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[Strasbourg] « Liberté de conscience » et mon cul par dessus ! Pour une société sans
classe, sans race, sans genre !
« Liberté de conscience » et mon cul par dessus !
Pour une société sans classe, sans race, sans genre !
Les déversements
de haine homophobes qui se sont produits lors des manifestations du 17
et 18 novembre dernier dévoilent le vrai visage d’une société violemment
hétéronormée. Les présences décomplexées de partis d’extrême-droite
dans les cortèges, et la multiplication de conférences anti-mariage et
anti-adoption reflètent les discriminations quotidiennes et les clichés
intégrés à l’encontre des dites « minorités sexuelles », autrement dit
dont le genre dérange…
Face à ces attaques continues, il est
urgent pour nous d’affirmer que le modèle de société défendu derrière «
un papa, une maman, on ment pas aux enfants » n’est pas le nôtre. Face
au visage nationaliste de la famille, nous affirmons notre solidarité
envers celles et ceux stigmatisé.e.s par cette vague homophobe, et nos
volontés de partager une autre vision du monde. Pas plus tolérant, juste
différent ! Nous ne défendons pas le mariage, encore moins la famille,
mais affirmons la liberté de disposer de son propre corps, et de mener
sa vie comme nous l’entendons, dans la légitimité de la diversité
sexuelle. Nous refusons cette société qui s’érige depuis toujours sur le
partage sexiste des rôles sociaux, et sur une morale castratrice
d’autonomie affective et sociale pour tous et toutes.
L’hétéronormativité est un système d’oppression tout comme le
capitalisme. Il continue de se maintenir sur l’exploitation de minorités
qu’elle désigne comme ennemi.e.s intérieur.e.s et responsables
d’appoint des crises sociales quand sa stabilité vacille. L’homophobie,
comme la transphobie rejoignent d’autres formes de discriminations
sociales : islamophobie, misogynie, politiques anti-migratoires, chasses
aux roms… La peur de ce qui est différent l’emporte encore sur la
possibilité de changements sociaux réels. La guerre entre les peuples se
maintient, celle des classes ne bouge pas. Reconnaître ces violences
inhérentes au capitalisme, c’est refuser de les perpétuer, et les
combattre aux côté des opprimé.e.s en créant des dynamiques de luttes
émancipatrices.
Si les mouvements de lutte pour les
droits civiques nécessitent encore d’être menés (égalité des droits
sociaux, accès aux centres IVG, accès à la PMA pour tou.te.s,
dépénalisation du travail du sexe…), notre désir de faire apparaître une
autre société n’en reste pas moins le moteur de nos actions
militantes.
Nos désirs font désordre, et c’est tant
mieux, car c’est le système capitaliste et l’ordre patriarcal que nous
voulons détruire. Face à la violence de l’ordre hétéro-normé, nos
libertés sexuelles ne se laisseront pas mater. Pas de comptes à demander
aux sociaux-traîtres socialistes, ils restent complices de ceux qui
crient « les pédés au bûcher » ou « la rue, la France, nous appartient !
La France aux Français ! » Rien à attendre d’aucun gouvernement !
Contre l’ordre moral et social,
nos jouissances nous rassemblent, sachons les défendre ! Brisons leurs
lois oppressives et répressives, et fermons la gueule des fachos, et de
celles et ceux qui se sentent menacé.e.s par nos libertés. Imposons la
justice sociale, sans nous laisser berner par des promesses de lois qui
ne proposent même pas une égalité totale des droits, et qui continuent
d’être discriminantes.
Appel à l’auto-défense féministe et antifasciste !
Que crève le système hétéropatriarcal, capitaliste et colonialiste !
Tract rédigé collectivement à Strasbourg
pour remettre le combat contre l’homophobie dans une visée féministe et
anticapitaliste