[Interluttants] N°31


Précarité et dette infinie, se défendre – L’Interluttants est de sortie

Publié, le jeudi 5 juillet 2012
Au sommaire de ce 31e numéro de L’interluttants :

– Si la précarité
– Politique du déficit et déficit de politique – Nous avons lu le rapport
de la cour des comptes
– Dette infinie
– Se défendre
– Outragé, Pôle emploi mord la poussière
– Un nouveau manuel sur les règles de l’indemnisation chômage des
intermittents est paru
– Une victoire des matermittentes
– Le management tue
– Brèves diverses

http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=6309

CIP-idf
13 bd de Strasbourg, 75010 Paris
M° Strasbourg Saint-Denis
Tel : 01 40 34 59 74
http://www.cip-idf.org/

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[Bons Baisers d’Italie] Nuit d’affrontements à Chiomonte

21 juillet 2012
NO TAV

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[Ne me libère pas, je m’en charge] Brochure féminisme révolutionnaire

Nouvelle brochure : Pour un féminisme révolutionnaire

  Cette de brochure de 48 pages retrace, en les résumant, les luttes
des femmes en France et dans le monde pour leur propre libération et
celle de leurs camarades hommes en même temps.

Elles est divisée en trois parties

– Féminisme et lutte de classe en France hier et aujourd’hui

– En avant pour la révolution socialiste et la révolution dans la
révolution

– Les femmes dans les guerres de libération nationale et les guerres
populaires.

Les victoires durement conquises se sont avérées parfois
fragiles tant l’ennemi est entêté et a peine à renoncer à des
avantages acquis» et à l’exploitation. N’oublions pas
cependant dans
cette longue lutte encore inachevée que l’ennemi n’est pas le genre
masculin dans son ensemble, mais les tenants du capitalisme et du
patriarcat associés. Les femmes savent très bien que la
solidarité des genres est nécessaire dans la lutte sur tous les
fronts qui mènera à la victoire : la voie de l’égalité et de
l’émancipation est inséparable du chemin vers le
socialisme. »

    Brochure à commander à :

drapeaurouge@yahoo.fr

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Je vais bien

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Nouveau site pour centraliser de l’information sur la répression

Nouveau site pour centraliser de l’information sur la répression
mercredi 18 juillet 2012

Pierre par pierre veut être un outil pour tous qui assistent à
l’anti-répression.

Adresse : jqiho7je6xty4ne4.onion (visiter avec tor browser ou tails
― instructions techniques en bas)

La répression c’est la pression et la violence que le pouvoir applique
contre tou-te-s celles/eux qui décident de se taper des règles imposées.
Elle essaie de dissuader, faire peur, empêcher, isoler, enfermer et punir
à la fois. La répression sert autant contre les indésirables, que contre
ceux et celles qui se révoltent, que pour maintenir le déséquilibre des
richesses et du pouvoir.

Quand les keufs, qui assassinent régulièrement, exigent la présomption de
légitime défense. Quand les caméras de vidéo surveillance poussent comme
des champignons. Quand la police et la justice sont en train de connecter
leurs fichiers informatiques avec leurs potes dans tous l’Europe et avec
les “collègues” du secteur privé. Quand la délation devient un devoir
citoyen formalisé. Quand de plus en plus de gens se trouvent face à la
justice parce que leur ADN “a bipé”. Quand il suffit d’un préfet pour se
trouver enfermé en psychiatrie. Quand on vit dans une société dépolitisée
ou il parait difficile de trouver un chemin entre le pétage de plomb
individuel et les associations syndicales/citoyennes

…on trouve qu’il est bien temps de s’organiser plus sérieusement contre la
répression. Ce site veut en faire une partie. La partie qui devrait nous
permettre de communiquer et s’informer sur nos pratiques aussi que celles
des keufs, sur les évolutions légales, sur les procès à venir, de partager
des réflexions, des comptes rendus aussi que des analyses et des
ressources. On n’est pas là pour revendiquer nos droits, mais pour mieux
connaître notre ennemi, pour avancer la solidarité et pour partager nos
stratégies.

On a l’impression que trop souvent on porte notre fardeau juridique
tou-te-s seul-e-s, même quand on a des allié-e-s tout proches. Beaucoup de
gens ne communiquent pas quand ils/elles ont à faire avec la police ou la
justice. Cette isolement ne fait qu’aider la répression. Nous voulons vous
inciter à poster vos expériences ici, ainsi que vos dates de procès, vos
analyses et ressources.

On constate qu’il y a déjà beaucoup à lire sur internet mais que les
ressources se trouvent enterrées dans les fils de publication sur
Indymedia, que celles qui existent sur papier n’arrivent souvent pas sur
internet, que les infos sont dispersées. Ceci nous a donné envie de créer
un plate-forme pour tout centraliser. On veut bien publier une liste des
caisses de solidarité existantes, ainsi que les précédents judiciaires qui
peuvent nous aider à nous défendre. Le but c’est de permettre de faire des
recherches bien pointues dans les archives à partir des filtres.

On vous invite tou-te-s à vous informer ici, et aussi à contribuer. Le
site accepte que des contributions anonymes, mais ils seront validées par
un-e modérat-eur-rice avant publication. Veuillez patienter si on est pas
tout de suite disponible. Le site se dirige plutôt vers les infos
qualitatives et durables que vers les nouvelles d’urgence.

Le site est actuellement très jeune et un nombre d’outils nécessaires ne
sont pas encore fonctionnels. Le travail effectué a été focalisé sur la
visualisation des articles, sur la publication ouverte et sur la sécurité.
Il n’y pas encore des outils de recherche avancés, d’outils de
modification anonymes des articles existants. Ces outils sont
indispensable et sont en production.

Tor est un réseau qui a pour but de permettre ses utilisateurs de naviger
sur internet d’une manière plus anonyme. (bien expliqué, en anglais ->

https://www.torproject.org/about/overview.html

Il consiste d’un logiciel qui tourne sur l’ordinateur de l’utilisateur et
qui fait des connections crypté à travers au moins trois ordinateurs dans
des pays différants pour rendre dificil l’identification. Le site pierre
par pierre est un service caché par tor. Cette methode d’hébergement
permet aux sites qui l’utilisent de cacher leur emplacement, et de donner
un point de rendez-vous à votre serveur Tor pour communiquer. Pour
contacter ce point de rendez-vous, votre serveur Tor ainsi que celui du
site en question utilisent tous les deux un chemin qui passe par trois
autres serveurs Tor et cryptent leur communication entre eux deux.

La consequence est par ailleurs que ce n’est pour le moment pas possible
de visiter le site sans le logiciel tor. Celui-ci vient dans deux formats
pratiques :

Tor browser bundle -> est un firefox equipé avec tor -> www.torproject.org
 Tails -> un système live qui ne permet pas seulement de connecter à
internet avec tor, mais aussi de travailler sur un ordinateur sans y
laisser des traces ->

https://tails.boum.org/index.fr.html

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Un mois avec sursis pour avoir giflé un policier qui portait des insignes nazis

Publié le 13/07/2012
Le tribunal de Limoges (Haute-Vienne).

Le jugement paraît invraisemblable. Et pourtant, deux jeunes de Limoges
ont été condamnés, jeudi 12 juillet, à un mois de prison avec sursis et à
600 euros de dommages et intérêts pour avoir giflé, le 4 mai 2011, un
homme arborant sur son tee-shirt deux insignes nazis. Mais l’homme en
question, qui s’est vu délivrer deux jours d’ITT après l’altercation,
était un officiel de police en civil, qui a juré à l’audience ne pas
connaître la signification des symboles.

« Aujourd’hui, ce qu’on nous explique en jugeant Alban et Mathieu, c’est
qu’il y a une loi pour les antifascistes mais pas pour les néonazis qui
peuvent se balader en toute impunité à Limoges avec des insignes nazis, ce
qui est interdit par la loi », ont déploré au cours de leur plaidoirie les
avocats des deux prévenus, cités par La Montagne.

« Êtes-vous mandatés pour faire justice vous-même ? »

En vain. Alors que l’un des deux jeunes a expliqué s’être senti lui-même
violenté « au nom de l’humanité » en voyant ces symboles nazis, la
présidente du tribunal lui a rétorqué qu' »il y a des règles et vous vivez
dans un pays de droit. Êtes-vous mandatés pour faire justice vous-même ? »

Alors que la victime réclamait 2000 euros de dommages et intérêts, et que
le procureur de la République avait requis des heures de travail d’intérêt
général, la présidente du tribunal a finalement prononcé une peine plus
sévère, condamnant les deux prévenus à un mois de prison avec sursis et à
verser 600 euros à la victime. Selon La Montagne, contacté par FTVi, le
policier n’a jusqu’à présent pas été inquiété.
(leur presse)
http://www.francetvinfo.fr/un-mois-avec-sursis-pour-avoir-gifle-un-policier-qui-portait-des-insignes-nazis_118403.html

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Retour week end Chefresne


Nous publions ci-dessous un texte écrit par plusieurs militants
ayant participé au week-end de résistance du Chefresne contre la THT.

Du 22 au 24 juin dernier a eu lieu un week-end de résistance à la
construction de la ligne THT (Très Haute Tension) Cotentin-Maine. Ce
week-end s’inscrit dans la continuité de réflexions, d’informations et
d’actions collectives menées depuis plusieurs mois. Les deux premiers
jours étaient consacrés à des échanges entre locaux et militants-es
antinucléaires venus-es d’un peu partout ; le dimanche étant une journée
d’action dont la finalité était double, à savoir rendre visible cette
résistance et saboter l’avancée des travaux sur la ligne THT.

Retournons plus précisément sur cette journée :

Deux cortèges sont partis du camp, l’un marchant vers la mairie du
Chefresne, l’autre vers les pylônes. Ces deux cortèges étaient totalement
solidaires, en lien permanent, et poursuivant la même volonté politique.
Au sein de ces deux cortèges nous étions une vingtaine de personnes, toutes
antinucléaires, à s’être constituées comme un groupe « médical » autogéré en
capacité d’assumer les premiers secours. Nous tenons à bien préciser que
nous n’étions pas là en tant que prestataires de services, mais bien en
tant que personnes participant activement a la construction de la lutte
collective contre le nucléaire et son monde.

Au sein même de cette équipe médic, nous nous inscrivons dans une
perspective politique d’échanges et de transmissions de savoirs et
pratiques, rejetant les notions d’experts et de spécification des tâches.

Nous écrivons ce texte afin de faire un constat précis des événements et
de dénoncer les violences « policières » assumées et préméditées par la
préfecture de la Manche qui ont eu lieu ce dimanche 24 juin. Parce que
cette journée n’est ni à oublier ni à banaliser, et qu’elle marque une
nouvelle fois l’impunité et la monstruosité militaire, il nous semble
important que ces constats et ces dénonciations soient diffusés largement
aussi bien au cercle antinucléaire, aux professionnels en contact
avec les victimes, qu’à n’importe qui ayant à faire aux forces de l’ordre.
Cela, à la fois en solidarité avec nos amis-es et à visée
d’auto-médiation.

Les moyens utilisés par la gendarmerie, outre les effectifs évidemment
conséquents,
étaient tous employés en vue de nuire et de blesser avec une détermination
forte, pensée et assumée.
Pour le cortège se dirigeant vers les pylônes THT était déployé un arsenal
comprenant des grenades explosives dites assourdissantes ou de
désencerclement, des
grenades lacrymogènes et des matraques. Les tirs, au lance grenades ou à
la main, étaient sciemment dirigés vers les personnes, arrivant au niveau
du visage le plus souvent. Rappelons que les grenades sont mortelles
lorsqu’elles sont lancées à tir tendu (pratique interdite par la loi), ce
qui était le cas et qui devient une norme.

L’attaque a débuté de façon immédiatement brutale (à environ 200m du camp)
avec des blessés-es graves dès la première charge, et n’a pas diminué
d’intensité même lors de notre repli vers le camp. Et même lorsque des
cordons de sécurité étaient constitués par nous-même autour de nos
blessés-es et qu’ils signalaient verbalement aux bleus la situation, les
charges et les tirs ont continués exactement avec la même violence.
L’autre cortège a essuyé des tirs de grenades lacrymogènes, sans
sommation, au bout d’à peine quelques centaines de mètres de marche, ce
qui a entrainé son repli immédiat.

En ce qui concerne les blessés-es :

une personne a été blessée à l’œil de manière très grave, elle a été
transférée d’un hôpital périphérique au CHU de Caen le jour même, sa
vision est largement amputée par une hémorragie du vitré et le pronostic
est réservé quant à la récupération de son acuité visuelle.

une personne a subit un traumatisme crânien grave avec atteinte de l’œil
suite à un tir tendu de grenade, il a été opéré le soir même. Il souffre
d’une triple fracture du massif facial et la rétine de son œil a été
touchée par la violence du choc. Sa vision est également altérée de
manière irréversible à 1/20ème.

Ces deux personnes ont nécessité une évacuation en urgence. Or, la
préfecture a volontairement saboté l’arrivée des véhicules médicalisés sur
le camp. Les consignes étaient données de bloquer le premier véhicule
médicalisé à quelques dizaines de mètres du camp. Une journaliste présente
sur les lieux a constaté ce blocage par un cordon de gendarmes, ce qui a
certainement permis son lever. Le deuxième a carrément été réquisitionné
par la gendarmerie.

Ces deux victimes ont donc attendu plus d’une heure trente. Peut-on parler
d’autre chose que de cynisme et de sadisme ?

une autre personne a eu une plaie importante au niveau du front (coup de
matraque), ayant nécessité des points de suture.
Les blessés-es restants (environ 20) sont consécutifs aux multiples
explosions de grenades assourdissantes et de désencerclement. En
explosant, des impacts métalliques se logent dans les chairs en profondeur
jusqu’à plusieurs centimètres sous la peau, sectionnant potentiellement
nerfs et artères.

Ainsi, une blessée a été transférée au CHU et 15 éclats ont été constatés
(jambe os, genou, vagin, sein, bras). L’un d’entre eux a carrément
sectionné un nerf de l’avant bras. Elle a été opérée (ce qui ne signifie
pas qu’on lui ait retiré tous les éclats de son corps) mais garde des
séquelles motrices et sensitives des doigts.

Les autres gardent leurs éclats dans leur corps, ce qui n’est pas sans poser
problème, à court comme à long terme. A noter : le médecin régulateur du
SAMU, avec qui nous étions en lien, était harcelé par le chef de cabinet
de la préfecture afin de fournir les identités des blessés-es et leur
hôpital de destination. Si lui et d’autres soignants-es s’en sont tenu au
secret médical, des employés-es de l’hôpital d’Avranches ont sciemment
communiqué avec la gendarmerie préférant être indic plutôt que soignant…
Chapeau les collabos !

Des policiers étaient également en faction devant certains hôpitaux du
coin. Il a aussi été signalé de véritables barrages policiers (en ligne
sur la route avec tenue de combat) arrêtant tous les véhicules et
contrôlant les identités. Et ils ont même été jusqu’à surveiller l’entrée
du CHU de Caen où deux fourgonnettes et « une ligne » de gardes mobiles
attendaient sur la voie d’accès. La répression prime clairement sur
l’assistance.
Enfin, malgré la solidarité entre nous tous, le sentiment d’effroi laisse,
pour certains-es d’entre nous, des marques dans nos psychés qui mettront
du temps a cicatriser… Marques façonnant, mais n’effaçant rien de notre
désir de révolte.

Notre propos n’est pas « de pleurer sur notre sort » car nous savions dans
quoi nous nous impliquions. Nous ne sommes pas dupes, la France est un
État policier qui montre son vrai visage quand on s’attaque à ses piliers
fondateurs, notamment l’industrie nucléaire. Certes cela n’est pas
nouveau, mais mérite d’être rappelé sans cesse. L’état ne supporte pas sa
contestation, et avoir du sang sur les mains ne lui fait pas peur. Et ce
texte a pour but d’informer, encore et toujours, que la violence étatique
n’est pas que symbolique, mais s’incarne aussi dans le corps de
nos compagnes et compagnons touchées-s.

http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1212

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Petits conseils destinés aux personnes trans-friendly (ou qui veulent l’être)

Petits conseils destinés aux personnes trans-friendly (ou qui veulent
l’être),
par Elly Henry

Avantpropos
J’avais écrit il y a déjà quelques temps cette liste de conseils, intitulés «Petits
conseils destinés aux militant-e-s transfriendly
(ou qui croient l’être)» car il me semblait, vu mon expérience personnelle, qu’il y
avait souvent des lacunes sur
la façon de s’exprimer face à des trans’ et pour parler des trans’.
J’ai décidé de l’étendre au milieu non-militant, puisqu’il me semble que tout le
monde peut être intéressé par le sujet.
Les trans’ ne sont pas si rares et sont de moins en moins invisibles, et il n’est
pas nécessaire d’être un activiste LGBTI
pour en croiser.
Ces conseils peuvent paraître un brin professoraux, voire moralisateurs. Je m’en
excuse par avance. Cependant, ma
petite expérience m’a montrée que même les personnes qui ne pensaient pas à mal
pouvaient faire preuve
d’indélicatesse. Ce n’est en général pas par transphobie, mais simplement par
ignorance. Donc voici quelques pistes
pour éviter de paraître impoli.
Ces conseils ne sont pas une référence. Certain/e/s trans’ ne seraient peut-être pas
d’accord avec eux ; ils sont
certainements discutables. Ils ne sont pas non plus une nouveauté : pour beaucoup,
ils relèvent d’un certain bon sens,
et il y a déjà des pages similaires existantes
1
. Seulement ces conseils ne sont pas forcément très diffusés en dehors des
milieux «trans’» ; et quand bien même, un peu de répétition sur le sujet ne ferait
pas de mal.
petits_conseils (le pdf)

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…Images Madrid

 

 

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[Ni Oubli, ni Pardon] Calais, le 9 juillet 2012


Calais. 9.7.2012.

Une mort de plus. Au cours des premières heures du samedi 7 juillet 2012,
notre ami N. 28 ans, originaire du Soudan, est mort dans le centre ville
de Calais. Son corps a été sorti du canal à proximité de la
sous-préfecture. Comme souvent, la police a refusé catégoriquement à la
famille et aux proches l’accès au corps, et de rechercher les causes de la
mort. Elle avait déjà une histoire à raconter, qui tombe en morceaux à
mesure que les informations arrivent.

Pas que ça ait forcément un rapport avec la vérité, mais voici la version
officielle : N a volé un téléphone dans le centre ville, il est pourchassé
par un ami de la « victime », et, d’une manière ou d’une autre en arrive à
tomber ou à sauter dans le canal, où il se noie. Apparemment il n’y a pas
besoin de faire une autopsie ou une enquête. Pas besoin d’expliquer les
mouvements de police cette nuit-là juste avant que N meure. Pas besoin
d’attendre une preuve du fait qu’il ait volé quoi que ce soit. Cette
histoire est sortie tout droit des bouches policières pour arriver sans
plus d’investigation dans le journal-perroquet de caniveau et de haine « La
Voix du Nord ». Un migrant. Un noir. Un voleur. Un accident, peut-être même
une mort bien méritée.
Les ami-es de N, et les témoins, ont une version différente. Nous ne
pouvons pour le moment en dire plus sur ce qui s’est réellement passé,
mais nous le ferons très bientôt. Ce matin (lundi 9 juillet 2012) environ
40 personnes ont manifesté devant le poste de police à Calais. N était
très apprécié. Nous espérons écrire davantage sur sa vie également, dans
le respect de sa famille et de ses proches. Nous ne laisserons pas oublier
sa mort.

Que les autorités étatiques et les médias complices des morts à Calais
étouffent l’affaire est habituel. Rien que pour donner un exemple récent,
le 22 décembre 2011, un autre ami, Ismaël, était retrouvé mort en bas d’un
pont dans le centre de Calais. La police avait immédiatement clos
l’affaire, concluant à un suicide. Elle avait refusé que ses ami-es voient
ou identifient le corps, et avait refusé de pratiquer une autopsie. Les
ami-es d’Ismaël sont allé-es deux fois au poste de police demander à voir
son corps et les deux fois avaient essuyé un refus et reçu des menaces
d’arrestation de la part de la police aux frontières (PAF) s’illes ne
partaient pas. Seul un ami, Français et blanc, a eu le droit d’entrer pour
l’identifier. Il n’y a pas eu plus d’investigation.

La frontière tue. Nous ne savons pas comment Ismaël est mort. Nous avons
vu maintes fois la police chasser les migrant-es des ponts vers les
canaux, vers le port. Les balles et les bâtons ne sont pas les seuls
moyens de tuer les gens. Une chute d’un pont peut tout aussi bien tuer.
Les coups répétés et la faim peuvent tout aussi bien tuer. Les années de
peur et de frustration et d’humiliation peuvent tout aussi bien tuer. Ce
sont ces morts qui gardent à l’abri des étrangèr-es le butin pillé par
l’Europe.

Ni Oubli. Ni Pardon. (Don’t forget. Don’t forgive.)
calaismigrantsolidarity.wordpress.com

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