PROCES DES 4 DE TOURS : LE RACKET S’AMPLIFIE !

Censorship

La cour de cassation a rendu son jugement. D’un côté, la justice (de
classe) interdit :
* à des individus, des structures de faire part publiquement de leurs soupçons sur d’éventuelles exactions, dérives de la part de
l’administration, de la police ou de la gendarmerie
* de faire des comparaisons historiques afin d’analyser les évolutions
actuelles au regard de l’expérience, notamment, du régime de Pétain.
Précisons qu’une comparaison n’est pas un amalgame. Il est hors de
question de dire que Sarkozy c’est Pétain, etc. Comparer c’est prendre
en compte l’expérience historique que nous apporte, en l’occurrence la
période de Vichy, afin d’interroger notre passé pour agir sur le présent
et tenter d’envisager différents avenirs. Faire des comparaisons et
alerter est plus que nécessaire.
* de s’insurger contre la politique raciste et xénophobe de l’Etat. Par
exemple, comment qualifier la décision du ministère de l’intérieur
ordonnant, à travers la circulaire du 5 août 2010, la chasse aux Rroms ?
Comment se fait-il qu’aucun fonctionnaire (de l’administration, de la
police et de la gendarmerie) n’ait refusé d’exécuter cet ordre illégal ?
Ces questionnements sont encore d’actualité. La chasse aux Rroms n’a pas
cessé, bien au contraire. Valls est un plus grand virtuose en la matière
que ses prédécesseurs.
de l’autre, autorise
* le ministre à censurer une opinion qui le dérange
* l’Etat à traiter différemment des individus selon qu’ils soient
notables ou manants. Seul le personnel de la caste politique peut porter
des propos jugés diffamatoires. Cela confirme que la critique politique
ne doit être faite que par les professionnels que sont les élus et
responsables de partis reconnus par le système. Cela ne peut-il conduire
à l’interdiction de conceptions anticapitalistes, comme l’anarchisme ?
Le tribunal correctionnel de Tours avait déjà condamné 3 des 4 prévenus
de Tours à 500 € d’amende avec sursis chacun, 300 € de dommages et
intérêts chacun, 3000 € collectivement à verser à la partie civile. La
Cour d’appel a ajouté 3000 € à payer collectivement au même destinataire
qualifié de « victime » (c’est-à-dire le ministre de l’intérieur :
Hortguevalls) et 120 € chacun pour frais de procédure. La cour de
cassation vient de prolonger cette longue liste : 2000 € à payer
conjointement.
Pour avoir cité Vichy on en arrive à une somme totale de 9260 €. Chaque
lettre de cette célèbre ville thermale vaut donc 1852 €. Ca fait chère
la prose ! Il n’est pas sûr que Monsieur Jourdain ait eu les moyens de
devenir un gentilhomme à ce tarif. Le comité de soutien aux 4 de Tours
ne peut dans l’immédiat payer ces 2000 € supplémentaires. On devra donc
de nouveau faire appel à la solidarité.
Le 21 juin 2013, le préfet d’Indre et Loire se posait la question si il
aurait été Papon ou Jean Moulin au moment où sévissait le régime de
Vichy. Laissons cette question hantait son esprit et regardons ce qu’il
a ordonné concrètement ces derniers jours :
– un père est séparé de ses enfants et enfermé dans un camp de rétention
– une famille de 8 personnes est convoquée dans un commissariat pour
tenter de l’expulser
Il y a quelques mois, le même préfet envoyait des flics dans le collège
où a eu lieu la commémoration de Jean Moulin le 21 juin 2013. Un jour il
envoie des flics ; un autre il se pose des questions existentielles.
Comme c’est bizarre. Les hauts fonctionnaires auraient-ils des blocages
à propos des comparaisons historiques ?
Papon ou Jean Moulin ? On vous laisse la réponse, des fois que ce
fonctionnaire solliciterait son ministre pour qu’il porte plainte.
A la suite de l’assassinat de Clément Méric, beaucoup prennent
conscience que les organisations d’extrême droite sont dangereuses
physiquement, politiquement et idéologiquement. Le gouvernement penche
vers leur interdiction. Cela n’empêchera pas leurs idées de continuer à
se répandre. C’est, entre autres, par la lutte quotidienne contre le
racisme et la xénophobie d’Etat qu’on pourra espérer ranger sur des
étagères de musées le souvenir de ces structures nauséabondes.
On ne peut faire l’économie de l’histoire. Il faudra bien se confronter
à une question fondamentale. Comment se fait-il que la passage de la
Troisième république au régime de Vichy se fasse sans heurt au sein de
l’administration, de la police, de la gendarmerie et de la justice ? La
politique xénophobe, raciste des années 30 n’a-t-elle pas contribué à
faciliter ledit passage ?
Nous n’acceptons aucune condamnation. Nous irons devant la Cour
européenne des droits de l’homme. Nous lui poserons, entre autres, les
questions de fond que nous n’avons jamais cessés de soulever devant les
tribunaux.
Tours, le 24/06/2013
Jean Christophe Berrier
Muriel El Kolli
  du collectif SOIF D’UTOPIES
06 31 56 17 56
soifdutopies@yahoo.fr

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