La prison existe parce que nous ne sommes libres nulle part

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Tout ce monde est une prison.
Taules, tribunaux, commissariats, centres de rétention, établissements pour
mineurs, hôpitaux psychiatriques, bracelets électroniques, mise à l’épreuve
et toute la toile d’araignée de la justice…
L’enfermement marque cette société.

A l’école, au boulot, pendant nos déplacements, même dans notre « temps
libre », des horaires, du temps pressé, du temps gaspillé, du temps perdu.
Tous les jours on n’attend rien d’autre que la journée finisse et la vie
nous échappe petit à petit.
Du temps sans émotions, avec des rythmes carcéraux.
Dans les villes, bureaux, magasins, usines, transports en commun, même dans
les lieux d’habitation : caméras, écrans de toutes sortes, babioles
technologiques, antennes relais, centrales nucléaires, lignes de haute
tension, bâtiments d’un gris morne, espaces conçus pour bagnoles et
marchandises et pas pour des humains, codes d’accès, antivols, murs,
grilles, barrières et barbelés…
Une technologie mortifère et une architecture carcérale.
Dans la vie de chacun, depuis le plus jeune âge : flics, vigiles,
contrôleurs, patrons, proprios, chefs, politiciens, balances, psys,
assistants sociaux, profs, éducateurs, et maîtres à penser de toutes sortes.
Et matons…
Les lois de l’Etat, le fonctionnement de l’économie, les codes sociaux, le
patriarcat, les religions, la morale traditionnelle, le conformisme
étouffant, souvent même nos peurs et nos désirs, ce qu’on a fait de nous.
Des normes pour une vie sans liberté.

La prison est le paradigme de ce monde et son pivot. Une société comme
celle-ci, fondée sur l’autorité, ne peut pas se passer de l’enfermement.
Qu’on les appelle prisons ou autrement, que les cages soient plus ou moins
sordides, plus ou moins « virtuelles », tant que cette société ne sera pas
abattue de ses fondements elle privera toujours les individus de leur
liberté. Cela de façon évidente et exemplaire pour les récalcitrants, de
façon « normale » et anodine pour tous et toutes.
S’il n’y avait pas de prisons pour broyer celles et ceux qui ne se
résignent pas, pour essayer d’apeurer et donc faire marcher au pas tout le
monde, beaucoup moins d’individus accepteraient cette existence. Ce
simulacre de liberté qui nous est octroyé.

Ce monde entier est une prison et il n’y a pas de dehors, il n’y a pas
d’évasion possible.
Si nous voulons être libres, il faut détruire la prison sociale.
Et elle est faite de mille petits rouages, de mille rôles sociaux, mille
normes que chacun rencontre ou incarne dans son quotidien…

C’est seulement par la révolte que nous pourrons prendre nos vies en main !

[Tract trouvé sur les routes de Picardie, mars 2013.]

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