Plan hivernal et hébergement d’urgence :


Le réseau Education Sans Frontières d’Indre-et-Loire (RESF37
et l’Association Chrétiens-Migrants communiquent :

Plan hivernal et hébergement d’urgence :
Un système pervers, inhumain et volontairement inopérant

Ce dimanche 5 février 2012, le Réseau Education Sans Frontières et
l’Association Chrétiens-Migrants apprennent une nouvelle fois que des
familles avec enfants, logées à l’hôtel Comté, ont quitté les lieux ce
matin car l’hôtel n’est pas chauffé. Elles ont cherché refuge, en vain, au
local du Secours catholique, exceptionnellement fermé ce dimanche à cause
des difficultés de déplacement des bénévoles. D’autres familles, dont
certaines ont des enfants en bas âge, sont restées à l’hôtel et tentent de
se réchauffer près des plaques de cuisson électriques.

Ainsi, dehors, c’est l’exposition au froid et à l’humidité ; mais, selon
les classifications bureaucratiques dérisoires conçues pour dédouaner
l’Etat de ses responsabilités, nous ne sommes qu’au niveau 2 du plan «
grand froid » ! Et dedans, ce n’est guère mieux, les familles étant
contraintes de prendre des risques considérables pour mettre les bébés à
l’abri du froid. Au gymnase Paul Racaut, la température est au maximum de
16 degrés, insuffisant lorsqu’on est immobile et exposé aux courants
d’air.

Ce système d’hébergement, qui ne met pas les familles à l’abri, les expose
au froid, à l’humidité, aux maladies et aux risques, est d’autant plus
scandaleux qu’il ne fait que pérenniser la précarité et la pauvreté. Il
coûte très cher à la collectivité. Nous avons démontré que, pour le prix
d’un hébergement d’un mois à l’hôtel dans les conditions décrites plus
haut, on pouvait procurer à une famille de 4 personnes pendant 4 à 6 mois
un logement décent, offrant toutes les garanties de sécurité et d’hygiène
! Et encore ne comptons-nous pas, dans ce coût de l’hébergement à l’hôtel,
les dépenses engendrées par le système du 115 lui-même (salaires des
employés chargés de répartir les places disponibles et d’effectuer les
maraudes, par exemple).

En aucun cas, l’hébergement d’urgence ne saurait être une solution. C’est
un pis-aller pervers qui s’entretient de lui-même. Et conditionner
l’ouverture de places d’hébergement supplémentaires à la baisse de la
température extérieure est une méthode totalement dérisoire et
irresponsable de gérer la question du logement dans notre pays.

Il n’y a qu’une solution et une seule, réclamée depuis des années par des
militants de tout horizon : la réquisition des logements vides de
l’agglomération tourangelle par les pouvoirs publics de l’Etat, ou par les
collectivités territoriales, mairie de Tours et communauté de Tours Plus
en tête ! Ces logements vides existent, au moins 600 habitables
immédiatement à Tours selon les services fiscaux. Réquisitionner est
techniquement et légalement possible. Ceux qui en ont le pouvoir et s’y
refusent font le choix politique de perpétuer la misère et la précarité.

Tours le 5 février 2012

Contact RESF37, Patrick BOURBON, 02 47 63 27 06
Contact Chrétiens-Migrants : Rose-Marie MERCERON, 02 47 61 69 56

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