Appel enseignants et parents d’élèves:
Les enseignants et les parents d’élèves du collège Michelet de Tours
communiquent :
GAGIK, KAREN, LEURS PARENTS ET LEUR GRAND-MERE DOIVENT ETRE REGULARISES
RASSEMBLEMENT DE SOUTIEN VENDREDI 7 DECEMBRE A 18 H 30 DEVANT LE COLLEGE
MICHELET,
RUE GALPIN THIOU A TOURS
Nous avons appris le mardi 20 novembre 2012 que les parents de deux élèves
du Collège Michelet, notre collège, avaient été arrêtés, et que des
Obligations de Quitter le Territoire avaient été prises à leur encontre.
Arrivés à Tours en 2009, le premier souci de cette famille arménienne a
été de permettre aux deux enfants de suivre leur scolarité, comme tous les
enfants et adolescents de leur âge, au Collège de la Vallée Violette
d’abord, puis au Collège Michelet.
Gagik et Karen sont nos élèves et les camarades de classe de nos enfants.
Nous enseignants avons toujours considéré que notre travail d’enseignants
était pour eux le même que pour tous nos autres élèves.
Quels impératifs supérieurs peuvent justifier que l’autorité
administrative décide d’interrompre brutalement la scolarité de Gagik et
de Karen, de mettre fin à leurs projets d’étude et d’avenir, alors que
nous pouvons attester, car nous voyons ces enfants tous les jours, qu’ils
s’investissent avec succès dans leurs études. Le seul « crime » de leurs
parents et de leur grand-mère est d’avoir fui l’Arménie, quand ce pays est
devenu trop dangereux pour eux, et d’avoir cru que la France allait,
conformément à sa réputation de pays d’accueil, les intégrer en son sein.
C’est pourquoi nous avons été profondément choqués d’apprendre qu’une
décision d’expulsion du territoire venait d’être prise à l’encontre de
leurs parents, décision qui prend effet au 20 décembre prochain.
C’est la fierté de l’institution scolaire, de l’Ecole républicaine, que de
mettre au-dessus de toute autre considération le droit de poursuivre des
études, sans discrimination liée aux origines et à la nationalité. Le 27
novembre dernier, le Conseil d’Administration du Collège Michelet,
s’adressant au Préfet d’Indre-et-Loire, a voté une motion de soutien à
Gagik, à Karen et à leur famille, dont nous extrayons ce passage :
« [le CA] vous demande de bien vouloir régulariser cette famille, avec des
titres de séjour renouvelables pour tous et ainsi permettre à ces enfants
de vivre dans un climat familial serein et de poursuivre l’excellente
scolarité qu’ils ont entamée dans l’école de la République, preuve de leur
volonté d’intégration dans notre pays.»
Nous appelons les enseignants, les personnels de l’Education, les parents
d’élèves, les citoyens, attachés au respect du droit aux études, du droit
de vivre en famille et plus généralement au respect des droits de
l’enfant, à participer au rassemblement du 7 décembre, pour la
régularisation rapide de toute la famille S.
Contacts :
Marie-Paule Fresneau, professeur au collège Michelet: 06 30 52 66 23
Philippe Charpentier, professeur au collège Michelet : 02 47 44 54 66
Ahmed Behillil, Président des élus FCPE du collège Michelet : 06 58 10 92 09
Appel RESF37
NON A L’EXPULSION DE GAGIK, KAREN ET LEURS PARENTS
REGULARISATION MAINTENANT !
Vendredi 7 décembre 2012, à 18 h 30, à l’appel des enseignants, des
parents d’élèves et du RESF37, se tiendra, devant le collège Michelet, un
rassemblement de protestation
contre la mesure préfectorale « d’éloignement du territoire » qui frappe
deux élèves du Collège et leurs parents.
Sept ans se sont écoulés depuis cette « Circulaire Sarkozy » dans laquelle
le Ministre de l?Intérieur s’adressait aux Préfets en ces termes : « Vous
veillerez en outre à ne pas mettre avant la fin de l’année scolaire
l’éloignement des familles dont un enfant est scolarisé depuis plusieurs
mois. » Circulaire du 31/10/2005.
En 2012, la politique d?immigration de l?actuel gouvernement ne s’inquiète
même plus de ne pas respecter le calendrier scolaire. L’ordre d’expulsion
contre lequel nous nous insurgeons frappe une famille arménienne en
France depuis 3 ans, dont les deux garçons, âgés de 14 et 16 ans,
fréquentent le collège Michelet de Tours, l’ainé Gagik en 3ème, son frère
Karen en 4ème.
Au matin du 20 novembre 2012, Ishkhan S. et son épouse, « sans papiers »
depuis le rejet de leur demande d’asile en avril 2011, sont contrôlés et
arrêtés par les gendarmes sur une route d?Indre-et-Loire. Interrogés
jusqu’au début de l’après-midi, on leur permet de rentrer chez eux, après
leur avoir remis 2 documents :
1/ une assignation à résidence d’une durée de 6 mois renouvelable une
fois, avec obligation de pointer au commissariat 3 fois par semaine ;
2/ une Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF) « sans délai ».
Peut-être frappé par l’incohérence de ces deux décisions contradictoires,
mais concomitantes et émanant de la même autorité, le Tribunal
administratif d?Orléans a remplacé l’OQTF « sans délai » par une OQTF à 30
jours. Le 20 décembre, l’ordre d?expulsion devient exécutoire.
En décembre 2011 déjà, la Préfecture a tenté d’expulser de force la
grand-mère des collégiens. Alors qu’elle sortait du Centre d’Accueil pour
Demandeurs d’Asile pour la visite médicale périodique qu’exige la grave
maladie dont elle est atteinte, elle est envoyée au Centre de Rétention
Administrative du Mesnil-Amelot ? d’où elle est libérée en raison de son
état de santé ; le TA de Melun annule l’OQTF qui la frappait depuis août
2011. Son fils Ishkhan connaitra lui aussi la rétention en février 2012,
et sera libéré par le TA d’Orléans.
Face à ce déni des droits humains, le droit aux soins pour la grand-mère,
le droit aux études pour les enfants, le droit de vivre en famille et en
sécurité pour tous, il n’est qu’une seule solution : la « régularisation
», des titres de séjour renouvelables pour la grand-mère, pour les
parents, pour les enfants dès leurs 18 ans. C’est dans cette perspective
que Karen et Gagik ont été parrainés le 18 juin 2011 à la mairie de
Joué-lès-Tours. Face à l’Etat qui bafoue les principes d’hospitalité,
c’est aux citoyens et à la société qu’il revient de se mobiliser pour
assurer aux familles étrangères accueil et protection contre des lois
iniques, des règlements aveugles, des décisions administratives
arbitraires.
Ce sont ces valeurs et ces engagements qu?il nous faut défendre, ce
vendredi 7-12 à 18 h 30 devant le Collège Michelet, rue Galpin Thiou, à
Tours.
Tours le 4 décembre 2012
Contact : Josée Benoit 02 47 61 51 08