http://resistons.lautre.net/IMG/pdf/re119-mai-2013.pdf |
Les grands projets d’aménagement du territoire ne visent pas toujours à satisfaire des besoins. Pour vendre la construction d’une ligne TGV que peu de gens souhaitent utiliser ou celle d’un aéroport dans une région qui n’en nécessite pas, ingénieurs, promoteurs et maîtres d’ouvrage rivalisent d’habileté et de rhétorique. Justifier l’inutile est devenu une véritable culture dont on peut saisir les règles, les rites et les rythmes en lisant la conclusion d’un séminaire (fictif ) sur le sujet.
Vous, bâtisseurs de cathédrales du nouveau millénaire, poursuivez un dessein plein
d’esprit et de noblesse. Mais la population ne comprend pas toujours le sens de vos
rêves. « Votre projet ne sert à rien ! », vous oppose-t-on parfois. Comment, dans
ces conditions, faire fructifier vos ambitions ? Les intervenants que nous venons
d’entendre ont su nous faire partager leur inestimable expérience, et je vais tenter
de dégager les axes stratégiques forts qui vous aideront à y parvenir. Commençons
par les transports. C’est un réconfort pour le bâtisseur contemporain que d’observer
une campagne traversée comme l’éclair par des trains perchés sur leur digue de
ballast. La course à la mobilité est synonyme de réussite. Nos sociétés vivent à la
vitesse d’Internet. L’économie est un écheveau de flux tendus. L’homme doit s’y
soumettre, et ce secteur offre un large éventail d’opportunités.
Pour séduire vos interlocuteurs, la démesure sera votre premier atout. Incitez vos
ingénieurs à ébaucher des plans pharaoniques… L’exploit technologique, nourrissant
l’orgueil national, occultera les désagréments pour les autochtones. Sachez tirer
parti de la concurrence entre métropoles. Labourez le terrain politique en flattant
la mégalomanie des grands élus qui rêvent tous d’une tour Eiffel dans leur cité. Une
fois que vous aurez gagné leur confiance, ils sauront faire pression sur la cohorte
des élus plus modestes, dont les finances seront ponctionnées même si les retombées
pour leur territoire n’existent que sur le papier. Afin qu’aucune objection ne
s’élève, votre pari sur l’avenir devra être pourvoyeur d’emplois. Le chantier
terminé, si l’on vous fait remarquer que les promesses ne sont pas tenues, il sera
toujours temps d’échafauder des analyses vous dédouanant : la crise, la crise !
Entourez-vous de bureaux d’études maîtrisant l’art de sophistiquer les dossiers
jusqu’à les rendre indéchiffrables. Quand le fait le plus anodin se présente de
manière abstraite, les curieux se découragent. La science étant l’apanage des
scientifiques, seul un polytechnicien sera en mesure de compter les trains d’une
ligne L durant un temps t. Pour se forger un avis, les élus s’en tiendront aux
conclusions de vos études sérieuses, véridiques et bien intentionnées. Inutile, en
revanche, de déployer trop de subtilité pour approcher la presse régionale : c’est
un allié toujours fiable, et la générosité de votre régie publicitaire sera perçue
par ce secteur sinistré comme un geste en faveur de la liberté de la presse.
Pour financer ces projets à la viabilité économique plus que douteuse, il est
capital d’emprunter la voie des partenariats public-privé. En obtenant la
construction, la maintenance, la gestion et l’exploitation d’une infrastructure,
votre maîtrise sera totale, et les collectivités publiques vous seront pieds et
poings liés. C’est en spéculant sur des besoins futurs que vous hypnotiserez vos
concitoyens. De toute mannière, seul un avenir où vous aurez gagné pourra vous
donner tort.
Si le domaine du transport ferroviaire réserve de juteux contrats, ne négligez pas
l’aérien, à l’exemple du projet d’aéroport NDDL. Nantes est certes pourvue d’un
aéroport sous-exploité, et la région, en cul-de-sac, en accueille déjà douze. Mais
c’est oublier que l’époque est à la virtualité. Car enfin, il n’est nul besoin de
besoins pour faire prospérer une idée ! Evoluer avec son époque a un coût. Avec une
législation de plus en plus contraignante, vos infrastructures doivent offrir des
garanties d’insertion écologique et paysagère. Il vous faudra, sur ce dossier,
conserver un moral à toute épreuve. Car, malgré tous vos engagements, les
écologistes aboieront. Misez sur votre service de communication pour leur barrer
l’accès aux médias. Evitez que la contestation ne s’étende. Une bataille de chiffres
ne peut opposer que des adversaires de même catégorie. Invoquez toujours la rigueur
technocratique de vos spécialistes. A la légitimit
é revendiquée par des protestataires, répondez par la légalité institutionnelle et
le recours à la force publique. Et si on vous accule, montrez votre
détermination…
Certes, planifier un grand marché public s’avère de plus en plus laborieux ; mais le
jeu en vaut la chandelle. Les concessions accordées par les autorités s’étalent de
nos jours sur plus d’un demi-siècle. Pour votre entreprise et vos actionnaires,
c’est la promesse de décennies de prospérité. D’autant que l’éventail des pyramides
du futur ne cesse de s’élargir : groupes hospitaliers, centres commerciaux,
quartiers d’affaires, infrastructures sportives, tours… Pour paraphraser George
Orwell, dont l’un des personnages déclarait : « La guerre, c’est la paix. La
liberté, c’est l’esclavage. L’ignorance, c’est la force », je n’hésiterai pas à
l’affirmer : l’inutile, c’est rentable !
*Alain Devalpo*
» Dès à présent, la crise de l’urbanisme est une crise concrètement sociale et
politique, même si, aujourd’hui, aucune force issue de la politique traditionnelle
n’est plus en mesure d’y intervenir. Les banalités médico-sociologiques sur la «
pathologie des grands ensembles », l’isolement affectif des gens qui doivent y
vivre, ou le développement de certaines réactions extrêmes de refus, principalement
dans la jeunesse, t
http://basseintensite.internetdown.org/IMG/mp3/dissensus_2_a_prendre_ou_a_laisser_la_negociation_nov04_extrait.mp3
raduisent simplement ce fait que le capitalisme moderne, commence à modeler un peu
partout son propre décor. Par l’aménagement de villes nouvelles, cette société
construit le terrain qui la représente, qui réunit les conditions les plus adéquates
de son bon fonctionnement ; en même temps qu’elle traduit dans l’espace, dans le
langage clair de l’organisation de la vie quotidienne, son principe fondamental
d’aliénation et de contrainte. C’est donc là également que vont se manifester avec le plus
de netteté les nouveaux aspects de sa crise. » * I.S.*
Pour continuer la lecture :
_ Un document audio,sur les méthodes des « négociateurs » d’Euromed
http://basseintensite.internetdown.org/IMG/mp3/dissensus_2_a_prendre_ou_a_laisser_la_negociation_nov04_extrait.mp3
(entreprise de marseille)
_Campagne à vendre http://infokiosques.net/spip.php?article961 : » Le capitalisme a
depuis longtemps modifié la structure de la société campagnarde. En France, les
campagnes ont encore occupé la une des médias, à l’occasion de sabotages contre
l’implantation des premiers plans de céréales transgéniques, puis du saccage du
McDonald à Millau. «
_ http://basseintensite.internetdown.org/IMG/pdf/introgeo.pdf Lutte des classes et
aménagement du territoire. Introduction à la géographie marxiste
http://insoumise.wordpress.com/2013/04/01/en-ligne-lutte-des-classes-et-amenagement-du-territoire-intro-a-la-geographie-marxiste/
_ Désurbanisme n°19 http://infokiosques.net/spip.php?article242 : sur la prévention
situationnelle
Soirée organisée le mardi 14 mai à 20h avec le Comité tourangeau
France-Palestine Solidarité sur les conclusions du Tribunal Russell sur
la Palestine et plus spécialement sur la session relative à l’apartheid.
Cette soirée sera aussi l’occasion d’un hommage à Stéphane Hessel,
président d’honneur du tribunal Russell sur la Palestine.
« Plaidoyer pour la Palestine : le Tribunal
Russell dénonce l’apartheid imposé au
peuple palestinien »
mardi 14 mai à 20h, salle 121 des Halles de
Tours, place Gaston Pailhou
soirée co-organisée par le Comité Tourangeau
France-Palestine Solidarité et le Collectif
Palestine 37
intervenante : Geneviève Coudrais, avocate, membre du Conseil National de
l’AFPS, secrétaire du Comité d’appui pour le Tribunal Russell sur la
Palestine. Elle a participé aux 4 sessions du Tribunal Russell. Sa
présentation portera en priorité sur la 3e session (2011 au Cap en Afrique
du Sud) qui portait sur la question suivante : « Les pratiques d’Israël
envers le peuple palestinien violent-elles l’interdiction internationale
de l’apartheid ? »
Le tribunal Russell sur la Palestine, conçu dans le même esprit que le
Tribunal sur le Vietnam (1966-67) mis sur pied par Bertrand Russell, est
un tribunal populaire des consciences créé pour agir face aux injustices
et aux violations du droit international. Créé après l’agression
israélienne contre Gaza en décembre 2008, il a tenu 4 sessions de 2010 à
2012 et a remis début 2013 ses conclusions à l’ONU : elles sont sans
appel pour la responsabilité des dirigeants politiques israéliens. Son
jury était constitué de personnalités internationales connues pour leurs
actions et leur intégrité morale. Il a réuni un ensemble de preuves à
travers des témoignages venant du monde entier, que ce soit d’avocats,
d’ambassadeurs ou de fonctionnaires comme de défenseurs des droits
humains, d’agriculteurs, d’ouvriers ou d’artistes.
A bientôt pour cette soirée. Cordialement.
Collectif Palestine 37
palestine37@free.fr
Madrid, Espagne : Compte rendu de la contre-manifestation à Chueca du 1er
mai http://fr.contrainfo.espiv.net/2013/05/08/madrid-espagne-compte-rendu-de-la-contre-manifestation-a-chueca-du-1er-mai/
Le 1er mai à 18 heures, diverses organisations fascistes, toutes plus
pourries les unes que les autres, ont appelé à une manifestation au départ
du Tribunal, zone centrale de Madrid, très près de Chueca.
Le même jour à 17 heures, un rassemblement antifasciste a été prévu Place
de Chueca. L’appel a été lancé quelques jours auparavant et sans savoir qui
y répondra.
Bien avant 17 heures, à Chueca, un large déploiement policier se met en
place, de ce fait, le rassemblement fut dès son commencement, conditionné.
La stratégie adoptée pour se faire, paraît claire : épuiser les
manifestant.e.s et les maintenir à cet endroit jusqu’à ce que se termine la
manifestation fasciste. Mais les cris, la bonne humeur, la résistance et la
dignité ne faiblissent pas et les camarades, qui durant deux heures furent
encerclé.e.s par la police, restèrent uni.e.s et combattant. Aux alentours
du rassemblement, divers groupes essayent de rejoindre la place en vain,
perdant leur temps et ceux des fascistes. De ce que nous savons, il y a eu
deux rencontres avec des nazis perdu.e.s. La première, quand deux d’entre
eux arrivant en retard à leur rassemblement, furent aperçus rue Fuencarral
(une rue piétonne, très commerciale et pleine de gens et de policier.e.s)
courant les 200 mètres pour fuir un groupe d’antifascistes, et qui eurent
le malheur de tomber nez à nez avec un autre groupe plus bas. Un des nazis
a reçu un coup au visage par un casque que lui proposa gentiment un des
camarades présent. Ils ont été sauvés par une patrouille de police qui
passait pas là, mais voir un nazi demander protection à un flic, alors
qu’il a un patch A.C.A.B sur sa veste, ça n’a pas de prix. La deuxième
rencontre a eu lieu avec le nazi qui apparaît sur les photos (ou qui
disparaît, parce qu’il se fond avec ceux qui sont en bleu). Il a eu une
bonne frayeur et bien sûr, il a été sauvé par la fourgonnette antiémeute.
Comme on peut le voir sur les photos, la fraternisation a bien eu lieu. À
peine la porte s’est-elle ouverte pour laisser descendre les policiers
qu’il était déjà monté dedans …
Quand tout.e.s ceux/celles qui étaient au rassemblement à Chueca quittèrent
la place après avoir été fouillés, fichés et photographiés pour la plupart,
ils/elles rejoignirent les autres groupes, qui étaient tenus à l’écart. Ils
se dirigèrent vers le Tribunal où se produisit une altercation avec la
police et où deux camarades étaient retenus. Vu qu’apparemment ils allaient
être mis en détention, les gens ont barricadé la rue et ont lancé des
pierres sorties d’un container destiné à la construction.
La police a violemment chargé les manifestants. Ils ont tiré au flash-ball
et arrêté une personne dont nous ne savons pas si elle faisait partie ou
non du groupe de manifestants. Les deux camarades détenus ont été relâchés
plus tard mais d’autres arrestations eurent lieu Place Jacinto Benavente,
très loin du lieu de l’altercation et beaucoup plus tard.
Au total il y aura eu quatre arrestations lors de la manifestation
antifasciste. Ils sont restés deux nuit en cellule, et ont été relâchés le
vendredi 3 mai, après être passés devant le procureur (au moins un des
compagnons a eu des conditions restrictives dans l’attente d’un procès).
Solidarité avec les détenu.e.s
Contre le système démocratique ou fasciste. Pour l’anarchie.
Le Front de Gauche et Jean-Luc Mélenchon ont appelé à une manifestation
nationale à Paris, le dimanche 5 mai 2013. « Alors que le pays s’enfonce
dans la crise, il est urgent de rompre avec les politiques d¹austérité en
France comme en Europe, d’en finir avec le dogme de la réduction des
dépenses publiques qui appauvrit les peuples et la domination des
actionnaires qui licencient pour accroître leurs profits. Il faut donner la
priorité à l¹emploi, aux services publics et au partage des richesses pour
répondre aux besoins sociaux et environnementaux. »
L’anxiété du plus grand nombre fera sans doute un succès de cette
manifestation pour « la VIe République », contre « les intérêts de la
finance », « les délocalisations », « l¹Europe autoritaire », « l¹oligarchie
», etc. Ce succès n¹en repose pas moins sur le mensonge et les fausses
promesses. Mensonges et fausses promesses d¹un retour à l’Etat social et au
plein emploi des « Trente glorieuses ».
Ce retour est impossible pour au moins quatre raisons :
1) Il faudrait qu¹une « bonne guerre » détruise la France et l¹Europe,
ouvrant des marchés et des chantiers fructueux pour 30 ans de
reconstruction. (Voir ³C’est une bonne guerre qu’il nous faut², sur
piecesetmaindoeuvre.com)
2) Il faudrait abolir les machines, les robots, l¹automatisation et
l¹informatique qui ont permis les « gains de productivité » depuis 50 ans –
c¹est-à-dire la mise au rancart de la main d¹¦uvre humaine.
3) Il faudrait qu¹il y ait encore des « richesses à partager », c¹est-à-dire
des ressources naturelles, des matières premières à piller, en France ou
ailleurs.
4) Il faudrait qu¹une Terre à l¹agonie puisse survivre à un nouveau choc
industriel et technologique (nanotechnologies, biotechnologies, etc.)
Pour franchir ces obstacles, Jean-Luc Mélenchon et le Front de gauche
promeuvent « l¹écosocialisme » et « la planication écologique » :
c¹est-à-dire le communisme des technocrates. Ainsi retrouvent-ils leurs
origines, communistes et/ou trotskystes, Mélenchon à l’OCI (Organisation
Communiste Internationaliste), Martine Billard au groupe Révolution, mais
l¹on pourrait multiplier les exemples dans la filiation et le personnel
dirigeant du Parti de gauche, du Front de gauche – et du PC évidemment, qui
n’a jamais renié son bureaucratisme industriel.
Parmi une multitude de projets « écosocialistes » destinés au « redressement
industriel », à la croissance et à l¹emploi, le Front de gauche défend la
candidature d’Annecy aux Jeux olympiques d¹hiver, le TGV Lyon-Turin, le
méga-canal Seine-Nord-Europe, la construction d’Iter à Cadarache et la
colonisation des fonds marins.
« Les limites nécessaires à la préservation de la vie seront calculées et
planifiées centralement par des ingénieurs écologistes, et la production
programmée d¹un milieu de vie optimal sera confiée à des institutions
centralisées et à des techniques lourdes. C’est l’option technofasciste sur
la voie de laquelle nous sommes déjà plus qu¹à moitié engagés. » (André
Gorz, Ecologie et liberté, 1977)
Cela méritait bien cette « Critique de la planification écologique » (à lire
ici :
http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=416),
contre ce leurre du Front de Gauche pour pêcher l’écolo écoeuré de
l’arrivisme des Verts et de leur projet de capitalisme vert.
Cette critique figure à la suite de L¹Enfer Vert. Un projet pavé de bonnes
intentions (édition revue et corrigée), publiée le 15 avril 2013 aux
Editions L’Echappée (126 p., 9 euros)
Merci de faire circuler.
Pièces et main d’oeuvre.
Les prochaines sorties de La Niche :
+ Zone de gratuité spéciale potager. Samedi 4 mai de 10h à 16h chez
Colette’s à Tours.
La Niche y vendra seulement le Manuel des jardiniers sans moyens (2,80€)
ou en téléchargement libre :
http://terredopale.fr/manuel/jardiniers/voirenligne
+ Rencontres & Echanges : Comment agir et lutter face à la montée de
l’extême droite en temps de crise sociale ? Samedi 4 mai de 1h30 à 20h,
Foyer des Cheminots à Tours.
+ Concert de Richard Durn et des Frottis de l’Espace. Dimanche 5 mai de
16h à 20h chez Colette’s
+ Festival Peuples en Mouvement. Samedi 11 mai dès 16h place Paul Bert à
Tours.
http://www.peuplesenmouvement.org/
LibrairieLa Niche
133, quai Paul Bert
37000 Tours
Bus n°7-60-61, Arrêt St Joseph