Tours : 2 juillet ils ne jetteront pas une famille russe à la rue


CONTRE L’EXPULSION DE SON LOGEMENT D’UNE FAMILLE RUSSE
RENDEZ VOUS LUNDI 2 JUILLET A 9 H DEVANT L’APPARTEMENT
2 RUE CLAUDE CHAPPE A JOUE LES TOURS

Une famille russe (un couple avec un enfant de 3 mois) est hébergée
depuis plusieurs mois dans un appartement géré par l’association
Emergence. Cette association est tristement célèbre sur la place de
Tours. Par exemple, elle gérait, cet hiver, la salle à manger de l’hôtel
Conté transformée en dortoir immonde, que le directeur de la Direction
Départementale de la Cohésion Sociale (DDCS) appelle la salle commune.
Les euphémismes de l’administration ne nous font pas rire !
Depuis plus d’un mois, la mobilisation pour le droit au logement a forcé
la préfecture et la mairie à ouvrir des lieux pour héberger des familles
à la rue. Comment décrire les conditions « d’hébergement » ? Les femmes
et enfants sont jetés à la rue tous les matins ne sachant pas si elles
et leurs enfants seront de nouveau hébergés quelque part. Elles doivent
appeler le 115 qui oriente les heureuses élues d’un soir selon des
listes établies par la DDCS. Les hommes restent dehors pendant que leur
conjointe et enfants dorment dans un gymnase, une salle municipale ou
dernièrement des logements de fonction vides à Joué les Tours. Les
personnes hébergées n’ont qu’un seul « repas » par jour : le soir. Le
matin et le midi, qu’elles se débrouillent ! Bien évidemment ceux restés
dehors n’ont rien à manger. Ce « dispositif » est également géré par
Emergence. Cette association est le bras actif de toutes les ignominies
ordonnées par l’Etat.
Pourquoi les responsables d’Emergence veulent-ils mettre à la rue cette
famille qui ira grossir le groupe de celles qui y sont déjà ? Comme les
autres, cette famille appellera tous les soirs le 115. La DDCS l’inclura
ou pas dans les listes qu’elle a déjà. Les responsables d’Emergence
veulent amplifier les soucis du directeur de la DDCS. Vraiment ils ne
sont très serviables envers ce haut fonctionnaire chargé de la Cohésion
Sociale.
Mais mon cher Monsieur et ma chère Madame, c’est évident ! Cet homme et
cette femme avec leur enfant de 3 mois étaient demandeurs d’asile. Ils
ont été déboutés. Ils sont donc sans papier : alors dehors. C’est simple
! D’un côté, la préfecture mobilise ses fonctionnaires tous les jours
pour qu’ils trouvent en urgence des hébergements pour des femmes et
leurs enfants ; de l’autre cette même préfecture, obéissant à la
politique xénophobe du gouvernement (depuis le 6 mai 2012 la science
politique évolue : changement veut dire continuité), transforme des gens
en « clandestins ». Ils n’ont donc plus droit à un hébergement stable et
vont donc rejoindre la cohorte des sans abris qu’il faut héberger car la
mobilisation maintient la pression sur l’administration. Le préfet et
ses services sont enfermés dans un cercle vicieux qu’ils contribuent à
alimenter.
Il y en a assez. Lundi 2 juillet 2012, les responsables d’Emergence
tenteront de procéder à l’expulsion de cette famille russe de
l’appartement où elle vit. Nous serons là pour nous y opposer et
affirmer notre solidarité.
RENDEZ VOUS LUNDI 2 JUILLET A 9 H DANS DEVANT L’APPARTEMENT
2 RUE CLAUDE CHAPPE A JOUE LES TOURS
Tours, le 29/06/2012
SOIF D’UTOPIES
06 31 56 17 56
soifdutopies@yahoo.fr

DAL 37
06 83 00 88 76
dal37tours@gmail.com

LES GROGNONS

LES PIEDS DANS LA PORTE
06 20 91 20 44
lepieddanslaporte@gmail.com

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Police kidnappe les chiens


Salut à tous,

En ce moment à Rennes, les chiens des zonnards sont enlevés par les
keufs suite à un arrêté municipal et à des plaintes de riverains.
Résultat, si les maîtres ne payent pas 89 euros, les chiens risquent
d’être piqués. Il y a une histoire d’appel au don, mais surtout de la
mobilisation, ils ne veulent pas engraisser ceux qui les menacent. Je
vous fait suivre un article, une page facebook et un mail pour pouvoir
les contacter.

Mail : animalisterennes@gmail.com (c’est le mail d’un collectif).

Page facebook :
https://www.facebook.com/events/160280854107081/permalink/160424710759362/?notif_t=like

Article :
http://www.rennes.maville.com/actu/actudet_-Les-chiens-des-punks-embarques-par-la-police_fil-2179030_actu.Htm?xtor=AL-150&utm_source=Facebook&utm_medium=Reseau&utm_campaign=Facebook

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Quelle solidarité avec la Palestine?


Mercredi 4 juillet dès 18h00
Soirée au Foyer des jeunes travailleurs, 16 rue Bernard Palissy à Tours.

Au menu : musique, film, débat et buffet.

L’association Bienvenue en Palestine Touraine

Vous invite à la projection du film franco-palestinien « Je suis Palestine » réalisé
en 2011 par Mourad Fallah et Jean-Michel Petaux. Durée :1h20min

Ana Falastine (Je suis Palestine) est un triptyque de documentaires dont l’ensemble
relève un même défi : « comprendre ce qui à force paraît incompréhensible ».« Je suis
Palestine » est un film indépendant et entièrement autoproduit. La projection aura
lieu à 19h00.

La soirée sera l’occasion d’entendre le témoignage des 8 tourangeaux qui ont
participé à la mission « Bienvenue en Palestine » le 15 avril dernier, cela sera aussi
l’occasion de collecter des fonds, de vous informer et de vous engager pour la
prochaine mission « Bienvenue en Palestine » qui se déroulera du 24 au 31 aout 2012.

Contact: bienvenuepalestinetouraine@gmail.fr
infos: http://www.facebook.com/pages/Bienvenue-en-Palestine-Touraine/


www.bienvenuepalestine.com

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Bulletin N°22 par ici

 

 

Bulletin n°22 de La Guerre Des Classes, par des Amis de l’Égalité

n° 22

 

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[Campement du Sanit’] C’est reparti

Les rues de la ville de Tours abritent désormais de nombreuses personnes
n’ayant aucune solution d’hébergement. Cela dure depuis plusieurs
semaines, les autorités en place souhaitent n’ apporter aucune solution
pérenne.

Nous avons occupé la plupart des institutions à même de répondre à la
demande des personnes en matière de logement, ( ASE, OPAC, DDCS,
MAIRIE)celles-ci ont toujours nié leurs responsabilités en ce domaine.

De nombreux lieux ont été occupés dans le cadre des législatives tels que
le meeting de Jean Patrik Gilles, le meeting de Marie Sol Touraine, une ou
deux nuits d’hôtel ont été obtenues afin de ne pas noircir leur image dans
un tel enjeu politique. Un campement au Sanitas s’est installé afin de
pallier à l’urgence: sans attendre un huissier s’est déplacé afin
d’expulser cette installation.

Les actions et les occupations consécutives en pleine campagne
législative devenant gênantes, le pouvoir a fini par lâcher quelques
miettes, un gymnase. Celui-ci n’hébergeant que les femmes et les enfants,
sans garantie alimentaire et tout le monde dehors à 9heures. Ce matin le
gymnase a été fermé et aucun autre ne sera ouvert. Fin des législatives.
La mairie, le conseil général, la préfecture se moquent des personnes
sans logis et ne souhaitent en aucun cas trouver des solutions permettant
aux individus de vivre. Ainsi elles préfèrent faire ce choix politique en
se cachant derrière des contraintes budgétaires d’une part, et réprimer
toutes forme de lutte.

Aucun acte, aucun discours, ne pourra justifier l’inacceptable, donner le
droit ou non à un individu d’exister.

Seule la lutte peut briser les roulements si bien graissés du système et
notre rage sera notre arme. C’est pourquoi ce soir jeudi 28 juin, le
jardin meff (derrière la station Total au Sanitas) est occupé afin que
toutes personnes soient hébergées et de manière pérenne. Nous invitons
toute personne à venir lutter avec nous.

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BOUFFE SOLIDAIRE LE 30 JUIN A PARTIR DE 14H – LOCAL SAMIRA


L’asso LES PIEDS DANS LE PLAT vous invite
BOUFFE SOLIDAIRE LE 30 JUIN
A PARTIR DE 14H – LOCAL SAMIRA
Place du Commandant Tulasne (quartier du Sanitas en face du LIDL)

Pour résister dans la convivialité avec tous ceux qui bougent
ou ont envie de bouger pour le droit au logement,
la régularisation de tous-tes les sans papiers et lutter sur bien
d’autres sujets d’inégalité pour une société plus adaptée
à nos aspirations.

Prix libre pour le repas, boissons : 50 cts
Résa repas : dal37tours@gmail.com
Les bénéfices iront à une caisse de solidarité.

Résister c’est créer
Partages autour d’actions alternatives

–     Atelier mobile d’autoréparation de vélo
–     Zone de gratuité pour vivre la gratuité
–  L’info-kiosque : des brochures sur des tas de sujets
–  La Niche : librairie itinérante
–     Agir par le squat pour la réappropriation des espaces
–  Créer un jardin quand on vit en immeuble
– Projections vidéo, animations, expo photos, danse spirale flamenco
oriental
La lutte oui, mais la fête aussi!

LES PIEDS DANS LE PLAT soutenus par  SOIF D’UTOPIES, VELORUTION,
NI POLICE NI CHARITE, DAL 37, LES PIEDS DANS LA PORTE

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Ta propre piste cyclable, sam 30 juin

samedi 30 juin lors de la journée porte ouvertes organisée par le
collectif « les pieds dans la porte », dans l’après midi à l’ancien Centre
social SAMIRA, rue de Gal De Gaulle, en face du Lidl, vélorutionTours
proposera un atelier d’autoconstruction d’autopiste cyclable
autotransportable…à vélo !

voir photo, voir www.bizimugi.eu/
velorutionnairement et rollerutionnairement et trottinettement et fauteuil
roulantment et pietonnement vôtre,
http://velorutiontours.over-blog.org

Evidemment que ça va servir, quelle question?!?

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Pour que crève le masculinisme


Salut tout le monde !

Pour celles et ceux que ça intéresse, on vient de sortir ça :

***

« Les féministes sont allées trop loin !
Les droits des pères sont bafoués !
Les hommes souffrent !
La masculinité est en crise !
Des hommes battus, personne n’en parle !
etc. »

Voilà
le type de discours qui vient régulièrement écorcher nos oreilles.
Parce qu’il constitue un mensonge dangereux, il est urgent de le
contrer. Cette brochure se veut donc un outil de « d’auto-défense
intellectuelle » contenant quelques pistes pour identifier les discours
et les pratiques de ce mouvement réactionnaire que l’on nomme le
masculinisme, afin de mieux le combattre.
Après une définition du
terme et une brève histoire du mouvement, on amorce une plongée dans la
nébuleuse masculiniste, dont les thèmes de prédilection sont décortiqués
: Que cache la « cause » des pères ? Femmes violentes, hommes battus ?
Des hommes en crise ?

« Contre le masculinisme, petit guide d’autodéfense intellectuelle ».
Collectif Stop.Masculinisme, juin 2012

Brochure
de 76 pages, rédigée à Grenoble, sérigraphiée avec fougue et
accompagnée d’un cd contenant deux émissions de radio féministes
(« Le
complot des cagoles » et « Dégenrée »). Disponible à prix libre (coût de
revient : un peu plus d’un euro) en nous contactant. Prochaînement
téléchargeable sur le site infokiosques.net.

***

Pour en
commander, vous pouvez m’écrire à chivain(aaaaaaahhhhrobase)no-log.org,
et pour les plus dingues, genre celles et ceux qui ont une photocopieuse
 dans leur salon, notre équipe de dispatching est en mesure de vous
envoyer un fichier informatique au format PDF dans les plus brefs
délais.

Yeah.

La lutte continue, comme on dit.

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Duflot Démission, rassemblement à Tours


Duflot Démission, rassemblement citoyen sur les marches de l’Hôtel de ville de Tours, mardi 3 juillet à 19h.

Car une écologiste sincère ne pas accepter tout et n’importe quoi pour rester au
gouvernement, Cécile Duflot, ancienne secrétaire nationale
d’Europe-écologie-les-verts doit démissionner.

L’ancienne ministre de l’Écologie, Nicole Bricq, avait annoncé il y a dix jours une
“remise à plat” de tous les permis d’exploration pétroliers et gaziers. Aussitôt le
gouvernement Hollande-Ayrault la débarque du gouvernement et réautorise les forages
pétroliers de Shell et Total au large de la Guyane.  Une écologiste sincère ne peut
pas accepter !

La construction du réacteur EPR de Flamanville continue malgré les mises en garde de
l’Autorité de Sureté Nucléaire, et le danger évident que représente le nucléaire
suite aux catastrophes de Tchernobyl et Fukushima. Le maire EELV du Chefresne
(Manche) est mis en garde à vue par la gendarmerie, puis poussé à la démission par
la préfecture, suite à son opposition à la ligne THT (Très Haute Tension)
Cotentin-Maine. Cécile Duflot ne doit pas cautionner et doit démissionner !

Pour toutes ces raisons, et bien d’autres encore, Cécile Duflot doit démissionner.
L’écologie ne peut pas être réduite à du marketing politique et une communication
mensongère, la planète a besoin d’actes sincères et courageux.  Pour la crédibilité
du mouvement écologiste, Cécile la démission c’est maintenant !

RDV mardi 3 juillet 19h, sur les marches de l’Hôtel de ville de Tours.  

Touraine sans nucléaire et le GENAPS (Groupement des écologistes non-achetés par le
parti socialiste).
Contact : 06 30 13 35 30   

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Thèses subjectives sur la violence

Thèses subjectives sur la violence

<http://flegmatique.net/2012/04/24/theses-subjectives-sur-la-violence/>

 

1.

J’ai une horreur viscérale, instinctive et irraisonnée de la violence –
en cela, je suis comme la plupart d’entre vous. Je suis physiquement
faible, émotionnellement délicate et la violence sous toutes ses formes me
fout la trouille. Je n’ai aucun courage physique et mon premier réflexe est
toujours la fuite. Jadis, lorsque je fréquentais encore les manifs, j’étais
toujours la première à prendre la poudre d’escampette dès les gaz
lacrymogènes étaient lancés. La vue du sang me fait tourner de l’œil. Tout
cela ne signifie toutefois pas que je sois pacifiste et non-violente.
2.

Je ne suis pas d’accord avec la définition que les étudiants de l’ASSE
donnent de la violence. Briser des objets inanimés, voler, faire éclater
une vitrine, mettre le feu à une poubelle, c’est de la violence. L’insulte
et l’abus verbal, c’est aussi de la violence; en fait, je crois que
personne ne me contredira si je dis que la violence psychologique à long
terme est beaucoup plus dommageable pour un individu qu’un bon coup de
poing au visage.
3.

La société telle que nous la connaissons – et telle que la plupart des
gens l’envisagent – ne pourrait se maintenir sans violence. Si en
démocratie parlementaire le pouvoir repose sur les urnes, ce n’est que de
façon symbolique. En réalité, c’est l’exercice de la violence qui permet
aux institutions de se perpétuer. Pour transformer les individus en
ressources qui lui sont utiles, en main d’œuvre, en consommateurs, en chair
à canon ou à trottoirs, la société produit des systèmes de violence
rationalisée.
4.

Cette violence existe sous la forme d’une menace constante, un flot
ininterrompu de vexations. La possibilité de perdre son emploi à la moindre
incartade et par le fait même la source de sa survie en est la plus
évidente. La multitude de lois (qu’il nous est impossible de toutes
connaître) qui régissent et encadrent strictement tous nos comportements en
est une autre. Malgré les beaux discours sur la démocratie et les droits de
la personne, la marge de liberté de l’individu dans notre société est très
étroite. Au moindre faux pas, cette marge est dépassée et l’individu doit
faire face à la violence institutionnelle – au flic, au soldat, au
tribunal, à la prison. D’autres institutions sociales comme l’école,
l’hôpital, l’institut psychiatrique, l’usine et le bureau qui nous sont
présentées comme participant à l’épanouissement de l’individu sont en
réalité des lieux où s’exercent la violence du système. Le système de
violence est si présent, si constant qu’il se présente à nous comme un bloc
monolithique qui n’agit que pour se reproduire, que pour assurer sa propre
pérennité.

1.

La morale est une forme de violence exercée par les institutions sur les
individus. Voilà pourquoi ce n’est que la violence institutionnelle qui est
moralement acceptable, pas celle des individus.

2.

C’est en réaction à cette violence systémique que le pacifisme se
développe. Le pacifiste considère l’injustice (un concept éminemment moral)
et la violence comme étant la source de tous les maux de l’humanité.
L’objectif étant d’éradiquer le mal, le pacifiste postule que les moyens
doivent être moralement en accord avec le but recherché; la question de la
violence devient alors un choix moral entre une acceptation de la violence
comme un système monolithique ou son rejet total. Le problème, c’est que
dans le monde dans lequel nous vivons, le pacifisme et la violence
institutionnelle sont intimement liés. Le pacifisme est une idéologie qui
exige la paix sociale totale comme son but suprême. Or, la paix sociale
totale exigerait la suppression complète des passions individuelles qui
créent les incidences individuelles de violence – et cela exigerait
paradoxalement un contrôle social total, qui est seulement possible… à
l’aide des institutions violentes telles que la police, la prison, la
censure, le salariat et la guerre.

1.

L’idéal pacifiste exige le maintien d’un système monolithique de
violence; la différence, c’est qu’il souhaite que ce système soit si
parfaitement intériorisé par l’individu; qu’il devienne invisible à l’œil
nu. Mais comme la morale est transcendante, elle a toujours besoin d’un
pouvoir extérieur à l’individu pour se faire respecter. On ne peut
s’échapper de ce cercle vicieux sans abandonner la posture de la
non-violence.
2.

Non seulement le système de violence se perpétue-t-il, mais il provoque
aussi immanquablement des réponses individuelles – certaines impulsives et
brouillonnes, certaines consciemment rebelles. Les plus visibles sont
réprimées de façon spectaculaire, le système justifiant alors sa propre
existence en instillant aux individus à la fois la peur de la violence des
criminels et celle de l’appareil répressif. La violence passionnée qui est
ainsi étouffée dans l’œuf se transforme en mort lente, faite de névrose et
de haine de soi. Et de la haine de soi, le pas est vite franchi vers la
haine de l’autre. L’hostilité et le dégoût envers l’altérité est une forme
de violence, subtile, certes, mais c’est la plus courante. Même les
pacifistes y ont recours abondamment – il suffit de les côtoyer un peu pour
s’en apercevoir.
3.

Le pacifisme, tout comme la violence du système, sont à rejeter si nous
voulons vraiment reprendre le contrôle de nos vies, car ce sont deux
logiques qui visent à nous domestiquer, à étouffer notre révolte. Nous
sommes des êtres nés du chaos, nous sommes autant capables de la violence
la plus féroce que de la tendresse la plus délicate. Que ça nous plaise ou
non, nous sommes de grands primates et la violence fait partie de nos
comportements. Comme pour les bonobos et les chimpanzés, cette violence ne
serait pas mortelle et servirait même de lubrifiant des relations
interpersonnelles si elle ne s’était pas institutionnalisée; ce n’est que
depuis que notre espèce s’est dotée d’institutions sociales que la violence
massacre à grande échelle. Refuser toute forme de violence, c’est
s’attaquer à ce que nous sommes dans notre corps et notre esprit; c’est
s’attaquer à notre individualité.
4.

Contrairement à ce que raconte le vieil adage, la violence en soi ne
perpétue pas la violence. Ce n’est que lorsqu’elle est institutionnalisée
qu’elle se perpétue en tant que système. Contre cette violence
institutionnalisée, il faut opposer une violence individuelle,
passionnelle, ludique – la violence de l’individu qui se réapproprie sa
vie. Les cibles de cette violence sont avant tout les institutions du
système, ses symboles et ses marchandises, mais peuvent aussi être des
individus, lorsqu’ils agissent en tant que représentants de ces
institutions, lorsqu’ils représentent une menace immédiate à notre capacité
à nous réapproprier notre vie.
5.

Pour éviter de se perpétuer, la violence insurrectionnelle doit éviter
de s’institutionnaliser – par la formation de milices ou de groupes
paramilitaires, par exemple, qui ne sont que des institutions de violence
dont l’ambition est de se substituer à celles déjà existantes contre qui
elles sont en lutte (ce qui est l’essence même de la politique). D’autres
groupes armés se donnent comme mission l’autodéfense; si on comprend ce
terme dans le sens de la simple préservation de soi, cet objectif est
toujours mieux servi par le conformisme ou la réforme des institutions par
les moyens qu’offrent le système et non la confrontation armée avec lui. La
plupart des guérillas s’étant historiquement terminées soit par
l’élimination dans le sang, soit par la prise du pouvoir et l’institution
d’un régime dictatorial, il est facile de comprendre à quel point cette
voie n’est pas souhaitable pour l’individu qui souhaite se réapproprier sa
vie. La lutte armée exige l’autorité et c’est justement l’autorité qu’il
faut abattre.
6.

Le vandalisme, les émeutes et les soulèvements spontanés sont loin
d’être les seuls moyens dont l’individu dispose pour se réapproprier sa
vie. Je suis toutefois convaincue qu’on ne peut pas en faire l’économie,
puisque décider de passer de la survie à la vie nous mène directement à
l’affrontement avec les institutions de pouvoir. Cette violence reste la
plus saine, la plus jouissive, la plus savoureuse d’entre toutes si elle
est vécue comme un jeu, comme une fête. Elle apporte la satisfaction
blasphématrice de souiller et d’enrayer, du moins pour un temps, du moins
dans un certain espace, la mécanique de l’oppression.
7.

La violence libératrice est utilisée tactiquement et intelligemment,
jamais systématiquement et rationnellement. Elle ne vise pas à se
perpétuer: elle est individuelle, même lorsqu’elle est exercée en groupe,
elle est provisoire, passionnée, créatrice dans sa destruction. Elle abat
les murs et ne laisse rien derrière qui permettrait de les reconstruire.

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