Hollande vote Sarkozy
Sarkozy et sa clique ont été dégagés, mais ce n’est pas la joie car son
successeur marche dans ses pas. Hautement symbolique à cet égard :
Hollande a accepté le 8 mai, sans y être nullement obligé, de parader main
dans la main avec son « adversaire »… pour « réconcilier les deux France
». Que Hollande soit mou ou méchant, peu importe, c’est sa fonction qui
l’y oblige. Il est devenu président de l’État. C’est pour ça que Hollande
va protéger et renforcer la marchandise puante qu’une partie de ses
électeurs avaient cru avoir rejetée en chassant Sarkozy.
On ne parle pas du genre de promesses électorales qui « n’engagent que
ceux qui y croient », mais du solide : son engagement à maintenir la
répression, fondement de l’État. Et même d’en rajouter une couche.
Il s’agit des 22 lois liberticides dites « sécuritaires » depuis 2002, de
la rétention de sûreté, de la BAC qui continuera à sévir impunément, des
expulsions de sans-papiers, des enfermements en centres de rétention
(attention, « gôche » oblige, « aménagés » pour accueillir les bébés), du
contrôle plus strict de l’immigration « légale », de la création de «
brigades spéciales » contre l’immigration « illégale », du recrutement de
1000 policiers par an, du maintien de l’interdiction du « voile intégral
»…
Faut-il s’en étonner ? Franchement non. À l’origine du premier centre de
rétention, partie prenante des premières lois « sécuritaires » et des
entreprises de stigmatisation des « étrangers », c’est la « gôche » qui a
pavé la route pour Sarkozy.
Alors Sarkozy, Hollande « bonnet blanc, blanc bonnet » ? Quant au fond
certainement, quant à la forme non, avec Hollande il y aura une bonne
couche de vernis rose.
Mais c’est dans la rue, à la tunisienne ou à l’égyptienne, que la donne
pourra être changée.