FURIE DÉMOCRATIQUE
Comme d’hab’, on n’a rien compris.
Si on gueule contre un aéroport à Notre-Sainte-Dame-des-Landes,
contre le nucléaire, contre le fichage systématique, contre les expulsions
de sans-papiers, contre les industries de la mort, contre les capitalos et
leurs élus de gauche, c’est qu’on n’a pas compris ce qu’est la
démocratie !
Tous ensemble, tous ensemble, PS, UMP, PCF, les distingués
représentants du peuple au Conseil Régional des Pays de Loire nous le
serinent. Le populaire les a élus sur un programme avec un nouvel
aéroport dans le tiroir.
Les représentants du peuple à la mairie de Nantes et au Conseil Général
font itou. Le populo a voté pour eux, leur aéroport et tout le toutim…
La preuve ? Ils ont même rincé les écolos en plein bourg de Notre-Dame aux
présidentielles.
En clair, on a plus qu’à fermer nos clapets. C’est pas une bande
d’hurluberlus en capuche, d’anarcho-autonomes tapis dans le bocage, de
paysans miteux, d’écolos ahuris, qui vont foutre les flubes au
président François II démocratiquement élu.
Au nom de ses électeurs, il fera respecter la « loâ »,
comme ses prédécesseurs, et basta ! Dans la foulée, il envoie
César-Valls-Brune, son Sinistre du Dedans. Il déchaîne la furie
démocratique de ses légions sur les récalcitrants, histoire de
déblayer le terrain pour les actionnaires de Vinci…
Y’a longtemps, le grand Jacques chantait : « On a beau dire, on a beau
faire, qu’un homme (et une femme) averti en vaut deux. On a beau
dire, on a beau faire… »
Pour les électeurs l’appel de l’urne, c’est plus fort qu’eux.
Y’a juste quelques mois, y’avait rien de plus urgent que de courir aux
urnes citoyens pour virer l’infâme Sarko- casse-toi-pauv’con. Nous autres,
on avait beau dire que toute la clique des prétendants de gauche, de
gauche de gauche, de couleur rose, rouge, verte, voire même
orange, ne ferait rien d’autre que l’infâme, que ce serait
kif-kif bourricot, on avait beau faire des tracts pour qu’enfin, on
décide de ce qu’on veut, sans professionnel du suffrage universel ni
experts-menteurs, sans célébrer Sainte Élection, c’était plus fort qu’eux.
Les plus démocrates de gauche nous répondaient qu’on était des ânes
bâtés de pas voir la différence entre gauche et droite. Bref, que
non seulement, on était mal latéralisés, mais qu’en plus, avec nos
conneries d’appel à l’abstention, on faisait le jeu de l’infâme.
Et pire,
celui des fachos. Les plus furieux démocrates, si, si, y’en a aussi à
gauche, nous auraient bien cassé la gueule ou plutôt, fait embarquer
par la maison poulaga pour outrage à démocratie.
Les plus avertis nous disaient qu’on avait bien raison, mais
qu’ils s’en foutaient, vu qu’ils voulaient en priorité virer Sarko. Les
plus humanistes compatissaient à notre misère politique et intellectuelle
et nous rassuraient.
Au troisième tour social, on allait voir ce qu’on allait voir.
Ils allaient embrayer direct sur le grand chambardement et faire
péter tout le système. Qu’ils y travaillaient depuis belle burne et
que, d’ailleurs, ils avaient déjà tissé plein de drapeaux rouges
et de drapeaux noirs. Ils attendaient juste d’avoir viré Sarko.
Et alors, les travailleurs se bousculeraient pour lever
l’étendard de la révolte.
En guise de 3e et 4e tour, on a juste vu une nouvelle
mascarade législative. Les mêmes nous ont redit les mêmes choses
mais que, surtout, on était que des moins que rien parce qu’en
s’abstenant, on « prenait le risque de faire passer le FN », la bête
immonde dont le ventre est encore fécond aux portes de la république.
De 3e tour flamboyant, de grand soir, de grève générale renversatoire du
capital, que dalle, rien, nada, peau de balle !
Finalement, au printemps, la démocratie a triomphé. Ouf ! Des
socialos à tous les postes, de la plus petite commune jusqu’à
l’Assemblée, aux palais élyséen et hôtel pour maquignons, en masse
sous les ors de la Sainte République, cinquième du nom. Aussi
sec, ça a commencé !
Grands coups de menton et de matraques. Ils ont enterré la
retraite des vieux, expulsions en veux-tu, n’en voilà de sans-papiers et
de rroms. Mais avec humanité, c’est la gauche qui est au pouvoir. La
République ne peut pas accueillir tous les miséreux que ces richards ont
fait à travers le monde, ni toutes les victimes des tyrans qui achètent
l’excellence militaire de la plus belle démocratie du monde.
François II est parti chez les cousins germains faire la bise à
Angela, signer, vite fait, tous les traités qu’il faut pour que la
populasse puisse continuer d’engraisser les banques. Qu’elles se
farcissent grecs, espagnols, portugais ou italiens pendant que les
autres attendent leur tour !
Ailleurs, le Sinistre de Dehors proposait l’excellence militaire de
la plus belle démocratie du monde pour garantir
l’approvisionnement en uranium africain, pendant que le bon docteur
Valls, extracteur de kystes à Notre-Dame-des-Landes, proposait
l’excellence policière pour mater pacifiquement les contestataires
péruviens.
Dans l’enthousiasme, une sénatrice du grand parti de la rose et
du poing dans nos gueules voulait même faire appel à l’armée dans
les quartiers de Marseille. Ca lui rappelait peut-être la
« pacification » socialiste de l’Algérie.
Dans l’euphorie de la victoire, une déléguée au congrès du très
démocratique parti présidentiel disait sa fierté de s’adresser au «
Parti national socialiste ».
Mais là, on exagère, on fait dans les bégonias comme des mal
appris qu’on est. C’était juste un lapsus. Juste…
Toujours est-il qu’à chaque fois, tu peux être fier, électeur ! C’est
quand même en ton nom que tous ces légitimement élus déblatèrent et font
toutes ces bienfaisances. Tu peux te dire qu’à chaque accord de
coopération militaire ou financière, tu y es aussi pour quelque
chose. Pourtant, à la prochaine élection, « on a beau dire, on a beau
faire… », tu seras de nouveau empoigné par la fièvre électorale que tu
regretteras (?) trop tard. Tu participera un peu à la grande
nouba. Être consulté, et puis la fermer. Tu nous diras qu’on peut rien
faire. Qu’en 2005, t’avais voté NON et qu’en 2008, ils se sont torchés
avec ta majorité. C’est vrai, mais des claques, on en a déjà tellement
reçues.
Si on leur envoyait une vraie furie démocratique, en direct, dans la
tronche ?
A commencer par les coincer sur leur grandiose projet d’aéroport, ou
sur n’importe quelle autre merdasse qu’ils décident en ton nom.
Ce coup-là, la claque serait pour eux.
Ce serait pas chouette, qu’en dis-tu ?
FURIE DÉMOCRATIQUE Comme d�hab', on n�a rien compris. Si on gueule contre un aéroport à Notre-Sainte-Dame-des-Landes, contre le nucléaire, contre le fichage systématique, contre les expulsions de sans-papiers, contre les industries de la mort, contre les capitalos et leurs élus de gauche, c’est qu’on n’a pas compris ce qu’est la démocratie ! Tous ensemble, tous ensemble, PS, UMP, PCF, les distingués représentants du peuple au Conseil Régional des Pays de Loire nous le serinent. Le populaire les a élus sur un programme avec un nouvel aéroport dans le tiroir. Les représentants du peuple à la mairie de Nantes et au Conseil Général font itou. Le populo a voté pour eux, leur aéroport et tout le toutim... La preuve ? Ils ont même rincé les écolos en plein bourg de Notre-Dame aux présidentielles. En clair, on a plus qu’à fermer nos clapets. C’est pas une bande d�hurluberlus en capuche, d�anarcho-autonomes tapis dans le bocage, de paysans miteux, d’écolos ahuris, qui vont foutre les flubes au président François II démocratiquement élu. Au nom de ses électeurs, il fera respecter la « loâ », comme ses prédécesseurs, et basta ! Dans la foulée, il envoie César-Valls-Brune, son Sinistre du Dedans. Il déchaîne la furie démocratique de ses légions sur les récalcitrants, histoire de déblayer le terrain pour les actionnaires de Vinci... Y'a longtemps, le grand Jacques chantait : « On a beau dire, on a beau faire, qu�un homme (et une femme) averti en vaut deux. On a beau dire, on a beau faire… » Pour les électeurs l’appel de l’urne, c’est plus fort qu’eux. Y'a juste quelques mois, y'avait rien de plus urgent que de courir aux urnes citoyens pour virer l’infâme Sarko- casse-toi-pauv’con. Nous autres, on avait beau dire que toute la clique des prétendants de gauche, de gauche de gauche, de couleur rose, rouge, verte, voire même orange, ne ferait rien d’autre que l’infâme, que ce serait kif-kif bourricot, on avait beau faire des tracts pour qu�enfin, on décide de ce qu’on veut, sans professionnel du suffrage universel ni experts-menteurs, sans célébrer Sainte Élection, c’était plus fort qu’eux. Les plus démocrates de gauche nous répondaient qu’on était des ânes bâtés de pas voir la différence entre gauche et droite. Bref, que non seulement, on était mal latéralisés, mais qu’en plus, avec nos conneries d’appel à l’abstention, on faisait le jeu de l’infâme. Et pire, celui des fachos. Les plus furieux démocrates, si, si, y'en a aussi à gauche, nous auraient bien cassé la gueule ou plutôt, fait embarquer par la maison poulaga pour outrage à démocratie. Les plus avertis nous disaient qu�on avait bien raison, mais qu’ils s’en foutaient, vu qu’ils voulaient en priorité virer Sarko. Les plus humanistes compatissaient à notre misère politique et intellectuelle et nous rassuraient. Au troisième tour social, on allait voir ce qu’on allait voir. Ils allaient embrayer direct sur le grand chambardement et faire péter tout le système. Qu’ils y travaillaient depuis belle burne et que, d’ailleurs, ils avaient déjà tissé plein de drapeaux rouges et de drapeaux noirs. Ils attendaient juste d’avoir viré Sarko. Et alors, les travailleurs se bousculeraient pour lever l’étendard de la révolte. En guise de 3e et 4e tour, on a juste vu une nouvelle mascarade législative. Les mêmes nous ont redit les mêmes choses mais que, surtout, on était que des moins que rien parce qu'en s’abstenant, on « prenait le risque de faire passer le FN », la bête immonde dont le ventre est encore fécond aux portes de la république. De 3e tour flamboyant, de grand soir, de grève générale renversatoire du capital, que dalle, rien, nada, peau de balle ! Finalement, au printemps, la démocratie a triomphé. Ouf ! Des socialos à tous les postes, de la plus petite commune jusqu’à l'Assemblée, aux palais élyséen et hôtel pour maquignons, en masse sous les ors de la Sainte République, cinquième du nom. Aussi sec, ça a commencé ! Grands coups de menton et de matraques. Ils ont enterré la retraite des vieux, expulsions en veux-tu, n'en voilà de sans-papiers et de rroms. Mais avec humanité, c'est la gauche qui est au pouvoir. La République ne peut pas accueillir tous les miséreux que ces richards ont fait à travers le monde, ni toutes les victimes des tyrans qui achètent l’excellence militaire de la plus belle démocratie du monde. François II est parti chez les cousins germains faire la bise à Angela, signer, vite fait, tous les traités qu’il faut pour que la populasse puisse continuer d'engraisser les banques. Qu�elles se farcissent grecs, espagnols, portugais ou italiens pendant que les autres attendent leur tour ! Ailleurs, le Sinistre de Dehors proposait l�excellence militaire de la plus belle démocratie du monde pour garantir l�approvisionnement en uranium africain, pendant que le bon docteur Valls, extracteur de kystes à Notre-Dame-des-Landes, proposait l’excellence policière pour mater pacifiquement les contestataires péruviens. Dans l’enthousiasme, une sénatrice du grand parti de la rose et du poing dans nos gueules voulait même faire appel à l'armée dans les quartiers de Marseille. Ca lui rappelait peut-être la « pacification » socialiste de l'Algérie. Dans l’euphorie de la victoire, une déléguée au congrès du très démocratique parti présidentiel disait sa fierté de s’adresser au « Parti national socialiste ». Mais là, on exagère, on fait dans les bégonias comme des mal appris qu’on est. C’était juste un lapsus. Juste... Toujours est-il qu’à chaque fois, tu peux être fier, électeur ! C’est quand même en ton nom que tous ces légitimement élus déblatèrent et font toutes ces bienfaisances. Tu peux te dire qu’à chaque accord de coopération militaire ou financière, tu y es aussi pour quelque chose. Pourtant, à la prochaine élection, « on a beau dire, on a beau faire… », tu seras de nouveau empoigné par la fièvre électorale que tu regretteras (?) trop tard. Tu participera un peu à la grande nouba. Être consulté, et puis la fermer. Tu nous diras qu’on peut rien faire. Qu’en 2005, t’avais voté NON et qu’en 2008, ils se sont torchés avec ta majorité. C’est vrai, mais des claques, on en a déjà tellement reçues. Si on leur envoyait une vraie furie démocratique, en direct, dans la tronche ? A commencer par les coincer sur leur grandiose projet d’aéroport, ou sur n’importe quelle autre merdasse qu’ils décident en ton nom. Ce coup-là, la claque serait pour eux. Ce serait pas chouette, qu�en dis-tu ?
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