[stop-tht] WE antiTHT sur la ZAD

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B(L)OCAGE : ZAD Partout, THT, TGV Nulle Part

Samedi midi : pique-nique auberge espagnole. RDV 12H30 à la Chat-Teigne.
Samedi après-midi : discussion sur l’historique et la convergence entre
la lutte anti-THT et la lutte à NDDL, 14h à la Chateigne
Samedi soir : projection du film “THT, Remballe ton Elek” + concert
Dimanche : randonnée publique et pique-nique sous les pylônes de la ZAD.
RDV 11h aux Rosiers

Un refus, un “NON” ou un “Stop !” adressé à un “Grand Projet Inutile”. Une
volonté de se réapproprier sa vie, de ne plus vivre selon les codes et les
normes de société industrielle de consommation. Des cabanes construites
dans les arbres. Une pluie battante, qui tombe parfois sans s’arrêter
plusieurs jours de suite. De la boue jusqu’aux genoux à n’en plus finir.
Des bottes qu’on est content d’enlever à la fin de la journée et, qui en
dégageant un délicieux parfum, mettent des jours à sécher. Des nuits
froides où l’on se couvre de multiples couvertures pour rester au chaud.
Des frontales qui s’activent dans la nuit, autour des machines affrétées
par une grande entreprise. Des réveils difficiles parce qu’il faut se
sortir de son cocon chaud pour aller bloquer les travaux d’un début de
chantier, ou des mairies pendant une enquête publique. Des rassemblements
publics de soutien, et des discussions interminables sur “les bilans de la
lutte et ses perspectives”, sur la “violence”, sur “les médias”. Une
existence qui apprend à faire avec une omniprésence gendarmesque dans nos
espaces de vie. Une profonde désillusion sur la “démocratie”, sur la
“république”, sur cette “France, État de droit, et patrie des droits de
l’homme”. Une rage grandissante contre un système qui impose à coups de
matraque, de lacrymos, de grenades, les intérêts capitalistes de grandes
entreprises. Une colère face à leur violence, celle qui feint d’écouter,
celle qui mutile, celle qui convoque et condamne ceux que l’on aime… Une
conviction : notre lutte a dépassé son cadre “local”. Une hypothèse :
notre organisation horizontale peut nous emmener jusqu’à la victoire. .
Une question, que sont nos victoires ? Qu’est ce que c’est LA victoire ?
Une certitude, nous ne serons plus jamais les mêmes…Où suis-je ?

La ZAD de Notre-Dame-des-Landes ? Oui… mais pas que… Ce tableau peut pour
beaucoup, paraître être restreint à celui de la “Zone A Défendre”, celui
de la lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, largement
médiatisé, et qui a de loin touché le plus de monde. Pour autant, il est
déroutant de constater que cette description peut coller à de nombreuses
luttes passées, présentes, ou à venir. Il ne s’agira pas ici de faire un
état des lieux de tous ces combats, mais plus de se concentrer sur les
rapports de deux luttes “bocagères” qui ont eu et ont toujours lieu
aujourd’hui. Celle de NDdL, et celle, contre la construction de la THT
Cotentin-Maine.

Aujourd’hui, nous luttons contre la même logique d’asservissement des
territoires qui vise à rendre nos espaces attractifs, aménagés pour
l’économie marchande, et quadrillés pour le contrôle de l’ordre établi.
Chaque zone, chaque espace, chaque personne doit avoir un rôle ou une
fonction au service des métropoles. Dans un souci d’entretenir une façade
“démocratique”, ces projets sont systématiquement imposés selon le même
protocole : débats publics, enquête publique, déclaration d’utilité
publique, mesures de compensation et de rachat, pression financières de
corruption sous forme de subventions… D’un bout à l’autre du bocage, ce
qu’ils cherchent c’est d’abord acheter le silence, celui des mairies, des
conseils départementaux, régionaux… mais aussi et surtout celui des
individus, des associations et des riverains.
Face à ces procédés, ce n’est ni le silence, ni la résignation, mais bien
la résistance qui a été notre premier instinct. Un refus adressé à ce
système, à ce “monde du progrès” dans lequel on hésite pas à supprimer les
aides sociales ainsi que des postes dans l’enseignement et la médecine au
profit de l’armement des forces de l’ordre, et d’une invasion colonialiste
pour par exemple, s’assurer une mainmise sur des gisements d’uranium. De
là, notre opposition est devenue une lutte, un combat de tous les jours
pour la réinvention perpétuelle de nos existences, bien en dehors de ce
système là. Notre lutte, s’est organisée, en associations, collectifs ou
assemblées horizontales. Le “subir” a été enterré au profit de “l’agir”.
Manifestations, rassemblements, réunions d’information, recours
juridiques, mais aussi grève de la faim, actions publique d’interférences,
blocages, barricades et sabotages sont devenus nos armes. Et les
différences de ces modes d’action nous ont apporté une diversité qui n’a
fait que nous enrichir.

Cependant, une partie du commun de nos luttes c’est aussi la répression.
Celle exercée par l’État, qui à coups de surveillance, de convocations, de
condamnations, de matraques, de gaz et de grenades, a tenté de nous faire
taire. Nous savons aujourd’hui, en Loire-Atlantique, en Manche et en
Mayenne, ce que c’est la “vie en zone occupée, en zone militarisée”. Nous
avons pu faire l’expérience d’une stigmatisation de nos luttes qui cherche
à nous diviser entre opposant-e-s.
Pour autant, cette offensive n’a pas réussit à ébranler nos solidarités,
ni à diminuer notre détermination. Pour ceux-elles de la THT, ce ne sont
pas les multiples garde à vue, condamnations, blessures et mutilations,
pas plus que la coupe du bois ou la construction des derniers pylônes de
la ligne qui ne signent la fin de la lutte. Pour ceux de la ZAD,
l’opération d’expulsion “César” menée par les forces de l’ordre n’a été
que l’étincelle d’un mouvement très large de résistance qui ne fait que
grandir chaque fois qu’un lieu de vie est menacé d’expulsion.
Aujourd’hui, ce que nous souhaitons, c’est partager ce commun de lutte. Le
partager pour nous enrichir mutuellement encore plus. Pour que ce partage
devienne une force. Pour que le “Contre l’aéroport et son monde” et “le
Contre le Nucléaire et son monde” deviennent une seule et même expression.
Parce que la convergence de nos luttes doit pour nous devenir plus qu’une
écriture de textes.
De ce fait, à l’heure où l’abandon du projet d’aéroport paraît plus que
probable, où un nouveau lieu permanent se crée dans la Manche pour
continuer le combat contre le Nucléaire, la question des victoires semble
se poser. Alors que les rencontres, les amitiés et les solidarités que
nous avons pu tisser apparaissent comme un butin qu’ILS ne nous
reprendrons jamais, pouvons-nous espérer arracher encore plus ? Qu’est-ce
qu’un abandon du projet d’aéroport signifierait pour toutes les autres
luttes dites locales ? Comment constituer une réelle plateforme de lutte
commune dans les bocages ? Comment généraliser nos combats jusque dans les
périphéries bétonnées de la métropole ?

Venez en discuter avec nous les 9-10 mars 2013 sur la ZAD.

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