[Crève la taule!]: 1er janvier : récits de balades et feux d’artifice sous les prisons et les centres de rétention

burn-the-cage
(Le 2 janvier 2013)

Rennes : Salpêtre et chlorate
Indy Nantes, 1er janvier 2013
Vers minuit, on se promenaient, fin
sobres, en longeant les murs pour échapper à l’hyppocrite élan
socialisant annuel des passants, le sourire aux lèvres rouges avinées et
de bave gluante dans les yeux (ceux qui fêtent la nouvelle année en
fait). Derrière les ombres immobiles des murs de la taule de meufs à
Rennes, nous aperçumes plusieurs groupes de gen-te-s qui, en hurlant des
trucs sympas, firent exploser (non pas les murs mais) des bidules
pyrotechniques, pas bien dang’reux mais assez spectaculaires. Les
entaulées étaient nombreuses à répondre, à crier et à faire du bruit
contre les barreaux.
Gardons l’espoir qu’un jour, on fera péter les murs !!!

Ile-de-France : Récit de ballades nocturnes contre les prisons
Indy Paris, mardi 1er janvier 2013
Ce texte n’est qu’un récit qui en
appelle d’autres. Il reflète un point de vue et ne prétend pas parler au
nom des autres individuEs présentEs ce soir-là.
Dans la nuit du 31 décembre 2012 au 01
Janvier 2013, nous sommes allés rendre visite aux prisonniers à
proximité de plusieurs lieux d’enfermement en Ile-de-France.
Vers 23H30 (peut être plus), nous sommes
alléEs à plusieurs dizaines au centre de rétention de Vincennes. Alors
que nous traversions le bois en direction du C.R.A, nous croisons un
flic seul, avec son chien, qui après nous avoir demandé ce que nous
faisions (et devant l’absence de réponse ou de quelques répliques
ironiques) nous a alors gratifié d’un « bonne année » étrange et plein
d’angoisse (Keufs ou matons : l’année sera plus belle sans vous). Après
avoir traversé le bois derrière le centre, nous avons commencé à lancé
des pétards, des feux d’artifices et des fusées en criant plusieurs
slogans. Dont « Liberté pour tous, avec ou sans papier », « Liberté !
Liberté ! » ou encore « pierre par pierre, et mur par mur, nous
détruirons toutes les prison ».
En quelques minutes, sans doute alertés à
l’avance par leur pote maitre-chien (le troll de la forêt), deux
voitures pleines de flics débarquent. Nous nous esquivons alors
tranquillement en repartant dans la forêt en hurlant sur les flics.
On recroise alors le troll de la forêt
(le flic à chien de l’allée) qui est cette fois nettement plus remonté.
Il nous dit de nous arrêter (il est seul, nous sommes à plusieurs
dizaines) et commence à péter les plombs en menaçant de lâcher son chien
et en essayant d’agripper des camarades. Le troll en uniforme finit par
se ramasser le cul dans la boue et se faire copieusement insulter
(notamment un retentissant « ferme ta gueule ! ferme ta gueule ! ferme
ta gueule ! » sur un air chanté). Visiblement contenté de son premier
échec de l’année, le troll de la brigade canine abandonne donc en
continuant néanmoins à nous suivre de loin.
ArrivéEs sur un parking derrière le
bois, les flics nous attendent avec 2 ou 3 bagnoles et commencent à
descendre avec l’intention manifeste de nous attraper. Plusieurs
personnes se séparent en groupes petits et grands et disparaissent dans
la forêt ou aux alentours. S’en suis une petite cavalcade avec les flics
qui rôdent un peu partout. Mais finalement, personne n’est arrêté.
Quelques temps plus tard…
Vers 1h30 du matin (peut être plus
encore une fois) on est plusieurs à arriver vers la prison de Frêne. Il
pleut et il fait froid, mais on se promène et on crie notre solidarité
aux prisonniers qui commencent à répondre un peu et à gueuler. Puis le
spectacle son et lumière commence.
Plusieurs groupes lancent des feux
d’artifices (type mortier), pétards et fusées tout autour de la prison. A
l’intérieur ça gueule, on lance des « liberté ! » qui reviennent comme
un écho. Plusieurs slogans criés. On entend des gens gueuler à
l’intérieur (la plupart contents, certains autres non : on les a
peut-être réveillés…). Quelques pétards et fusées continuent de
claquer pendant quelques minutes, puis on s’esquive tranquillement en
continuant à crier.
Une société qui a besoin d’enfermer est elle-même une prison. Et la société dans
laquelle nous vivons n’en a que trop besoin.
La prison est la soupape de sécurité d’une société autoritaire, divisée en classes,
qui domine et opprime.
A défaut de pouvoir abattre ces murs
dans l’immédiat, nous voulions réduire la distance entre ceux et celles
qui sont dedans quelle que soit la raison et nous qui sommes dehors, au
moins pour quelques minutes.
Parce que la liberté n’existera pas pleinement « hors les murs » tant qu’il y aura
des murs de prison.
Parce que nous ne nous laisserons pas enfermer sans broncher.
Aussi, rappelons qu’avec un peu de malice et de bonne volonté, à 30 ou à 3000, il
est toujours possible d’agir.
Tous les ans, partout dans le monde le
jour du 1er de l’an, des rassemblements et des manifestations contre la
prison et les lieux d’enfermement se déroulent aux abords des taules de
toutes sortes à l’aide de feux d’artifices, de slogans, et d’autres
trucs qui font du bruit ou laissent des traces.
Cette année encore, un appel international à des actions contre la prison avait été
lancé pour la nuit du réveillon.
Enfin, le reste de l’année est là pour continuer à s’en prendre à la taule (dedans
ou dehors) !
Feu à toutes les prisons !
Vive la belle ! Vive les mutinEs ! Vive la liberté !
Quelques anarchistes

Suisse
Indy Suisse, 01-01-2013 16:45
Action pour tou-te-s les
prisonni-ère-er-s et contre toute forme d’enfermement, le 1 janvier
2013, salutation aux feux d’artifices devant 5 établissements
pénitentiaires vaudois et fribourgeois

Alors que des milliards d’ignares fêtaient le passage à l’an 2013 et la
non-fin du monde, quelques personnes ont choisi d’aller saluer celles et
ceux qui n’ont pas la possibilité de festoyer comme les autres,
enfermé-e-s contre leur gré dans les prisons de l’Etat.
Les murs des établissements
pénitentiaires vaudois de la Plaine de l’Orbe et de la Croisée à Orbe,
de la Tuilière à Lonay et de Bois-Mermet à Lausanne, ainsi que la prison
de Bellechasse à Sugiez (FR), ont été égayés par les lumières et les
explosions de feux d’artifices et autres « engins pyrotechniques ».
Ils n’ont également pas pu étouffer les cris de joie et de remerciement
des prisonni-ère-er-s répondant de l’intérieur.
Pour tou-te-s les prisonni-ère-er-s et contre toute forme d’enfermement
Nous construirons des ponts avec les briques de leurs prisons.

New-York (USA), le 31 décembre 2012 :
Traduit de l’anglais d’Anarchist News, 01/01/2013 à 04h49
Le 31 Décembre, au moins 60 personnes
ont répondu à l’appel pour une manifestation bruyante à l’extérieur du
Centre Correctionnel Métropolitain (MCC) dans le centre de Manhattan. La
foule a facilement occupé la rue en face de l’établissement et un
chahut sonore a envahit le secteur, à l’aide de slogans, chants et coups
de klaxon…
Les chants anti-carcérales et
anti-police de la foule ont accompagné la banderole « Brûlons la société
carcérale. » Les rebelles dans les rues ont acclamé les engeôlés et les
exclus, puisqu’ils tapaient sur leurs fenêtres, faisaient clignoter
leurs lumières, et donnaient d’autres signes de vie à partir d’un
bâtiment sans vie. Nous nous sommes déplacés tout autour de la taule
pour être sûr que chacun puissent entendre les cris et essayé d’être
aussi proche que possible de la cellule du pirate anarchiste Jeremy
Hammond, étant donné que nous avons scandé son nom.
Faisons de 2013 une année terrible
pour les capitalistes et les chiens de l’État du monde entier et une
année plus joyeuse pour ceLLESux qui veulent le triomphe de la vie sur
la mort.
NOTRE PASSION POUR LA LIBERTÉ EST PLUS FORTE QUE LEURS PRISONS
Pour l’anéantissement de la prison et de la société carcérale

A Helsinki, un groupe de 20 personnes a manifesté autour du centre de rétention pour
sans-papiers de Metsala.
Quelques échanges ont eu lieu avec un
détenu, la solidarité s’est exprimé par du vacarme nocturne avec
tambours, slogans contre les CRA et les frontières, feux d’artifices et
banderole.
Un camarade a été arrêté par les flics mais.relâché quelques heures plus tard.
Takku.net, 1er janvier 2013 à 19h31

Amsterdam : manif devant le Centre de rétention de Schiphol
Traduit de l’anglais de Contra-info par lechatnoiremeutier, 1er janvier 2013
La nuit dernière, un groupe de personnes
est allé faire du bruit devant le camp de déportation de Schiphol
(Amsterdam). Il s’agit d’une tradition internationale de la
Saint-Sylvestre de se rendre devant les prisons afin de briser le
silence et l’isolement.
Dans la nouvelle prison de Schiphol « De
 Poort », plus de 1.000 personnes seront enfermées. Encore plus de
cellules pour un système meurtrier. La nuit dernière, des messages
enregistrés depuis le RefugeeChurch – une église squattée habitée par
des sans-papiers à Amsterdam – ont été diffusés pour les personnes
enfermées (à l’intérieur).
[…]
Le système carcéral est entièrement basé
sur leur besoin de réglementer et de contrôler la « société ». Les gens
sont enfermés simplement parce qu’ils ne rentrent pas dans cette
société, ne contribuent pas suffisamment en termes économiques, ou tout
simplement dans le but d’effrayer les gens. Pour l’Etat il s’agit de
protéger les riches et l’ordre, afin de maintenir l’exploitation et la
répression.
C’est pourquoi nous continuerons à venir pour faire entendre notre solidarité avec
les prisonniers.
Jusqu’à ce que tout le monde soit libre, jusqu’à ce que les frontières et les murs
de prison n’existent plus.
Pour un Nouvel An rebelle !

Cardiff, Pays de Galles : Manifestation anti-carcérale de la Saint-Sylvestre
Traduit de l’anglais de Contra-info par lechatnoiremeutier, 1er janvier 2013
FAPLa nuit dernière, dans le cadre de
l’appel international pour des manifestations bruyantes devant les
prisons et centres de détention, un groupe d’anarchistes et
anti-autoritaires s’est rassemblé à la prison de Cardiff, où certaines
personnes ont déclenché des feux d’artifice et des centaines de tracts
ont été dispersés depuis le haut du parking multi-étages situé en face
de la prison (qui est visible de la plupart des cellules de la prison)
alors que d’autres faisaient fonctionner une sirène, en frappant sur des
tambours et jetant des feux d’artifice par dessus le mur de la prison
et a participé à des chants anti-carcérales et anti-police avec les
prisonniers, qui ont fait tout ce qu’ils pouvaient pour communiquer avec
la foule rassemblée à l’extérieur.
On pouvait lire sur le tract « La
solidarité est notre arme – Liberté maintenant » sur une face et « Feu
aux prisons, feu aux frontières, et feu pour ceux qui protègent le
système qui nous tue tous. A.C.A.B. » sur l’autre.
Le premier groupe a fait une retraite
rapide et tactique après avoir remarqué la saleté approche accompagné
d’un camion de pompiers en direction de la prison. Environ une heure
plus tard, un petit groupe revint à déclencher le dernier feu d’artifice
et crier un peu plus notre soutien à ceux enfermés à l’intérieur.

Hambourg, deux actions contre les prisons ont été menées dans les soirées des 30 et
31 décembre 2012
Extrait traduit de l’allemand de Indymedia Linksunten par lechatnoiremeutier, 1er
janvier 2013
Dans la soirée du 31 décembre 2012 à
Hambourg, vers 23h30, un groupe de 120 personnes s’est rassemblé, dont
une partie était en cortège, devant la prison Holstenglacis.
Les manifestant.e.s se sont clairement
fait entendre des engeôlé.e.s  avec de nombreux pétards, fusées et feux
d’artifice, sonos, et que la solidarité était clairement visible grâce à
plusieurs banderoles contre les prisons.
Les prisonniers ont répondu par des cris et en jetant des bouts de papiers enflammés
à travers les barreaux de leurs cellules.
A 01h30, l’action anti-carcérale a pris fin, sous des slogans scandés et de la
musique…
La veille (30/12/2012), 30 personnes
s’étaient rassemblées à l’extérieur de la prison Holstenglacis,
notamment sous les cellules du secteur pour femmes, où cris et bruit (en
tapant sur les murs et portes de leurs cellules) des oubliées ont
répondu aux pétards et tirs de feux d’artifice de l’extérieur.

http://cettesemaine.free.fr/spip/article.php3?id_article=5619

 


							
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Le capitalisme comme religion de la modernité

Quand j’aurai des dents, un film de A. Delaval. (10 min)
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Comme religion de la modernité, / »le capitalisme est peut-être le seul cas d’un culte non expiatoire mais culpabilisant… » (W. Benjamin)

L’impossibilité de l’usage trouve son lieu d’élection dans le Musée. La
muséification du monde est aujourd’hui achevée. L’une après l’autre,
progressivement, les puissances spirituelles qui définissaient l’existence des
hommes – l’art, la religion, la philosophie, l’idée de nature et jusqu’à la
politique – se sont retirées docilement dans le Musée. Ce terme ne désigne pas ici
un lieu ou un espace physiquement déterminé, mais la dimension séparée où est
transféré ce qui a cessé d’être perçu comme vrai et décisif.

Le Musée peut coïncider avec une cité toute entière (Venise déclarée patrimoine de
l’humanité), une région (déclarée parc naturel), ou un groupe d’individus
(représentant une forme de vie disparue). Tout aujourd’hui peut devenir Musée. Ce
terme nomme simplement l’exposition d’une impossibilité de l’usage, de l’habitat et
de l’expérience.

C’est pourquoi dans le Musée, l’analogie entre capitalisme et religion devient
évidente. Aux fidèles et aux pelerins qui sillonnaient la terre de temple en
temple, correspondent aujourd’hui les touristes, qui voyagent sans paix dans un
monde dénaturé en Musée. Les touristes célèbrent sur leurs personnes l’expérience
angoissante de la destruction de tout usage possible. Où qu’ils aillent, ils
retrouvent démultipliée et poussée à l’extrême la même impossibilité d’habiter
qu’ils connaissent chez eux, dans leurs maisons et dans leurs villes, et la même
incapacité à l’usage dont ils ont fait l’expérience dans les supermarchés et les
spectacles télévisés. C’est pourquoi le tourisme se trouve être la première
industrie du monde aujourd’hui.

Nous pouvons ainsi dire que le capitalisme, en poussant à l’extrême une tendance
déjà présente dans le christianisme, généralise et absolutise en tout la structure
de séparation qui définit la religion. Dans sa forme extême, le capitaliste réalise
la forme pure de la séparation sans plus rien séparer.

Tout comme dans la marchandise, la séparation fait partie de la forme même de
l’objet qui se scinde en valeur d’usage et en valeur d’échange, pour se transformer
en un fétiche insaisissable. De la même manière, tout ce qui désormais se trouve
fait, produit et vécu (le corps humain lui-même et la sexualité et le langage ausi)
est comme séparé de soi et disloqué dans une sphère distincte qui ne définit plus
aucune division substantielle et où tout usage devient durablement impossible.
Cette sphère c’est la consommation.

Si on appelle spectacle la phase extrême du capitalisme où nous nous trouvons, et
dans laquelle chaque chose est exhibée dans sa sépration d’avec elle-même, alors le
spectacle et la consommation sont bien les deux faces d’une même impossibilité de
l’usage. La proprièté n’est rien d’autre qu’un dispositif qui déplace l’usage des
hommes à l’intérieur d’une sphère séparée, où il se convertit en droit. Si les
consommateurs sont malheureux dans les sociétés de masses, ce n’est pas seulement
parce qu’ils consomment des objets qui ont incorporé leur inaptitude à l’usage,
mais aussi et surtout parce qu’ils croient exercer sur eux leur droit de propriété,
parce qu’ils sont devenus incapables de les profaner.

Dans sa phase terminale, le capitalisme n’est plus rien qu’un gigantesque
dispositif pour capturer les comportements profanateurs qui transgressent les
séparations. Les moyens purs, qui représentent la désactivation et la rupture de
toute séparation, sont à leur tour séparés dans une sphère spéciale. Un exemple en
est offert par le langage. Au dela du langage comme moyen de propager une idéologie
ou pour conduire à l’obéissance volontaire, le pouvoir se saisit désormais de
celui-ci, lorsqu’il tourne à vide.

Les dispositifs médiatiques ont pour objectif précis de neutraliser le potentiel
profanateur du langage et d’empêcher qu’il libère la possibilité d’un nouvel usage,
d’une nouvelle expérience de la parole. Dans la sphère médiatique le langage
s’expose dans l’abondance de son propre vide, il est exhibé, neutralisé, pour ne
dire que son propre néant.

C’est pourquoi il faut arracher à chaque fois aux dispositifs (à tous les
dispositifs) la possibilité d’usage qu’ils ont capturée. La profanation de
l’improfanable est la tâche politique de la génération qui vient.

 extrait de l’éloge de la profanation. G. Agamben

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[Antispécisme] Radio Klaxon

emissionklaxon_thumb
http://archive.org/details/RadioKlaxonEmissionneSurLaLiberationAnimale

00-JINGLE open

01-reportage chevrerie
02-chevrerie
03-Los Fastidios – Animal Liberation
04-veganisme et anarchisme
05-Vegan Rap — No Wrapping The Dead
06-Liberation Animale et répression
07-vegan edge
08-True Nature – Passion For Freedom
09-veganisme et conflit social
10-etat des lieux perspectives
11-Protect The Innocent – W.A.R. (Win Animal Rights)
12-Jingle Fin

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Bonne année a tout ceux et celle qui lutte, et pires voeux pour les autres


Que crève le vieux monde http://www.non-fides.fr/?Que-creve-le-vieux-monde

Ah ! Ah ! C’est le jour de l’an !
La voix claire de l’enfant et la voix cassé du vieillard entonnent la même
ballade : la ballade des vœux et souhaits.
L’ouvrier à son patron, le débiteur à son créancier, le locataire à son
propriétaire disent la ritournelle de la bonne et heureuse année. Le pauvre
et la pauvresse s’en vont par les rues chanter la complainte de la longue
vie.

Ah ! Ah ! C’est le jour de l’an !

Il faut que l’on rie ! Il faut que l’on se réjouisse. Que toutes les
figures prennent un air de fête. Que toutes les lèvres laissent échapper
les meilleurs souhaits. Que sur toutes les faces se dessine le rictus de la
joie.

C’est le jour du mensonge officiel, de l’hypocrisie sociale, de la charité
pharisienne. C’est le jour du vernis et du convenu.

Les faces s’illuminent et les maisons s’éclairent ! Et l’estomac est noir
et la maison est vide. Tout est apparent, tout est façade, tout est leurre,
tout est tromperie ! La main qui vous accueille est un rictus ou une
grimace. Le souhait qui vous reçoit est un blasphème ou une moquerie.

Dans la curée âpre des appétits, c’est l’armistice, c’est la trêve. Dans
l’âpre curée des batailles, c’est le jour de l’an.

On entend l’écho qui répète la voix du canon et qui redit le sifflet de
l’usine. La mitrailleuse fume encore et encore ; la chaudière laisse
échapper la vapeur. L’ambulance regorge de blessés et l’hôpital refuse des
malades. L’obus a ouvert ce ventre et la machine à couper ce bras. Les
crimes des mères, les pleurs des enfants font retentir à nos oreilles
l’affreuse mélodie de la douleur, toujours la même.

Le drapeau blanc flotte : c’est l’armistice, c’est la trêve, pour une heure
et pour un jour, les mains se tendent, les faces se sourient, les lèvres
bégaient des mot d’amitié : ricanements d’hypocrisie et de mensonges.

Bonne vie à toi, propriétaire ? qui me jettera sur le pavé de la ville sans
t’occuper du froid ou de l’averse…

Bonne vie à toi patron ? qui me diminua ces jours derniers, parce que
faiblissait mon corps après la dure maladie que je contractai à ton service…

Bonne vie, bonne vie à tous ! boulangers, épiciers, débitants qui enserriez
ma misère de vos péages honteux et qui teniez commerce de chacun de mes
besoins, de chacun de mes désirs.

Et bonne vie et bonne santé à tous, mâles et femelles, lâchés à travers la
civilisation : bonne année à toi, l’ouvrier honnête ? à toi, maquereau
régulier ? à toi, catalogué du mariage ? à toi, inscrit aux livres de
police ? à vous tous dont chacun des gestes, chacun des pas est un geste et
un pas contre ma liberté, contre mon individualité ?

Ah ! Ah ! bonne vie et bonne santé ?

Vous voulez des vœux, en voilà : que crève le propriétaire qui détient la
place où j’étend mes membres et qui me vend l’air que je respire ! Que
crève le patron qui, de longues heures, fait passer la charrue de ses
exigences sur le champ de mon corps.

Que crèvent ces loups âpres à la curée qui prélèvent la dîme sur mon
coucher, mon repos, mes besoins, trompant mon esprit et empoisonnant mon
corps !

Que crèvent les catalogués de tous sexes avec qui les désirs humains ne se
satisfont que contre promesses, fidélités, argent ou platitudes !

Que crève l’officier qui commande le meurtre et le soldat qui lui obéit ;
que crève le député qui fait la loi et l’électeur qui fait le député !

Que crève le riche qui s’accapare une si large part du butin social ! mais
que crève surtout l’imbécile qui prépare sa pâtée.

Ah ! Ah ! C’est le jour de l’an !

Regardez autour de vous. Vous sentez plus vivant que jamais le mensonge
social. Le plus simple d’entre vous devine partout l’hypocrisie gluante des
rapports sociaux. Le faux apparaît à tout pas. Ce jour-là, c’est la
répétition d tous les autres jours de l’an. La vie actuelle n’est faite que
de mensonge et de leurre. Les hommes sont en perpétuelle bataille. Les
pauvres se baladent du sourire de la concierge au rictus du bistrot et les
riches de l’obséquiosité du laquais aux flatteries de la courtisane. Face
glabres et masques de joie.

La caresse de la putain a comme équivalent le sourire de la femme mariée.
Et la défense du maquereau est pareille à la protection de l’époux.
Truquages et intérêts.

Pour que nous puissions chanter la vie, un jour, en toute vérité, il faut,
disons-le bien hautement, laisser le convenu et faire un âpre souhait : que
crève le vieux monde avec son hypocrisie, sa morale, ses préjugés qui
empoisonnent l’air et empêchent de respirer. Que les hommes décident tout à
coup de dire ce qu’ils pensent.

Faisons un jour de l’an où l’on ne se fera pas de vœux et de souhaits
mensongers, mais où, au contraire, on videra sa pensée à la face de tous.

Ce jour-là, les hommes comprendront qu’il n’est véritablement pas possible
de vivre dans une pareille atmosphère de lute et d’antagonismes.

Ils chercheront à vivre d’autre façon. Ils voudront connaître les idées,
les choses et les hommes qui les empêchent de venir à plus de bonheur.

La propriété, la patrie, les dieux, l »honneur courront risque d’être jetés
à l’égout avec ceux qui vivent de ces puanteurs. Et sera universel ce
souhait qui semble si méchant et qui est pourtant rempli de douceur : que
crève le vieux monde !

Les faces s’illuminent et les maisons s’éclairent ! Et l’estomac est noir
et la maison est vide. Tout est apparent, tout est façade, tout est leurre,
tout est tromperie ! La main qui vous accueille est un rictus ou une
grimace. Le souhait qui vous reçoit est un blasphème ou une moquerie

Dans la curée âpre des appétits, c’est l’armistice, c’est la trêve. Dans
l’âpre curée des batailles, c’est le jour de l’an.

On entend l’écho qui répète la voix du canon et qui redit le sifflet de
l’usine. La mitrailleuse fume encore et encore ; la chaudière laisse
échapper la vapeur. L’ambulance regorge de blessés et l’hôpital refuse des
malades. L’obus a ouvert ce ventre et la machine à couper ce bras. Les
crimes des mères, les pleurs des enfants font retentir à nos oreilles
l’affreuse mélodie de la douleur, toujours la même.

Le drapeau blanc flotte : c’est l’armistice, c’est la trêve, pour une heure
et pour un jour, les mains se tendent, les faces se sourient, les lèvres
bégaient des mot d’amitié : ricanements d’hypocrisie et de mensonges.

Bonne vie à toi, propriétaire ? qui me jettera sur le pavé de la ville sans
t’occuper du froid ou de l’averse…

Bonne vie à toi patron ? qui me diminua ces jours derniers, parce que
faiblissait mon corps après la dure maladie que je contractai à ton service…

Bonne vie, bonne vie à tous ! boulangers, épiciers, débitants qui enserriez
ma misère de vos péages honteux et qui teniez commerce de chacun de mes
besoins, de chacun de mes désirs.

Et bonne vie et bonne santé à tous, mâles et femelles, lâchés à travers la
civilisation : bonne année à toi, l’ouvrier honnête ? à toi, maquereau
régulier ? à toi, catalogué du mariage ? à toi, inscrit aux livres de
police ? à vous tous dont chacun des gestes, chacun des pas est un geste et
un pas contre ma liberté, contre mon individualité ?

Ah ! Ah ! bonne vie et bonne santé ?

Vous voulez des vœux, en voilà : que crève le propriétaire qui détient la
place où j’étend mes membres et qui me vend l’air que je respire !

Que crève le patron qui, de longues heures, fait passer la charrue de ses
exigences sur le champ de mon corps.

Que crèvent ces loups âpres à la curée qui prélèvent la dîme sur mon
coucher, mon repos, mes besoins, trompant mon esprit et empoisonnant mon
corps !

Que crèvent les catalogués de tous sexes avec qui les désirs humains ne se
satisfont que contre promesses, fidélités, argent ou platitudes !

Que crève l’officier qui commande le meurtre et le soldat qui lui obéit ;
que crève le député qui fait la loi et l’électeur qui fait le député !

Que crève le riche qui s’accapare une si large part du butin social ! mais
que crève surtout l’imbécile qui prépare sa pâtée.

Ah ! Ah ! C’est le jour de l’an !

Regardez autour de vous. Vous sentez plus vivant que jamais le mensonge
social. Le plus simple d’entre vous devine partout l’hypocrisie gluante des
rapports sociaux. Le faux apparaît à tout pas. Ce jour-là, c’est la
répétition d tous les autres jours de l’an. La vie actuelle n’est faite que
de mensonge et de leurre. Les hommes sont en perpétuelle bataille. Les
pauvres se baladent du sourire de la concierge au rictus du bistrot et les
riches de l’obséquiosité du laquais aux flatteries de la courtisane. Face
glabres et masques de joie.

La caresse de la putain a comme équivalent le sourire de la femme mariée.
Et la défense du maquereau est pareille à la protection de l’époux.
Truquages et intérêts.

Pour que nous puissions chanter la vie, un jour, en toute vérité, il faut,
disons-le bien hautement, laisser le convenu et faire un âpre souhait : que
crève le vieux monde avec son hypocrisie, sa morale, ses préjugés qui
empoisonnent l’air et empêchent de respirer. Que les hommes décident tout à
coup de dire ce qu’ils pensent.

Faisons un jour de l’an où l’on ne se fera pas de vœux et de souhaits
mensongers, mais où, au contraire, on videra sa pensée à la face de tous.

Ce jour-là, les hommes comprendront qu’il n’est véritablement pas possible
de vivre dans une pareille atmosphère de lutte et d’antagonismes.

Ils chercheront à vivre d’autre façon. Ils voudront connaître les idées,
les choses et les hommes qui les empêchent de venir à plus de bonheur.

La propriété, la patrie, les dieux, l’honneur courront risque d’être jetés
à l’égout avec ceux qui vivent de ces puanteurs. Et sera universel ce
souhait qui semble si méchant et qui est pourtant rempli de douceur : que
crève le vieux monde !

Albert Libertad  http://www.non-fides.fr/spip.php?auteur69
in L’anarchie, 27 décembre 1906.

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A ceux qui se débattent autour du projet de « mariage pour tous »


https://nantes.indymedia.org/article/26892

à ceux qui se débattent autour du projet de « mariage pour tous »

JE NE VEUX PAS ME MARIER. Signer un contrat devant la République pour
reproduire fidèlement le couple et la famille, ces institutions qui ont
toujours servi à la reproduction de l’ordre existant, est une idée qui me
répugne. La norme est trop étroite. Je ne me laisserai pas dicter quel
comportement je dois avoir. Je ne suivrai pas docilement le troupeau de
ceux qui emménagent dans une vie de crédits, biens rangés entre le boulot
et le foyer. Mes désirs ne sont pas solubles dans la platitude de vos
relations. Je ne suis pas à la recherche d’une vie de bohème dans un ghetto
pour gay. Je ne veux pas de vos rapports truqués où l’on se considère comme
des marchandises. Je m’en branle de la reconnaissance de l’Etat. Je n’en ai
que foutre de vos lois, de vos arrangements démagogiques, de vos coming-out
de célébrités, de votre bienséance et de votre bonne pensée. Je ne me
plierai pas à vos injonctions qui me poussent à m’intégrer toujours plus à
cette société. L’hypocrisie de vos réformes n’est guère moins nauséabonde
que les serments des réacs de tous bords et culs-bénits de toutes
religions. Et faisant les louanges de la démocratie occidentale et de ses
valeurs, vous ne faites que les rejoindre dans un remake du
« travail-famille-patrie »…

https://nantes.indymedia.org/attachments/dec2012/je_ne_veux_pas_me_marier.pdf

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Sydney (Australie) : Des anarchistes pleurent la mort d’un officier de police à leur manière

http://www.non-fides.fr/?Sydney-Australie-Des-anarchistes

  Le 6 Décembre 2012, la police a été envoyée dans une propriété d’Oakville
Sydney pour un conflit de voisinage à propos d’une volière d’oiseaux. La
police et les médias affirment que Mitch, 19 ans et Fiona Barbieri, 45 ans,
se sont barricadés dans leur maison quand les policiers sont arrivés et que
Mitch a gardé la police à distance avec une volée de flèches pendant un
siège de deux heures. Peu de temps après, le détective inspecteur Bryson
Anderson a tenté de pénétrer le patio arrière de Barbieri, il a alors été
poignardé et serait mort quelques instants plus tard de ses blessures.
Mitch et Fiona ont tous deux été accusés de sa mort.

Il s’en est suivi une semaine d’hagiographies des médias commerciaux
tentant de dépeindre Bryson comme un héros tombé et la police de New South
Wales comme des protecteurs courageux et des sauveurs de la « communauté »,
alors que les accusés, eux, ont été sauvagement vilipendés. Aucun flic
n’est innocent de la brutalité de la routine du travail policier, ni de la
torture déshumanisante de l’incarcération. En tant qu’officier de haut rang
avec 26 ans dans la police, Bryson a beaucoup de sang sur les mains.

Au petit matin du 12 Décembre, nous avons lâché trois banderoles du pont St
Hathem sur Parramatta Road à Petersham. Nous avons choisi de le faire le
jour des funérailles publiques de Bryson, auxquelles la police et les
médias ont encouragé les gens à assister. Cette petite action a été faite
pour contrer la propagande des grands médias de blanchiment de la violence
policière et de ses meurtres, en prétextant que « l’Etat tout entier est en
deuil ». Nous avons voulu affirmer notre rejet de la protection de la
police et notre solidarité avec les accusés.

Sur les banderoles :
Liberté pour Mitch et Fiona Barbieri
De Joseph Luker à Bryson, pas de larmes pour les flics morts
Fuck the police

Joseph Luker, membre de la police à pied de Sydney était le tout premier
flic à être tué en service, en 1803.
Depuis les premières unités de police à avoir été établies à la suite de
l’invasion britannique à la militarisation de la police en vigueur, les
flics ont joué un rôle central dans le déplacement et l’emprisonnement des
populations aborigènes et le contrôle des condamnés, des travailleurs
pauvres colons ou immigrés dans l’intérêt des élites dirigeantes. La paix
sociale que la police fait respecter permet la faim alors que le surplus de
nourriture dans les supermarchés est jeté aux ordures, permet les
sans-abris tandis que des bâtiments sont vides depuis des décennies. Cette
paix sociale est un mensonge, seulement maintenue par une guerre constante
contre les marginaux et les sous-privilégiés. La violence quotidienne des
flics à notre encontre avec leurs matraques, poings, bottes, spray au
poivre, tazers, menottes et leurs Glocks n’est pas un hasard. Ils ont
choisi leur camp dans cette guerre, et nous aussi. Nous sommes contre toute
paix à l’intérieur du capitalisme et nous encourageons le pillage, le squat
et les affrontements avec la police pour récupérer du territoire commun du
joug du capital.

Tant qu’il y aura des flics patrouillant dans nos rues, arrêtant celles et
ceux que nous aimons, nous harcelant à chaque tournant, la police sera
attaquée.

Tous nos héros sont des tueurs de flics.

Traduit de l’anglais par nos soins d’Indymedia Sydney 

http://indymedia.org.au/2012/12/24/anarchists-mourn-fallen-officer
.*

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Surveiller et punir – Foucault

Une figure parait symboliser la mise en scène du corps dans Surveiller et punir
(1975) : celle de l’arbre noué au tuteur par une lourde corde occupant le centre de
l’image. Lien serré, chargé de maîtriser croissance et rectitude, la corde corrige
les directions malvenues, elle redresse les errances possibles, elle impose la
règle. Cette figure- symbole a une fonction : rappeler combien le corps subit de
contraintes directement physiques pour accéder aux normes et obéir aux exigences
d’un pouvoir omniprésent, pénétrant, aussi diffus que structuré. Le corps normé est
un corps corrigé. Une main invisible y a infléchi toute impulsion.
[…] «La discipline fabrique ainsi des corps soumis et exercés» . Elle leur donne une
homogénéité, une régularité communes. De l’apprentissage le plus banal à ceux plus
savants de l’écriture écolière (sans rappeler ceux, plus profonds encore, du
travail), il s’agit toujours de «bons redressements», de gestes contrôlés,
recomposés.
[…]  Il faut abandonner l’usage des verbes d’exclusion : «réprimer», «refouler»,
«censurer», «cacher». Le corps au contraire est rendu habile, efficace, rentable :
il construit, il réalise. Une puissance du corps existe dans cette «économie
positive», où la contrainte n’est plus seulement celle de la sujétion. La docilité
ne peut être obtenue qu’en libérant des forces, en suscitant des productions. «Il
faut cesser de toujours décrire les effets du pouvoir en termes négatifs. En fait le
pouvoir produit».
[…] Mais cette activité aussitôt liée, ces gestes aussitôt gagnés comme de
l’intérieur, font alors mieux comprendre combien l’image du tuteur, celle de l’arbre
et de ses cordes peut orienter vers une fausse interprétation. C’est que les
contraintes disciplinaires ont d’autant plus de force qu’elles ne touchent pas le
corps. Elles éloignent plus qu’elles ne rapprochent, elles distinguent plus qu’elles
ne mélangent. […] L’emprise n’est pas immédiatement physique dans le dispositif de
la société panoptique. La pratique y est celle de la mise à distance. La tactique y
est celle de la répartition et de la catégorisation, accompagnées d’une permanence
du regard.

Toutes les figures disciplinaires sont alors à revisiter, une fois évoquée cette
force de l’incorporel : les cloisonnements, les files, les colonnes, les rangs, les
murs mêmes y prennent un autre sens. Ils orientent sans toucher, ils contraignent
sans saisir. Tout leur art est de ne jamais rentrer au contact des chairs et des
peaux. Il y a comme une fascination ici à contraindre et même à enfermer sans que
le corps ne soit jamais touché. Ces dispositifs créent, plus profondément encore,
un effet qui n’est plus un effet de corps : «Celui qui est soumis à un champ de
visibilité et qui le sait, reprend à son compte les contraintes du pouvoir», les
intériorise.
L’incorporel est au centre des procédures disciplinaires. La surveillance et la
punition ne visent qu’un objet : une «réalité sans corps». Elles ne visent pas autre
chose. C’est une histoire de
l’«âme moderne» que se propose le texte, avec cette mise en scène vertigineuse d’une
«pénalité de l’incorporel». Peut-être faut-il mesurer alors combien étudier le corps
c’est toujours étudier autre chose que lui ?
« La vie du corps dans Surveiller et punir » G. VIGARELLO
Surveiller et punir disponible en lecture sur internet:
http://fr.scribd.com/doc/24041864/Michel-Foucault-Surveiller-et-Punir-francais

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[Y’a pas de Bavure] Contre le fichage ADN réunion 7 janvier


Pas de bavure est enfin passé sous riseup pour son adresse-mail ; merci
d’en prendre compte : pasdebavure@riseup.net

Réunion du Comité de Soutien contre le fichage ADN en vue d’une Mobilisation Lundi 7 Janvier 19h30 à la F.O.L. (bd Heurteloup)

Soutien à F. passant en procès pour Refus de prélèvement ADN Lundi 17 Juin
2013 à 13h30 au TGI de Tours (place Jean Jaurès)

Touche Pas à mon ADN !
Connaissez-vous quelqu’un qui est fiché ?
Si tu te fiches du fichage, tu seras fiché !

Refusons le fichage de la population !

Plus de 6 mois après condamnation, F. connue pour ses engagements
sociaux, a été convoquée le 30 Octobre dernier pour « prélèvement de
matériel biologique ». Le Procureur de la République « l’invitait » ainsi à
ce qu’elle donne son ADN à la police et qu’il soit intégré au Fichier
National Automatisé des Empreintes Génétiques (FNAEG).
Pourtant, après 1 an « d’enquête », on aurait pu penser que la répression
s’exercant sur F. depuis Mai 2011 aurait pu s’arrêter avec le jugement.
Pour rappel, le 8 mars 2012, F. passait devant les juges tourangeaux.
Elle était accusée d’avoir mis deux supposés coups de boule à un
policier de la BAC, alors qu’elle avait été violentée (8 jours d’ITT)
par le policier en question (en forme !) au cours de la Gaypride 2011.
[…] F. a été rendue coupable par la Justice, de Rébellion et Violences
volontaires. Elle prend 3 mois de prison avec sursis + 800 € à donner au
policier + 500 € de frais d’avocat (ceux du policier).
La police ayant très bien su trouver la personne qu’ils recherchaient
alors, n’avait pas jugé nécessaire de l’interpeller au moment des
« faits », ni par la suite, ni de prélever ses empreintes. La condamnation
(pour violence) leur donne encore ce droit.
Soutenue par le comité de soutien, notre camarade a refusé lors de sa
convocation qu’on lui prenne son Adn. Ce refus la conduit une nouvelle
fois devant les tribunaux en juin 2013.

Répression, à qui le tour ?

C’est une première à Tours. Les militants tourangeaux ayant eu affaire à
la Justice ou simplement interpellés n’ont jusqu’alors jamais dû donner
leur ADN. Est-ce qu’à Tours d’autres convocations de militants suivront
pour qu’un flic tâtonne l’intérieur de notre bouche avec un coton-tige ?
Les poursuites en tous genre sur les personnes socialement actives
s’accumulent localement : faucheurs volontaires d’OGM (procès le 26/11),
les 4 de Tours impliqués dans la solidarité avec les sans-papiers
(toujours poursuivis par l’ex-ministre Hortefeux), syndicalistes
SUD/solidaires (local perquisitionné, poursuites en diffamation), …

Stoppons le règne de la suspicion et du contrôle généralisé !

La pratique du fichage au FNAEG s’installe donc, à Tours comme ailleurs
pour les anonymes poursuivis en Justice ou interpellés.
Le FNAEG est un fichier informatisé créé en 1998 soit disant pour lutter
contre les crimes sexuels. Or il y a désormais plus de 1,8 millions de
personnes fichées par ADN en France (25000 prélèvements/mois en
2006-2008 et ça ne faiblit pas !), pour 40 ans chacune. Les motifs
(crimes, délits simples, soupçons) sont extrêmement variés (en sont
exclus notoirement les délits financiers).
Une fois encore l’exception devient dangereusement la norme. La volonté
de systématiser le fichage aux personnes politiquement actives ne fait
plus aucun doute. Citons par exemple en France les cas des militants
syndicaux de Goodyear, de squatters, d’opposants au projet d’aéroport
de ND des Landes, ou des écologistes anti-OGM. On a pu entendre parler
de ces cas parce que certains d’entre eux ont refusé d’être prélevé.

Ce fichage de la population, l’utilisation de l’ADN en preuve juridique
et scientifique, et l’informatisation des informations que peuvent
fournir l’ADN sur la population, sont largement critiquables et ont de
quoi inquiéter.
Il est donc grand temps de mettre un coup d’arrêt à ces prélèvements !

Pour pouvoir prendre l’Adn d’une personne, il faut qu’elle soit
« volontaire » (sauf pour certains crimes) ! Mais à toutes les étapes, les
pressions sont fortes pour que les individus s’y soumettent. Notamment,
le refus étant un délit, les poursuites judiciaires conduisent
essentiellement à des condamnations. Cependant, avec 10% de refus, cela
suffirait à encombrer conséquement les tribunaux. Déjà, face à
l’injonction de donner leur Adn, des personnes bloquent la banalisation
du fichage en opposant leur refus.

Participons à ce refus du contrôle généralisé de la population, en nous
mobilisant autour de la camarade qui a décidé de refuser le prélèvement !
Informez-vous, faites part de vos témoignages sur le sujet,… Nous
pouvons maintenant rassembler nos force afin de dénoncer efficacement les
poursuites et l’utilisation de l’ADN !

Réunion en vue d’une Mobilisation Lundi 7 Janvier 19h30 à la F.O.L. (bd
Heurteloup).
Soutien à F. passant en procès pour Refus de prélèvement ADN
Lundi 17 Juin 2013 à 13h30 au TGI de Tours (place Jean Jaurès)

Comité de Soutien contre le fichage ADN

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[Crache ta Haine, pas ton ADN] Appel à dons

Face à la répression, solidarité ! Appel à dons

La Justice l’a rendue coupable au printemps 2012 de Rébellion et Violence
sur agent pour 2 supposés coups de boule dont elle a toujours nié
l’existence.

C’est pourtant notre camarade, qui en mai 2011 dans une charge policière
sur la queue de cortège de la Marche des Fiertés (Gaypride), sous l’oeil
de militants d’extrême-droite, avait été frappée par des flics. Son
premier et principal agresseur était déguisé en civil. Elle en était
ressortie blessée et choquée et en a eu pour 8 jours d’Interruption
Temporaire de Travail.
La scène
(http://pasdebavure.eklablog.net/pas-de-bavure-des-violences-policieres-au-proces-a38236826)
filmée, puis diffusée largement sur le web, par un journaliste resté muet
(de la Pravda locale), montre bien l’énergie du flic-matraqueur. Mais la
juge Boulard-Paolini, suivant la version du (seul) policier veut bien y
voir des coups de tête donnés au flic par la jeune femme. Faut dire que la
juge voit même le flic Cédric Darchy porter une oreillette ; un des
éléments qui selon elle, signifiait sans ambiguïté sa qualité de policier.

Volonté bien trop banale de la part de la Justice de couvrir les violences
policières en allant dans la surenchère des récriminations ? Nécessité de
faire un exemple pour asseoir la légitimité de la démarche préfectorale ?
Envie de casser l’ardeur d’une militante ? Volonté de faire peur à ceux
qui ne condamnent pas ceux qui sont désignés par l’État comme « violents »
voire « terroristes » ? Volonté de séparer dans la tête de tous, entre
citoyens gentils inoffensifs et des actifs violents ? Volonté de dissuader
les réflexes élémentaires de solidarité en manif (notre camarade en effet
tentait d’éviter qu’un autre camarade soit extrait de la manif en restant
accrochée à lui) ? La Justice a eu en tous cas la main lourde.

Le flic en civil, bien portant, se voit attribuer par la Justice la
récompense de 800€ (Dommages et Intérêts) ; s’y ajoutent 500€ que notre
camarade est condamnée à verser pour payer l’avocate pro-flic Marie-Pierre
Jaunac. Aucune amende, mais 1300€ à verser ; il y a aussi les 3 mois de
prison avec sursis qui menaceront notre camarade pendant 5 ans (elle
n’avait jusqu’alors aucun casier).

Mais cela ne suffit pas ! À la suite de cette condamnation, F. sera à
nouveau jugée lundi 17 juin 2013 ! Cette fois, elle a refusé de donner son
ADN et d’être fichée au FNAEG : le Procureur le lui demandant au motif de
sa condamnation pour Violence.

Nous pouvons apporter notre soutien à F. en participant financièrement au
paiement des frais occasionés (sommes de la condamnation précédente et
frais des poursuites ADN).
Deux possibilités :
– Alimenter une caisse commune d’antirépression qui sert à soutenir des
personnes poursuivies localement (notre camarade, les 4 de Tours,…), et
à organiser des événements et collectes de soutien (concerts, bouffes,
…) : Les Pieds dans le plat
– Affecter votre don spécifiquement pour cette affaire : La Niche

« Dans un monde où se battre pour la liberté est un crime, l’innocence est
sans doute le pire qu’il puisse arriver à l’homme« .
S’ils espèrent nous rendre isolé-es, muet-tes et impuissant-es, sachons
rendre leurs matraques et leurs lois caduques !

Pas de Bavure

http://pasdebavure.eklablog.net/pasdebavure@riseup.net

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[La ZAD est Partout] Aéroport de Tours

– Lu sur Bastamag.net

« Aéroport de Tours : quand les contribuables sponsorisent Ryanair » :

Extrait :
 » Construit dans les années 1930

 Taux de fréquentation : 55 %

 Gestionnaire : Délégué depuis 2010 au géant du BTP canadien SNC Lavalin [4]

Jusqu’en 2003, l’aéroport Tours-Val de Loire peine à exister avec… 3000
passagers par an. Avec l’ouverture de la ligne Ryanair Tours-Londres,
l’aéroport atteint, en moins de 10 ans, 110 000 voyageurs annuels. Mais
derrière cet apparent succès, la Chambre régionale des Comptes pointe « la
dépendance vis-à-vis des subventions des collectivités publiques »
 (télécharger le rapport). Entre 2003 et 2005, l’ancien gestionnaire de
l’aéroport a bénéficié de plus de 7 millions d’euros d’aides publiques
[5] !

Le rapport de la Chambre régionale des comptes dénonce également les «
subventions » versées par l’aéroport à Ryanair, qui atteindraient 45 euros
par passager ! Alors que les collectivités locales déroulent le tapis
rouge à la compagnie aérienne, cette dernière a fait monter les enchères,
en
demandant 400 000 euros par partenaires [6] en 2010. Au même moment, le
conseil général d’Indre-et-Loire décide d’augmenter de 3 à 10 % par an
jusqu’en 2021 la subvention au syndicat mixte gérant l’aéroport
(SMADAIT).

La note des contribuables s’alourdit au profit d’une compagnie étrangère,
dont le chiffre d’affaires en France approche les 300 millions d’euros. Et
les collectivités locales se rendent complètement vulnérables à
d’éventuels chantages de la compagnie low-cost : en janvier 2011, Ryanair
a décidé de ne plus baser d’avions à l’aéroport de Marseille suite à une
décision de justice lui demandant de respecter le droit du travail
(Ryanair estime que ses personnels relèvent de la législation irlandaise,
même en France)… »

http://www.bastamag.net/article2770.html

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