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[PUNK TRANS] Merci Germain Messire le roi de mauvais aloi
Publié dans Concert, Répression, Thanks for the future
Marqué avec concert interdit, Les prédales noires, Thanks for the future
Commentaires fermés sur [PUNK TRANS] Merci Germain Messire le roi de mauvais aloi
[Punks for the Future] Interdiction et transfert de concert
Les punks Transes font peur à Germain -et la ville de Tours-, qui interdit le concert prévu ce soir au squat Thanks For The Future.
Mais le Punk n’est pas mort!
C’est pourquoi le concert des Pédales Noires est déplacé chez les Colettes à Paul Bert à 21h00 ce soir.
Soyons nombreux-ses pour secouer la ville
Faites tourner….
Que la peur change de camp !
http://cestdejatoutdesuite.noblogs.org/2013/02/13/que-la-peur-change-de-camp/
On en fait le constat tous les jours : la situation économique se durcit.
Les licenciements massifs, comme à Ford Genk ou chez Arcelor-Mittal, se
succèdent, les fermetures d’usines et de boîtes se comptent par dizaines,
les allocations sociales supposées acheter la paix des démunis sont revues
à la baisse. Dans d’autres pays européens comme la Grèce, le Portugal ou
l’Espagne, la situation est devenue dramatique, à un point tel que de plus
en plus de gens commencent désormais à avoir faim.
Face à cela, le pouvoir ne faiblit pas. Au contraire, les budgets pour tout
ce qui concerne la répression et la sécurité augmentent. Plus de policiers,
plus de prisons, plus d’uniformes, plus de mesures répressives : le pouvoir
n’est pas aveugle, il se prépare à l’éventualité d’une forte tempête
maintenant que le miroir de la paix sociale se fissure. Les affrontements
qui ont eu lieu à Bruxelles et à Namur lors des manifestations suite à
l’annonce de la fermeture d’une grande partie du complexe sidérurgique
d’Arcelor ne sont alors peut-être que des signes avant coureurs.
Cela dit… le véritable rempart du pouvoir, de ce système social
d’oppression et d’exploitation, n’est peut-être pas tant sa police et sa
capacité à acheter le consentement de ceux qui le subissent que. La peur,
qui semble être un allié redoutable du pouvoir, un allié difficile à
abattre. Peur de perdre la maigre sécurité des moyens de subsistance qui
restent ; peur de perdre même la triste perspective d’une vie passée à
bosser ; peur de perdre ce qui existe, aussi malheureux que ce soit. Si le
courage peut déplacer des montagnes, la peur constitue certainement le
principal fondement de ces dernières.
Mais ces fondements ne sont pas immuables… ils sont même d’argile. Pour peu
que un élan se mette à souffler, que la dignité se dresse déeout, que le
désir d’aventure et de liberté jaillisse enfin des profondeurs de nos âmes
mutilées par ce monde technologique, la peur commence à se dissiper. Elle
peut alors céder sa place à ce que l’homme a de meilleur en lui : la lutte,
et la solidarité contre tout ce qui nous opprime.
Mais la peur se manifeste aussi comme un policier dans nos têtes. Ne pas
dépasser les limites : manifester, mais sagement, sans débordements ; faire
grève, mais ne pas endommager les machines ; attaquer les rangées
d’assassins en uniforme, mais ne pas casser les vitrines de ce qu’ils
cherchent à protéger ; contester et protester, mais ne pas songer à une
révolution.
Les gardiens de ces limites ne sont pas seulement les politiciens qui
témoignent leur compassion ou les médias qui condamnent « toute acte de
violence », ce sont en fait souvent, surtout, ceux qui prétendent diriger
les mouvements de lutte, comme les chefs syndicaux, les spécialistes
envoyés par la centrale pour faire en sorte que leur position de
représentants des travailleurs et de négociateurs avec le pouvoir
capitaliste ne soit pas remise en question.
Pour vaincre la peur, il faut attaquer. Et attaquer l’Etat et le capital,
c’est saboter leurs petites structures disséminées partout, des
supermarchés aux bureaux, des banques aux relais de portables, des agences
d’intérim aux voitures des riches. Détruire le pouvoir et se défaire de
l’habitude millénaire d’obéir, c’est s’organiser nous-mêmes, sans
hiérarchies ni chefs, pour étendre la lutte sur tous les fronts. Eroder la
concurrence et la compétition, c’est transformer la solidarité en arme, se
reconnaître dans le combat d’un autre, jeter des ponts entre les différents
conflits qui remettent le pouvoir en question. La tempête, c’est chaque
goutte de pluie qui tombe, c’est le coup de tonnerre, c’est l’éclair qui
illumine le ciel, c’est le vent qui souffle de tous côtés, ce sont tous les
éléments de la nature qui deviennent incontrôlables…
Pour que la peur change de camp, il faut oser briser la routine qui rythme
nos soumissions. Il n’est pas possible de lutter sans se mettre en jeu.
Sauter dans l’inconnu est toujours risqué, mais la certitude de mourir
esclaves et soumis est simplement insupportable pour celui dont le cœur
palpite encore. Explorons donc les forces que nous avons en nous, non pas
pour sauvegarder ce qui existe, mais pour détruire ce qui nous détruit.
___________________________
[Lu dans *Hors service
n°33*http://cestdejatoutdesuite.noblogs.org/2013/02/13/hors-service-n33/
]
Publié dans Général
Commentaires fermés sur Que la peur change de camp !
Round’up Non Merci chez Castorama
Communiqué du collectif Round’up Non Merci – Paris
le 15 février 2013
30 militants du collectif Round’up Non Merci ont manifesté durant une
demi-heure ce jour dans la boutique Castorama de la rue des Flandres à Paris,afin de protester contre la vente de Round’up par cette enseigne à destination des jardiniers amateurs. Il s’agissait de la deuxième action de ce collectif dans cette boutique, afin d’obtenir le retrait du Round’up. Le collectif Round’up Non Merci existe depuis décembre 2012 et envisage d’autres actions du même type
en région parisienne et ailleurs en France.
Round’up Non Merci rappelle que plusieurs études
scientifiques ont montré la toxicité du Round Up, notamment l’étude du
professeur Gilles Eric Séralini de l’université de Caen. La firme Monsanto,
fabriquant du Round’up, a également été condamnée en 2007 à Lyon pour publicité
mensongère sur la biodégradabilité et l’innocuité du produit. Monsanto a été
impliqué dans d’innombrables scandales sanitaires : Agent Orange, PCB,
hormone de croissance, etc.
« D’ici décembre, le sort de ce pesticide
doit être discuté au Parlement français et à la Commission européenne.
Seulement, sans pression populaire, le pesticide le plus vendu au monde, et
sans doute l’un des plus dangereux aussi, risque de passer une fois de plus
entre les gouttes… Je ne comprends pas comment un produit ayant prouvé sa
toxicité peut encore être en vente libre en France ! », Rémi du collectif Round’up
Non Merci.
http://www.roundup-non-merci.fr/
Contact : Rémi 06 30 13 35 30
[Armement de l’Ordre] Les armes des flics et appel
On a commencé à bosser sur les armements des flics et on aimerait aller
plus loin en constituant un dossier à charge contre les armes des flics et
leur utilisation. Mais pour ça on a besoin de témoignages, de photos des
blessures, de vidéos et de docs sur le sujet.
On a déjà sorti cette brochure :
https://we.riseup.net/assets/123523/ARMEMENTS%20POLICE%20A3.pdf
Si vous voulez participer à ce boulot, on a créé un mail exprès pour ça :
temoignage@riseup.net.
Publié dans Control, Répression
Marqué avec armement, Flics
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[Poitiers] Sortie de l’Epine Noire n°III
Bonjour,
Le numéro 3 de l’Épine Noire, journal apériodique de contre-information
sur Poitiers et des alentours vient de sortir.
Le site internet : epinenoire.noblogs.org
La page de téléchargement du journal :
http://epinenoire.noblogs.org/?page_id=504
Voici l’édito :
Février 2013.
En ce début d’année 2013, François Hollande, le président de la
République, a ouvert plusieurs fronts.
Tout d’abord, il y a le front intérieur, celui de la « bataille pour
l’emploi ». Or, il s’ avère que le pouvoir socialo-écologiste a une
nouvelle fois démontré qu’il ne pouvait pas tenir une de ses promesses
électorales, enrayer la montée du chômage pour des milliers de
travailleurs. Les sidérurgistes d’Arcelor-Mittal, les ouvriers de
l’automobile comme ceux de PSA à Aulnay-sous-Bois, ceux de Goodyear
d’Amiens-Nord ou ceux de Pétroplus ne se font guère d’illusions : ils ne
peuvent compter que sur eux-mêmes, les dynamiques de luttes convergentes
qui se nouent et les échos certains au sein de la société. Le ministre de
la Police, à savoir Manuel Valls, ne s’y trompe pas lorsqu’il se dit
inquiet des risques d’« implosions ou explosions sociales », affirme qu’«
on ne peut pas casser l’outil de travail » et qu’il arbore des dispositifs
policiers autour des usines occupées.
Comme le rappe le groupe La Rumeur : « […] le spectre du chômage justifie
une volonté délibérée de flicage ».
Parallèlement, il y a tout un battage médiatique (favorisé par une étrange
lenteur à légiférer, même si le projet vient d’être adopté par
l’Assemblée) sur la question de l’élargissement du mariage aux couples
homosexuels, qui met en lumière la volonté du gouvernement de masquer les
luttes en cours par un sujet, certes, sérieux en matière d’« égalité
formelle des droits » mais très réformiste au regard de l’histoire des
mouvements gays et lesbiens. Cela a eu pour effet de redonner du crédit
aux politiques en caricaturant la dualité, rassurante, des camps
politiques au Parlement comme dans la rue, gauche/droite,
conservatisme/modernité, régression/progrès, croyant/athée, etc.
Puis il y a un second front, extérieur celui-là, ouvert un certain 11
janvier au nord du Mali (ou « Sahélistan »), et qui prouve une fois encore
que la gauche de gouvernement souhaitait montrer aux États-Unis que la
Fraaaance (!) ne peut se contenter d’être un gendarme régional en
continuant d’assumer son impérialisme et son néocolonialisme en Afrique,
mais qu’elle est une grande puissance. C’est comme donner un avertissement
pour faire peur à tous les gens qui luttent partout, en particulier aux
mouvements révolutionnaires de Tunisie et d’Égypte.
C’est ce même pouvoir qui travaille ici, dans la ville « bonhomme », où
les laborantins changent de tête. À la préfecture : Élisabeth Borne. Une
ancienne jospinette aux manettes dans la région, spécialiste des dossiers
de grands projets d’aménagement capitaliste du territoire. Vous voyez le
dièse? Cœur d’Agglo, LGV Tours-Bordeaux, LGV Poitiers-Limoges, etc. Ne
vous en faites pas, quand il faudra empêcher toute manifestation hostile
au contrôle social, elle en sera.
Pendant ce temps-là, des travailleurs se mettent en grève, se battent,
luttent comme ils peuvent soit pour sauver leur emploi, soit pour avoir
des augmentations de salaire, ou bien encore pour réclamer des indemnités
de licenciement comme le font les ex-ouvrières de l’usine saint-savinoise
d’Aubade.
Ces réactions de travailleurs (ou pas), qu’elles soient plus ou moins
populaires, nous font plaisir, même si elles n’annoncent, bien évidemment,
pas la fin imminente du rapport social capitaliste ; ce sont sans doute
des voies qui aiguisent les lames de la critique, et comme le dit le vieil
adage : « Qui ne tente rien n’a rien ».
Veuillez agréer l’expression de nos plus révolutionnaires salutations !
L’Épine Noire
Publié dans Journal/ Bulletin d'infos
Marqué avec l'épine noire, Poitiers
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[Thanks for the future] sur radio Campus
Publié dans Liberté de circulation, Logement / Squat, Procès, Thanks for the future
Marqué avec radio, Thanks for the future, Toulouse
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[Uni(ci)té] Pour en finir avec les troupeaux
Solomon Asch invita en 1951 un groupe d’étudiants (entre 7 et 9) de 17 à 25 ans à participer à un prétendu test de vision auquel avaient auparavant été soumis des sujets témoins qui n’eurent aucun mal à donner toujours la bonne réponse. Tous les participants étaient complices avec l’expérimentateur, sauf un. L’expérience avait pour objet d’observer comment cet étudiant (le sujet « naïf ») allait réagir au comportement des autres.
Les complices et le sujet furent assis dans une pièce et on leur demanda de juger la longueur de plusieurs lignes tracées sur une série d’affiches. À gauche, une ligne modèle, et à droite, 3 autres lignes. Chacun devait dire laquelle de ces 3 lignes sur la droite était égale à la ligne modèle de gauche1. Avant que l’expérience ne commence, l’expérimentateur avait donné des instructions à ses complices. Au début, ils donnaient la bonne réponse, mais lors du 3ème essai, ils donnèrent unanimement la même fausse réponse. Le sujet « naïf » était l’avant dernier à répondre. Asch mit en avant que celui-ci fut surpris des réponses énoncées par ses acolytes. Au fur et à mesure des essais, il devint de plus en plus hésitant quant à ses propres réponses.
Les résultats de cette expérience ont montré que la plupart des sujets répondaient correctement, mais qu’un grand nombre (36,8 %), perturbés, finissait par se conformer aux mauvaises réponses soutenues à l’unanimité par les complices. Les sujets étaient même amenés à soutenir des réponses allant contre l’évidence et leur propre vue (voir les expériences filmées), pour par exemple affirmer que deux lignes avaient la même longueur, alors que l’écart était très visible car de plus de 5 cm.
Après l’annonce des résultats, le sujet attribuait généralement sa piètre performance à sa propre « mauvaise vue ». Ceci rejoint dans une certaine mesure l’expérience de Milgram où le sujet accuse l’expérimentateur d’être responsable de son comportement. Dans les deux cas, le sujet se dédouane de la responsabilité de ses décisions sur un élément extérieur à sa volonté.
[Thanks for the future] Du son contre les expulsions
Publié dans Concert, Liberté de circulation, Logement / Squat, Thanks for the future
Marqué avec concert, Squat, Thanks for the future, Tours
Commentaires fermés sur [Thanks for the future] Du son contre les expulsions
“Ni Dieu, Ni Maître”… sauf maîtres bouchers ?
https://lecridudodo.noblogs.org/
Décidément… ça ne s’arrange pas à Radio “Libertaire” et à la Fédération“anarchiste”.
Il y a bientôt 3 ans, la plus “rebelle” des radios nous gratifiait déjà d’un étrange
spectacle radiophonique teinté racisme et de banalisation de thèses fascisantes à
propos d’Islam (un autre sujet sur lequel la F.”A”
n’est franchement pas non plus très à l’aise – genre on aime pas “la
religion, mais surtout celle qui vient d’ailleurs”). Cette fois, c’est
au tour de l’émission traitant de véganisme et d’antispécisme “Le Vivre Ensemble”
d’être supprimée purement et simplement de l’antenne pour “propagande
antispéciste”, en gros (le communiqué des gens qui animaient cette
émission est lisible ici
– malgré quelques errances et un texte long, il a le mérite de
contrecarrer avec relativement d’argumentaire les tribulations de leurs
censeurs).
A la F.A et chez les “anti-autoritaires” assimilés, la chasse aux
véganEs continue donc. L’occasion pour nous de revenir sur cette
nouvelle lubie militante et d’en toucher quelques mots aux concernés.
L’été dernier (Aout 2012), c’est à une scène de lynchage collectif de
végan-e-s et végétarien-ne-s qu’ont pu assister les gens qui se sont
rendus aux “rencontres internationales de l’anarchisme” organisées
par l’I.F.A à Saint Imier en Suisse. En effet après que plusieurs
anarchistes véganEs se soient opposées à la tenue d’un barbecue payant
en plein milieu de la cour où les cantines préparaient et servaient
leurs repas. Plusieurs militants se sont alors littéralement sentis
pousser des couilles. Il faut savoir que les cantines étaient également
entièrement végétaliennes et à prix libre (tant qu’on reste dans les
cuisines et qu’on la ferme : “tout va bien”). Cet épisode d’une
violence assez inattendue a donc été l’occasion de jet de canettes, de
coups, d’insultes notamment sexistes, de menace de morts, etc…
Les Panthères Enragées, un collectif vegan et anti-autoritaire, raconte dans son
récit les évènements :
A ce moment là, la tournure des évènement est devenue
assez « folklorique », et nous avons subi une série de violences :
L’homme du barbecue à pris sa spatule pour brûler un camarade, il en a
mordu un autre, des gens ont aspergé de vins des militant-e-s, un homme a
tenté de nous frapper, d’autres nous ont giflé, poussé. On nous a
traité de fachos, nazis, islamistes, on nous a demandé qui était le
responsable de tout ça, certains se sont offusqués de voir une telle
action directe dans un rassemblement anarchiste. (« Ils font ça ici
!!?? »). Quelques sympatisant-e-s dont des copines féministes (non
veganes) sont venus tenter de nous défendre, aidés d’autres personnes,
et ont fait spontanément le lien avec le combat féministe (« Tous les
combats ont commencés comme ça, le combat féministe aussi ! »). Nous
étions tout autour du barbecue, faisant une chaine humaine, tournés vers
la foule, dont certaines personnes s’étaient rapprochées. Beaucoup
d’entre nous avons eu des débats houleux avec certains, dans une
mauvaise foi et une agressivité impressionnante la plupart du temps.
Déterminés à ne pas en rester là (la lutte contre le véganisme étant
décidément un combat qui demande beaucoup d’entrain militant, d’encre et
de mauvaise foi), les fiers à bras de la F.A et leurs amis (quelques
uns de l’O.C.L, avec qui ce n’était pourtant pas la joie, mais enfin la
haine du végan : ça réconcilie) se sont grassement lâchés sur ces
“emmerdeurs de végans” venus gâcher la petite fête commémorative pour
vieux barbus et jeunes recrues, le tout dans le consensus sur les
“bonnes vieilles traditions”. Notamment, et respectivement dans un
article du “Monde Libertaire” sobrement intitulé “Les animaux, ils sont gentils” et
un encart du “Courant Alternatif” au titre lui aussi ronflant : “La «société anar»,
une Suisse qui mangerait vegan ? Au secours, fuyons !”.
L’article
du M.L est sensiblement plus subtile : il ne critique que
l’antispécisme en se gardant bien d’aborder la question du véganisme
comme partie d’un tout -l’idée de libération totale- et non comme lutte
partielle, et donc aussi de la question de la nature. Aussi, on a droit à
un détournement et une récupération en bonne et due forme de la
critique de l’exploitation animale et de la destruction de la nature qui
pourrait se résumer ainsi ” oui la prédation c’est mal, la surpêche
c’est pas bien, l’épuisement des ressources, la pollution,
l’empoisonnement des terres, mais on veut continuer à manger pareil, ne
pas questionner notre mode de vie… blablabla et le véganisme est une
dérive sectaire”. Des affirmations, des raccourcis, des amalgames, des
généralités suffisantes, du recouvrement du discours, le tout pour assez
peu d’argumentaire. Surtout une ignorance crasse et une mauvaise foi de
militants chevronnés pour justifier les statuts (puisque le véganisme
n’est pas le bienvenu à la F.A, et l’antispécisme simplement interdit.
Oui oui… vous avez bien lu).
Globalement, les deux articles font dans ce qui se fait de mieux en
matière d’antivéganisme primaire : argumentaire réac sur la “liberté de
manger ce qu’on veut”, clichés honteux (“les végans sont une secte, ils
n’ont rien à voir avec l’anarchisme”), victimisation (“ils nous
empêchent de manger de la viande”) et mythomanie compulsive.
Le mensonge, en effet, l’encart du Courant Alternatif en donne un bon
exemple à propos de l’épisode du barbecue mentionné plus haut :
“Bien entendu, la plupart des personnes présentes à
Saint-Imier n’ont pas osé réagir à cette offensive basée sur la
culpabilité […] et le barbecue n’a pas été défendu.”
Ce qui ne colle évidemment pas avec toutes les autres récits de ce
qui s’est passé à ce moment là sur place (et notamment la déclaration
des vegans anarchistes venus interrompre la réunion de clôture des
rencontres)… Mais bref : passons. Après tout le lynchage de végans reste
une “anecdote” dans “la lutte contre le sectarisme” façon anarchisme organisé.
Des mensonges (au moins par omission), il y en a clairement des plus
graves. Notamment concernant Walter Bond, accusé de “faire partie de la
secte des vegans” et d’exemplifier la “dérive”. Pour résumer, Walter
Bond était un anarchiste végan américain qui s’est revendiqué
ouvertement de l’anarchisme et est connu pour son engagement (et son
emprisonnement pour cette raison) dans les mouvements de libération de
la terre, libération animale, écologiste et notamment de l’ALF (front de
libération des animaux). Le problème, c’est que Walter Bond n’est plus
anarchiste et qu’il s’est mis à développer des thèses “pro-vie”
(…surtout pro-mort pour les femmes qui avortent) et anti-avortement qui
sont liées à sa conception du “hardline” plus qu’au véganisme. Il s’est
depuis converti à l’Islam. Le tout depuis qu’il est en prison.
Sans discuter du fond du “cas Walter Bond” (que nous ne pouvons
raisonnablement plus reconnaitre comme un compagnon ou camarade, en
dépit de son engagement d’autre fois et de ses textes passés), il nous
semble élémentaire de rappeler deux choses importantes eu égard des
sous-entendus fait par ces articles. Premièrement, il faut savoir que
les cas de changements brusques de personnalité, de revirements
politiques ou de “révélations mystiques” sont malheureusement assez
fréquents en prison. En outre, et c’est pour nous une évidence : la
prison détruit les individus et abime le corps et l’esprit. C’est une
des raisons principales pour lesquelles nous, anarchistes, sommes contre
toutes les prisons, tout enfermement et tout type de contrôle social.
Sans affirmer que Walter Bond pense ce qu’il pense de ce seul fait (ce
qui serait insultant), ni l’excuser non plus (ce qui serait
complaisant), on se dit qu’on ne peut pas n’envisager qu’une lecture
simpliste de ce qu’est la vie en prison et de l’effet de l’enfermement
sur les êtres. Deuxièmement, il nous parait essentiel de rappeler que de
nombreux camarades et compagnon-e-s (les vegans en tête) se sont élevés
pour dénoncer le fait que des gens comme Walter Bond tiennent des
positions anti-avortement au sein de mouvements révolutionnaires et plus
particulièrement écologistes radicaux. Seulement, la “dérive” en
question a plus à voir avec le mysticisme vitaliste et le naturalisme
abstrait qui gangrènent une partie du mouvement écologiste radical
qu’avec le véganisme à proprement parlé. Mais le problème c’est aussi
que Walter Bond a été soutenu spécifiquement jusqu’à récemment par des
collectifs de l’Anarchist Black Cross (La croix noire anarchiste, qui
soutient les prisonniers anarchistes et anti-autoritaires partout dans
le monde et lutte plus généralement contre toutes les prisons –
collectifs auxquels participent de manière notoire de nombreux membres
des fédérations anarchistes de l’I.F.A). Et ça évidemment,
l’article en question évite soigneusement de le mentionner parce que ça
fait de la question d’individus comme Walter Bond et des positions
qu’ils réussissent à tenir un débat qui concerne tout le mouvement
anarchiste au sens large et même les révolutionnaires en général, et non
seulement “les végans”.
Revenons en donc au fait. Il y a un peu moins d’un mois, après le lynchage d’été et
l’article anti-végan : la F.”A” via Radio “Libertaire” récidive
pour la nouvelle année. C’est donc cette fois ci à une censure en bonne
et due forme à laquelle les gens qui animaient la seule émission
consacrée à l’antispécisme et au véganisme de la bande F.M ont eu
droit. Merci Radio “Libertaire”. La raison ?
La même que celle évoquée plus haut. Les statuts de la fédération
“anarchiste” (plus précisément des “mandats”) interdisent tout
simplement la “propagande antispéciste” auquel est amalgamé tout
discours sur la libération animale assimilée à une forme de
“libéralisme”, qui “nie la lutte des classes”, et “réduit la liberté
jusqu’à vider cette notion de son sens”… (voir les mandats de 1995 extraits des
statuts de la F.A, dans le communiqué de l’émission censurée). Bref, le baratin
habituel…
Mais on en apprend de belles en lisant les statuts ! (avis aux
militants…). Nous qui pensions justement étendre la notion même de lutte
en parlant de libération animale et de donner tout son sens au concept
liberté en pensant et en luttant pour la libération totale sans nier la
question des classes ou les autres luttes (bien au contraire). On avait
donc tout faux ! Le libéralisme n’est pas du coté des gens qui ne
trouvent comme argumentaire que de flasques “je fais ce que je veux”, ou
“j’aime trop la viande” à opposer à la question animale. Il n’est pas
donc pas du coté des gens qui rejettent un anarchisme prétendument
“lifestyle” pour défendre leur mode de vie à la fois si moderne et si
traditionnel, et le “petit commerce” à l’occasion. Le “libéralisme”
serait donc du coté d’individus et de groupes qui luttent pour étendre
les principes d’émancipation, donner tout son sens au concept de liberté
(toute la liberté, et non en inventer une “nouvelle définition
spécifique”), et contre la hiérarchisation des luttes précisément.
Merci les statuts de 1995 !
Plus sérieusement, cet acharnement et cette “chasse aux sorcières” contre les vegans
à la FA et dans l’anarchisme formel
en rappel d’autres, toujours au goût du jour et qui reviennent
régulièrement comme un boomrang. Celle contre les “insurrectionnalistes”
ou les “totos” (“avec qui il faut pas trainer”). Celle contre les
féministes aussi… En bref, contre les anarchistes et anti-autoritaires
qui tentent de porter des discours, des pratiques, et des actes qui
dépassent le cadre militant traditionnel et font déborder le cases
étriquées de l’organisation formelle et sa bureaucratie. Organisation
qui a besoin de cadres plus rigides qu’il n’y paressent, où les
mécanismes de décision collective sont si souvent brouillés, d’un
formalisme administratif virant à l’absurde, d’une cohésion idéologique
(pour ne pas parler de “ligne”) qui supporte mal la pluralité et la
remise en cause, et donc d’irrémédiables ennemis intérieurs et
d’épouvantails militants à chasser pour consolider la structure -souvent
monolithique- du bateau qui n’en finit plus de fuir de partout.
Et ce n’est pas qu’une métaphore. Bien heureusement pour eux et
elles, et à mesure qu’ils et elles se rendent compte qu’on se passe très
biens d’organisations formelles pour s’organiser, de plus en plus de
groupes se dé-fédèrent et d’individuEs désertent ces coquilles vides
devenues des mouroirs et des chapelles aux mains des gardiens du temples
où on cultive l’esprit de secte, la dépression nerveuse et le
conformisme militant le plus stérile, hermétique au renouvellement de la
pensée critique et des pratiques de luttes. Où on cultive aussi une
sorte de “non-violence à géométrie variable” (à part pour le service
d’ordre) qui ne dit pas son nom et exclue systématiquement de leurs
soutiens ceux ou celles qui choisissent des modalités d’action plus
offensives. Actions contre lesquelles on dispense à l’occasion et
régulièrement des communiqués ou des articles moralistes (du moins pour
toute action directe qui se passe à moins de 1000km). En bref, où on
cultive l’image de l’anarchisme respectable : “les anarchistes, ils sont
gentils”.
Ce visage, en dépit de certaines exceptions, est aujourd’hui très
globalement celui de l’anarchisme d’organisation à la française. Celui
qui s’est auto-célébré en Suisse l’été dernier en s’appropriant la
mémoire de l’internationale anti-autoritaire. C’est en tout cas le
visage de ce qui y domine.
Mais nos révoltes, nos luttes et nos vies ne tiennent pas dans leurs statuts…
Quelques anarchistes végans.
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