Lettre ouverte

Madame, Monsieur,

Excédés par les contrôles policiers qui se poursuivent aux abords du CADA
Adoma de
Joué-lès-Tours, et qui ont eu comme conséquence les 23 et 25 janvier
derniers de
nouvelles arrestations de pères de famille,  mis en rétention puis libérés
par les
tribunaux, les résidents de nouveau s’insurgent contre ce harcèlement qui
ne leur
laisse aucun répit.
.
Ils adressent ce jour au Préfet d’Indre-et-Loire la présente “Lettre
ouverte » (ci-dessous), et vont lui demander une entrevue. N’est-il
pas temps
que l’autorité préfectorale se rende compte que ce sont des êtres humains
qui sont
blessés et meurtris par sa politique de chasse aux étrangers ?

Merci d’informer le public de cette initiative.
Pour contacter le Comité de soutien aux résidents, Josée Benoit : 02 47 61
51 08

LETTRE OUVERTE AU PREFET D’INDRE-et-LOIRE

par les résidents du CADA Adoma de Joué-lès-Tours
Monsieur le Préfet,

Lors d’une conférence de presse le 3 janvier 2012 et dans une lettre publique
adressée à la police et aux Français nous disions ceci : Nous ne sommes
pas des
criminels !

Nous ne sommes pas venus en France pour vivre sur le dos des Français,
pour profiter
de leur argent. Nous voulons seulement le droit de travailler pour assurer
nous-mêmes notre vie.

Nous voulons juste vivre en sécurité. Nous sommes venus en France parce
que nous
avons été obligés de le faire pour vivre tranquilles. Dans nos pays, nous
avons déjà
beaucoup souffert, nous avons été tourmentés, blessés.

Nous ne sommes pas des criminels et pourtant vous continuez de nous faire
suivre, de
nous contrôler, de nous arrêter !

Vous voulez nous forcer à retourner dans nos pays mais vous ne pouvez nous
assurer
que nous y serons en sécurité pour nos vies.

Dans notre précédente lettre, nous disions aussi :

Nous voulons avoir une 2ème chance et commencer une nouvelle vie.

Nous ne voulons plus vivre dans la peur. Nous ne voulons pas que nos enfants
subissent ce que nous avons vécu, nous voulons qu’ils aient une vie
meilleure que la
nôtre.

C’est pourquoi, Monsieur le Préfet, vous qui représentez  le pays qui  a
vu naitre
la 1ère Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen et la devise Liberté,
Egalité, Fraternité, vous qui représentez un pays signataire de la Convention
Européenne des Droits de l’Homme et des Libertés Fondamentales  et de la
Convention
Internationale des Droits de l’Enfant, nous allons solennellement vous
demander de
nous recevoir pour que nous puissions porter à votre connaissance les
réalités qui
nous ont contraints à l’exil et qui rendent impossible tout retour dans
nos pays.

Les résidents du CADA Adoma

Joué-lès-Tours 6 février 2012

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