[NO TAV] Savoir faire français

mardi 4 décembre 2012

Pas de raison qu’on réserve à l’exportation ce savoir-faire français dans
la répression des mouvements populaires dont une ministresse de
l’Intérieur avait vanté les vertus depuis la tribune de l’Assemblée en
réponse aux soulèvements arabes. Une impressionnante démonstration à
domicile a été menée: le millier de manifestants anti-tav rassemblées
devant la gare Brotteaux à Lyon contre la signature par Hollande et Monti
d’une énième déclaration d’intention sur la construction du Grand Projet
Inutile a éprouvé littéralement sur sa propre peau l’excellence répressive
française. A Lyon, qui semble être devenu un laboratoire policier, la
technique de la mise en cage d’une manif entière, expérimentée pour la
première fois, me semble-t-il, durant les manifs anti-cpe a été appliquée
avec rigueur et efficacité.  Enfermés toute la journée sur une place,
soumis à des charges et des gazages, les manifestants ont vu leur droit à
manifester tourné en dérision non seulement par la gestion policière mais
aussi par le mépris délibéré des médias, tous et exclusivement tournées
vers les deux représentants des banques et des lobbys en train de signer
l’accord. Selon la presse du régime, une cinquantaine de personnes ont été
interpellées. Pour suivre l’affaire, c’est ici.
Un traitement tout particulier a été réservé à nos amis italiens, comme le
montre le texte ci-dessous, traduit de no-tav info.

Lyon: suspension de l’état de droit, charges, gaz lacrymogènes, bus
bloqués et tabassages jusque dans les bus

Que s’est-il passé aujourd’hui à Lyon?  Nous allons vous le raconter.
D’un côté, il y avait les gouvernements des crises économiques et de
l’autre l’Europe des peuples, des citoyens et des luttes. Les premiers ont
signé le énième protocole inutile et dépourvu de contenu qui ne mobilise
pas un seul euro pour aucuns travaux. Les seconds ont essayé de manifester
leur pensée, leur opposition envers ces choix.
Le premiers, Monti et Hollande, en déployant toute leur agréable
gentillesse ont convaincu les journaux et les télés qu’ils gouvernent bien
eux-mêmes, que tout désormais continuerait comme il faut sur le tav, sur
les réponses à donner à la crise économique et sur bien d’autres choses
encore. Protégés par des milliers de policiers, ils ont signé, parlé, se
sont fait photographier, ont mangé, tout cela aux dépens des citoyens qui
de toute façon étaient à des kilomètres. Les no-tav, les vrais citoyens,
ceux qui paient sur leur propre peau les choix des gouvernements ont été
escortés, et bloqués pendant 4 heures au moins à la frontière, puis encore
bloqués aux portes de Lyon et ce n’est que grâce à leur habileté qu’ils
ont atteint la place qui leur était concédée pour manifester.
Partis à 6 heures du matin et arrivés à 3 heures de l’après-midi. Puis la
surprise, sur la place, les libertés finissent sur le marche-pied du bus.
Là, à Lyon, commande la police  du gouvernement Hollande, toute espèce de
défilé est interdit, comme il est interdit de s’éloigner de la place même
pour aller aux toilettes. Interdiction de sortir de la place! Tel était
l’ordre péremptoire. Puis, à 18 h, la nuit tombe et pour la police, c’est
l’heure de faire rentrer les no-tav chez eux et ainsi, hommes, femmes,
vieux et enfants sont chargés à froid à coup de matraque, de gaz urticants
et de lacrymogènes, pour les pousser vers les bus. Puis les bus sont
bloqués par les agents qui montent à bord et cognent sur quiconque se lève
sur son siège. Dans un cas, le chauffeur est aussi brutalement remplacé
par un agent de police qui conduit lui, le bus, vers la frontière. Dans un
autre cas, les agents montés sur le car l’aspergent de gaz au poivre,
provoquant des malaises chez la plupart des passagers. Chaque car est donc
reconduit sous la menace jusqu’à l’autoroute et après le péage, ils sont
encore bloqués (à 20h30, ils sont encore là). Telles sont les nouvelles
qui nous parviennent de derrière la frontière. Deux visages du même
problème? Non, absolument pas. D’un côté, dans les palais, des bourreaux
bureaucrates qui au nom des banques et de la crise dont disposés à passer
sur le corps des personnes même au risque de faire couler le sang. De
l’autre, l’Europe des peuples, des gens simples, des citoyens qui, malgré
la violence, les abus et dans ce cas aussi les vols qu’ils subissent
depuis des années, continuent et continueront à lutter. Ce n’est pas un
problème qui suppose une médiation, c’est simplement une partie, saine qui
doit vaincre sur l’autre, la partie malade.

Publié par Quadruppani
http://quadruppani.blogspot.fr/

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