*[NDDL]Contre l’Acipa, la CHC et son monde héliporté » Nous ne reconnaissons aucun
droit d’ainesse sur la zad. »
Après plus de quatre mois d’occupation militaire du carrefour de la Saulce, le
départ des gendarmes mobiles dans la nuit du vendredi 12 avril laissait espérer la fin de ce checkpoint permanent en centre-ZAD. Pendant le week-end, des individu-es ont mis en place des chicanes pour empêcher le retour prévisible des gendarmes. Le lundi matin, les forces répressives ont attaquées le carrefour, blessant une quinzaine de personnes à coups de grenades offensives et de flashballs
https://juralib.noblogs.org/2013/04/16/notre-dame-des-landes-communique-de-lequipe-medic-15-04-2013/
. Le jour même, une dizaine de rassemblements de solidarité ont eu lieu partout en
France [ /« Suite aux violents affrontements de lundi entre les forces de l’ordre et
opposants à l’aéroport de NDDL, une dizaine de personnes se sont réunis à 18h devant
la préfecture à Lons. 4 policiers et 1 RG étaient également là (…) » – Mailing du
collectif Jura Nddl « Sauvons l’avenir, sauvons nos terres » ht
tp://nddl-besak.blogspot.de/2013/03/de-notre-dame-des-landes-dole-tavaux.html ,
NdJL/]. Le président de l’Acipa, Julien Durand, a choisi de se dissocier totalement
de cette action en publiant un communiqué accusateur [ /« L’ACIPA et l’ADECA
regrettent que des tranchées aient été creusées sur la seule route encore
utilisable normalement, offrant un prétexte à l’affrontement et entraînant
l’escalade de la violence de part et d’autre. » (communiqué du 15 avril 2013)/] et
à travers des déclarations dans la presse [ /L’ACIPA condamne ces « comportements
violents et inutiles qui vont entraver l’amorce de dialogue qui se dessinait avec
les pouvoirs publics » (/Libération /, 15 avril 2013)/]. Celui qui a fait son
beurre médiatique et politique à l’automne 2012 sur l’expulsion des squatteurs et
toutes les résistances qui s’en sont suivies, prévoit désormais l’abandon du projet
et cherche à négocier avec l’État. Pour rendre ce rôle légitime et prépare
r un soi-disant retour à la normale, il doit taper plus fort que la préfecture. Il
reprend les arguments policiers à son compte en niant l’occupation militaire qui
rend impossible la vie des habitant-es de la ZAD et en présentant quelques chicanes
comme une entrave à la libre circulation des capitaux agricoles.
Il faut en finir avec ce mythe des opposant-es historiques et du respect qui leur
serait dû. Pendant plus de trente ans, ils et elles n’ont connu-es qu’échec sur
échec. Nous ne reconnaissons aucun droit d’aînesse sur la ZAD. Depuis l’arrivée des
squatteuses et des squatteurs, la lutte a changé de nature : il ne s’agit plus de
s’opposer uniquement à la construction d’un aéroport pour préserver quelques
hectares de terres agricoles polluées par les pesticides et les engrais chimiques,
mais de se réapproprier collectivement les terres, les maisons, et tenter de libérer
ce territoire de l’emprise étatique et de la propriété privée.
L’Acipa et les autres bureaucrates souhaitent organiser une chaîne humaine pour «
enterrer le projet ». Mais ce qu’ils souhaitent vraiment enterrer, ce n’est pas le
projet mais tout ce qui a pu émerger dans la lutte et qui s’éloigne de leur vision
normalisée de la vie. La chaîne humaine, nous l’avons déjà faite spontanément le 17
novembre et elle a permis la construction de la Chat-teigne. Les récupérateurs
déploient, quant à eux, toute une usine à gaz pour organiser leur grand projet
inutile et imposé de Chaîne Humaine Citoyenne (CHC). À la manière d’une grande
entreprise centralisatrice et rentable, elle donne des directives, liste les slogans
autorisés [ /D’autant plus qu’ils sont imbéciles et enfermés dans une rationalité
économique pro-capitaliste (par exemple : « Fragilisation de l’usine Airbus
Bouguenais »)/], planifie la fabrication de panneaux à partir d’un site pilote et
contrôle leur diffusion en instaurant une procédure bureaucra
tique : toute implantation doit avoir l’aval du Comité central.
Dans leur délire spectaculaire, ils ont décidés de louer avec l’argent des dons, un
hélicoptère pour les journalistes après avoir même projeté d’utiliser des drones
pour produire des images de leur rassemblement. Pour une fois que l’hélicoptère de
la gendarmerie ne survolera sans doute pas la ZAD, on aura le droit à celui des
bureaucrates. Lorsque des individu-es se sont publiquement opposé-es à
l’hélicoptère, il leur a été répondu, dans une langue de bois politicarde que le
projet était déjà trop avancé et qu’il était trop tard pour revenir dessus.
/Contre les bureaucrates, la pacification et la récupération,/
/Déchaînons-nous !/
contrelachc@riseup.net , 17 avril 2013