en taule, en famille, dans
la rue patriarcale, au travail, en centre de rétention administrative…

La répression est inhérente à nos luttes

Ne pas comprendre le refus du fichage comme une insoumission, nécessitant
la solidarité, c’est avoir déjà intégré la répression au fond de soi, la
trouver légitime. Se révolter tout le temps face à l’oppression permet de
ne pas laisser s’installer la répression dans nos têtes, même si nous
savons le prix à payer : encore plus de répression…

Refuser de donner son ADN peut paraître un acte individuel

Lorsqu’on nous demande notre ADN, on est seul face à un ou plusieurs flics
dans un commissariat. Pourtant nous pensons que ce refus a forcément une
dimension, un sens collectif.

Refuser de donner son ADN, c’est refuser le fichage de notre famille, si
on a décidé d’en avoir une, puisque les empruntes génétiques sont gardées
plusieurs dizaines d’années.

Refuser de donner son ADN, c’est ne pas permettre à la police et à la
justice de mettre une pression supplémentaire sur les personnes qui
refuseront à leur tour : les flics et les juges ne se gênent pas pour dire
« si les autres l’ont fait, alors pourquoi pas toi ? »…

Refuser de donner son ADN, c’est être solidaire de ceux qui ont refusé, de
celles qui refusent et refuseront.

Dans la solitude d’un commissariat et sous la pression qui s’y exerce, des
copains et des copines ont donné leurs empruntes génétiques : il ne s’agira
jamais de les culpabiliser ou de les moraliser, la culpabilité et la morale
sont les armes du pouvoir.

« elle est pas là F. ? dommage, elle aurait dégusté ! »

La police-justice nous harcèle à travers cette affaire jusque dans nos
quotidiens. Être reconnue coupable lors d’un premier procès ne suffit pas,
il faut s’acharner pour nous faire taire. Des menaces constantes envers la
même camarade, ont été constatées, lors de contrôles d’identité d’autres
compagnons encore, contrôles au cours desquels le même flic de la BAC de
Tours déclare : «  elle est pas là F ? dommage, elle aurait dégusté ! »

Ce genre de personnage se croit protégé par son uniforme, que ce soit le
képi ou la robe noire : il se trompe. Que notre Amie soit quand à elle soit
certaine de notre soutien et de notre solidarité irrépressible.

Nous appelons à être présent.e.s le 17 juin à 12h30 place Jean Jaurès à
Tours, pour exprimer cette solidarité avec F. d’une façon ou d’une autre,
cette solidarité avec tous les copains et les copines Insoumis.e.s.

Les AmiEs du mardi

Publié dans ADN, Anti-carcérale, Liberté de circulation, Procès, Répression | Marqué avec , , | Commentaires fermés sur [Crache Ta Haine, Pas Ton ADN] : Pas de résignation. Insoumission, Rage et Courage.

[Poitiers] Communiqué suite à la manifestation en hommage à Clément

Le jeudi 6 juin à 18h30 a eu lieu à Poitiers comme dans de nombreuses autres villes une manifestation organisée à l’appel du groupe unitaire contre l’extrême droite de la Vienne à la suite de la mort de Clément Méric à Paris. Nous avons été agréablement surpris de l’ampleur de la manifestation organisée dans la journée même (entre 250 et 300 personnes), mais nous avons cependant quelques critiques à émettre et besoin de rappeler certains faits.

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Nous nous étonnons que des cadres du Parti socialiste de la mairie de Poitiers soient venus sans honte se montrer en mémoire de quelqu’un qui les combattait politiquement. En effet, rappelons que Clément était certes un militant antifasciste mais qu’on ne saurait le réduire à cela. Il était révolutionnaire, et impliqué dans les luttes contre le capital et fatalement contre le gouvernement socialo-écologiste actuel. Antifasciste convaincu, il militait aussi contre toutes les formes d’exploitation et de domination : le sexisme, le racisme et l’homophobie…

Revenons à la manifestation poitevine, non déclarée comme le veut la tradition ici, et regroupant des individus (libertaires ou proches), encartés de gauche et d’extrême gauche et autres membres d’associations. Voilà bien longtemps que tout ce beau monde n’avait pas été réuni. En effet, le bras de fer entre la mairie socialiste et les associations, les anarchistes et surtout dernièrement le DAL 86 dure depuis plusieurs années, et la gouvernance de M. Claeys nous montre le véritable visage de la social-démocratie depuis.

Nous avons donc pu voir nos braves cadres locaux se retirer du cortège au niveau de la mairie alors que ce dernier évoluait vers la préfecture. Très bien, nous dirons-nous, mais cette manœuvre semble aussi avoir été tactique. Car, plus d’une heure après la fin de la manifestation, deux personnes ont été arrêtées et emmenées au poste pour « manifestation illégale » et « outrage aux forces de l’ordre » (des « Flics porcs assassins » s’étant glissés dans les slogans scandés). Ces deux personnes seront relâchées le lendemain et passeront en Comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC). Devant le procureur, donc. Mais le fait intéressant à noter ici est cette phrase lâchée par un conseiller municipal et conseiller de Grand Poitiers bien connu comme bureaucrate de la lutte (notamment au sein des MJS lors du mouvement anti-CPE) : « Ce n’est pas une manifestation, mais un rassemblement silencieux contre les violences de l’extrême droite ». Voilà, tout est dit. Vous vous êtes fait attraper ? Vous ne pouvez que vous en prendre à vous-mêmes. Il ne fallait pas faire de manif (ou du moins pas jusqu’au bout)… puisqu’il existe une pression de la préfecture vis-à-vis des manifestations non déclarées depuis environ un an, et relayée par son chien de garde édenté : la mairie.

Ici donc, les socialistes poitevins suivent la ligne dictée par l’Élysée et le taulier de la place Beauvau : s’émouvoir de manière hypocrite sur la violence et la dangerosité idéologiques des groupes fascistes bien connus. Alors que ce sont ces mêmes socialistes qui, de par leur politique, ne contribuent point à faire reculer les pratiques et idées de l’extrême droite ; bien au contraire, celle-ci s’en est servie à plusieurs reprises afin de gagner des élections, de promouvoir des politiques sécuritaires de la République (n’oublions pas que les centres de rétention, ces prisons démocratiques pour étrangers, datent de l’ère mitterrandienne). Par ailleurs, le jour même où Clément a été agressé, la police de Manuel Valls procédait à une grande rafle de sans-papiers dans le quartier populaire de Barbès à Paris. République, sacro-sainte République ! Tel un chant incantatoire, ce terme sonnait creux pour Clément et ses camarades ! Alors, fichez-nous la paix avec cet appel à un front républicain chimérique.

La République n’est qu’un champ de bataille symbolique pour les aspirants au pouvoir, ça fait bien longtemps que son caractère attractif et magique n’opère plus ! Bref, nous nous opposons fermement à cette tentative de récupération étatique de la mort de Clément.

De plus, nous pensons que la dissolution de groupes fascistes ne changera pas la donne. Hormis leur caractère symbolique orchestré par le pouvoir et une partie de la gauche, l’Histoire nous a montré à plusieurs reprises que la dissolution de ces groupes est un leurre (des Ligues des années 1930 à Unité radicale des années 2000, en passant par Ordre nouveau des années 1970) : ils se sont toujours reformés, ils ont juste eu besoin de changer de nom. Mais nous n’appelons pas non plus à une « justice pour Clément ». Cette justice qui nous condamne aussi bien et que nous combattons tous les jours.

Soulignons que depuis plusieurs années les fascistes et autres nazillons ressortent dans la rue et souhaitent la reprendre, galvanisés par les scores de leurs homologues dans de nombreux pays en Europe (Grèce, Hongrie…) sur fond de crise économique. Nous ne découvrons rien, dans plusieurs villes les fascistes sont très actifs, et s’adonnent à des actions violentes et/ou symboliques : Lyon, Toulouse, Tours, Besançon, etc. Mais les dernières manifs contre le mariage homosexuel leur ont permis de se rencontrer, de recruter, bref d’avoir un nouveau souffle, avec la complicité des médias ayant offert leurs micros sur des plateaux d’argent à des mouvements réactionnaires de toutes sortes disséminant leurs discours haineux.

Par exemple, nous avons remarqué qu’ils sont de plus en plus présents sur Poitiers, du moins par leurs affiches et autocollants. Qu’ils soient à Méridien Zéro, au Mouvement Action Sociale, au Parti de France, à l’Œuvre Française ou au plus traditionnel Front National, les militants fascistes tentent de s’implanter localement et durablement. Ils se sentent même pousser des ailes. Pour preuve, début mai ont été découvertes des affiches, collées dans les rues de Poitiers, comprenant les photos de deux militants du NPA avec comme surtitre « Wanted » et cette légende : « Tags dégueulasses, gribouillis partout, panneaux sales, portes tatouées ? Assez ! La police s’en occupe pas on va s’en occuper ! ».

En mémoire de notre camarade Clément, nous souhaiterions que les bureaucrates politiques, membres du gouvernement et autres charognards de la presse fassent profil bas sur le sujet. Pour vous, fascistes, belek : une attaque contre un est une attaque contre tous.

Dieu pardonne, pas le prolétariat !

L’Épine noire

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Nous voulons etre les sans dieu

http://susauvieuxmonde.canalblog.com/archives/2013/06/04/26944941.html

Nous célébrons le vingt-cinquième anniversaire de l’Anthologie de la
subversion carabinée de notre cher Noël Godin. Pendant vingt-cinq
semaines, des auteurs choisis au hasard dans le sommaire du livre sont ici
proposés, avec un ou deux extraits pris au hasard dans le chapitre à chacun
consacré. L’exercice est gratuit, paresseux et purement incitatif. Pour le
reste, démerdez-vous. Réimprimée plusieurs fois, l’*Anthologie* est encore
en vente libre (éditions de l’Âge d’homme), grâce à elle c’est Noël tous
les matins. Achetez-la, volez-la, donnez-la ou partagez-la, mais lisez-la.

Aujourd’hui : Max Stirner (1806-1856)

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« Nous voulons être les sans-Dieu » (1842)

Celui qui veut encore jouer les médiateurs diplomatiques, qui veut encore
la « paix à tout prix », qu’il prenne garde de ne tomber entre les épées
des combattants et ne soit la victime sanglante de sa modération « bien
intentionnée ». Le temps de la réconciliation et des arguments sophistes
envers les autres et envers nous-mêmes est passé. […] Nous ne voulons pas
de médiation, pas d’aplanissement; plus de « rechignement diplomatique »,
nous voulons nous opposer en camps distincts, nous voulons être les
sans-Dieu opposés front à front à de tels craignant Dieu…

À propos de la trompette du Jugement dernier

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[Prison]Dedans dehors

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Voici les deux lettres écrites par des prisonnières :

« Seysses, le 10 mai 2013,

Incarcérée à la prison de Seysses, quartier femmes, je souhaiterais alerter
l’opinion publique sur les conditions de détention qui nous sont infligées.
Des exemples concrets de propos diffamatoires, méprisants, condescendants
tenus par les surveillantes sont légion. Nous avons alors tenté de prévenir
la direction mais il semble que nos courriers n’arrivent jamais dans le
bureau, nos lettres étant interceptées par les surveillantes. À bout de
nerfs, épuisées par ces conditions de détention rythmées par la répression,
les brimades et les pressions, nous avons entrepris aujourd’hui unE action
afin de tenter de faire bouger les choses.

En effet, depuis 10 jours, il y a eu 5 tentatives de suicide au quartier
femmes et aujourd’hui, alors que nous avons voulu avoir un entretien avec
la directrice, celui-ci nous a été refusé. Après maintes menaces de la part
du personnel pénitentiaire, trois d’entre nous, poussées dans leur dernier
retranchement ont avalé des cachets, moi-même je me suis auto-mutilée. Ces
gestes de désespoir ne traduisent que le climat exécrable qui règne ici.
Par ce courrier, nous souhaiterions dénoncer le harcèlement et les
pressions psychologiques que nous subissons de façon répétée. Pourriez-vous
S.V.P. lire notre courrier à l’antenne d’une part et alerter les médias
pour nous. Nous craignons que l’une d’entre nous ne se fasse plus de mal
que de raison. Nous vous en remercions.

Détenues de Seysses, Quartier femmes »

* *

« MAF de Seysses, le jeudi 30 mai 2013,

Madame, Monsieur de la radio

Je viens à vous pour dénoncer les maltraitances que l’on subit à la MAF de
Seysses, que ce soit en tant que spectatrice qu’en tant que persécutée.

Tout d’abord, il y a 4-5 jours, une détenue basque espagnole que les
surveillantes provoquent très souvent verbalement ! Donc notre collègue
détenue Iti a demandé gentiment aux surveillantes de ne pas la tutoyer, que
le respect doit être dans les deux sens, enfin voila le ton est monté et
Iti a été passée à tabac, coups de pieds dans le ventre, etc. De là il
l’ont jetée comme un chien au mitard (cellule disciplinaire). Il y fait
très froid dans cette cellule, elle a réclamé une couverture et ils ne lui
ont pas donné. Aussi, le lendemain Iti a été vue par le médecin à qui elle
a fait part qu’elle était indisposée et qu’elle n’a rien, ni serviette ni
papier toilette. Le médecin lui a donné de l’essuie-tout, ne serait-ce que
pour l’hygiène, et en la remontant au mitard les surveillantes lui ont
confisqué l’essuie tout. Iti a fait part de son mécontentement et, hélas,
les surveillantes l’ont repassée à tabac. Résultat ils lui ont mis 25 jours
de mitard dans des conditions inhumaines, sans hygiène, elle a froid, et
pour faire valoir ses droits la pauvre Iti fait la grève de la faim avec
une amie qui elle aussi fait une grève de la faim.

Et pour les détenues qui ont tout entendu ou qui ne sont tout simplement
pas d’accord avec leur façon tortionnaire, les détenues qui font un refus
de plateau (de prendre le manger aux heures de repas), les surveillantes
nous font comprendre qu’on a pas intérêt, elle nous dissuadent en nous
faisant comprendre qu’il vaut mieux pas s’en mêler.

Madame, monsieur de la radio il faut faire quelque chose et vous aussi
chers auditeurs, auditrices, aidez-nous à ce que les choses changent. Les
surveillantes se comportent pire que les détenues, elles nous mettent la
pression, l’humiliation, elles jouent avec nous.

Par exemple, hier, une maman était venue voir sa fille, et parce que cette
vieille dame sonnait au portique à cause de son soutien-gorge — cette dame
a même proposé d’enlever son soutien-gorge — malgré ça ils lui ont fait
faire demi-tour et rentrer chez elle. Cette dame n’a pas de voiture, elle
prend le bus, et la prison est à plus d’1h30 de la ville.

Il y a aussi une jeune yougoslave qui a fait une fausse couche et qui n’a
pas eu les soins adéquats, il y a aussi une détenue qui a été fouillée
abusivement, elle l’a ressenti comme un viol et cela trois fois dans une
pièce différente en interrompant son parloir. Je peux citer beaucoup
d’autres abus. Nous sommes des détenues, pas animaux !

Il faut sincèrement que l’on nous aide. Nous, on ne peut rien faire du fond
de notre cellule. Voilà pourquoi je vous demande de nous aider pour que nos
conditions de détentions soient justes. Merci de m’avoir écouté, j’espère
que ma lettre va pouvoir nous aider grâce à vous. Merci. »

Transmis par le collectif Papillon emissionpapillon@riseup.net,

6 juin 2013

https://juralib.noblogs.org/2013/06/06/manif-devant-la-prison-de-seysses-toulouse-samedi-8-juin/

https://juralib.noblogs.org/2013/06/09/toulouse-communique-sur-la-situation-des-detenues-a-la-maf-de-seysses/

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