Pour une agriculture sans élevage, pour un projet mondial non spéciste


http://www.cahiers-antispecistes.org/spip.php?article421#nh11

Pour une agriculture sans élevage,
 pour un projet mondial non spéciste

Yves Bonnardel

    

Cet article a été écrit pour être publié dans l’édition anglaise du bulletin du
réseau Reclaim the Fields,
 réseau international de luttes paysannes libertaires et
anticapitalistes. Il n’a finalement pas été traduit et n’a été publié
que dans l’édition française du printemps 2012, suivi d’un texte de
réponse intitulé « Vivre avec les animaux, une utopie pour les XXIe
siècle » (qui en se référant aux arguments de Jocelyne Porcher hélas
fait l’impasse sur le sujet essentiel du texte, à savoir que l’exigence
morale implique que nous abolissions l’exploitation animale). Mon
article est publié ici avec quelques améliorations de style, qui ne
modifient en rien les idées développées dans le texte original.

Yves Bonnardel

Les animaux sont sentients, comme les humains : ils
ressentent des sensations, éprouvent des désirs, manifestent des
préférences, accordent du prix à ce qui leur arrive. Ils ont une
subjectivité, et, de ce fait, des intérêts propres.

Ils sont les premières victimes de notre civilisation spéciste,
industrielle et capitaliste. Dans le monde, chaque année, nos sociétés
massacrent au moins 60 milliards d’animaux vertébrés terrestres, et sans
doute plus de mille milliards de poissons (pour qu’ils nous servent de
nourriture).

Leurs intérêts fondamentaux à vivre, et à vivre bien, sont foulés aux pieds pour
satisfaire des besoins généralement frivoles.

Le mouvement pour l’égalité se fonde au contraire sur le principe suivant :
Les intérêts d’un animal, à ne pas souffrir et à vivre une
vie heureuse et satisfaisante, importent autant, moralement, que les
intérêts équivalents d’un humain.
L’appartenance à l’espèce humaine ne confère aucune
dignité particulière, ni ne donne en soi de droits particuliers. L’être
humain n’est pas issu d’un acte divin de création séparée ; aucune
différence « ontologique » fondamentale ne peut être liée à la notion
d’espèce. L’espèce, pas plus que le sexe ou la race, n’est une catégorie
éthiquement pertinente. Les caractéristiques traditionnellement
associées en propre à l’espèce humaine, à savoir l’intelligence, la
raison, la liberté, la capacité d’abstraction, la conscience de soi,
etc. ne constituent pas non plus des critères justifant une
discrimination. L’oppression des non-humains n’est pas défendable
moralement ; les arguments utilisés ne sont pas justes, ils ne sont ni
logiques ni rationnels, et ne tiennent pas non plus compte de la réalité
aujourd’hui connue de la sentience de nombreux animaux. Le spécisme,
c’est-à-dire la discrimination fondée sur l’espèce, est donc à
combattre.

L’égalité, qui s’oppose à la discrimination, exige
d’accorder aux intérêts de tout individu sentient la même considération
et, si on fonctionne dans un système social fondé sur le droit, de
reconnaître les droits qui découlent des besoins de chacun. La
conscience éthique dont sont capables la plupart des humains est source
pour ceux-ci non de droits et de privilèges, mais de devoirs.

Il n’y a aucune raison juste de refuser de prendre en
compte les intérêts des autres animaux, ce qui ne signifierait rien
d’autre que vouloir continuer à les opprimer, ou bien considérer
cyniquement qu’ils ne nous aideront jamais à faire la révolution.

Or, les animaux restent les laissés-pour-compte des
mouvements paysans. Si l’on s’indigne des élevages industriels, la
légitimité de l’élevage n’est pas remise en cause. Certes, l’immense
majorité des victimes le sont de méthodes industrielles. Cela ne rend
pas les méthodes  « traditionnelles » justes pour autant. Les anciens
modes d’exploitation sont moins efficaces et de ce fait moins
monstrueux, ils n’en sont pas pour autant moraux. Une exploitation
« fermière », « paysanne », « traditionnelle », « respectueuse »,
« plein air » ou « extensive » ne peut être justifiée du seul fait
qu’elle serait moins inacceptable que l’horreur absolue – l’industrie
moderne des chairs. Tant qu’on n’a pas infirmé l’idée d’égalité au
niveau éthique, je ne vois pas comment on peut justifier d’exploiter à
mort quelque être sentient que ce soit ; si on met en balance ses
intérêts, qui sont des intérêts fondamentaux, à vivre et à vivre bien,
avec nos intérêts d’humains carnistes, la décision morale est claire :
d’un point de vue physiologique, nous n’avons pas besoin de viandes ni
de poissons, ni de « sous-produits » animaux comme les oeufs ou les
laitages1.
Bien sûr nous sommes très attachés à ces produits : une raison
importante est qu’ils symbolisent notre position extraordinaire dans
« le vivant », notre statut hors-pair, de membres de l’espèce supérieure2.
Ce sont des symboles de notre domination. Cela ne constitue pas une
raison suffisante pour continuer le massacre, bien au contraire.
L’exploitation des animaux pour leur chair n’est rien d’autre qu’un
caprice de notre part.

Fruit d’une exigence nouvelle de justice qui émerge à
l’échelle de la planète entière, se développe dans de nombreux pays un
mouvement pour l’abolition de la viande : un mouvement pour l’abolition
de tous les produits de l’élevage, de la chasse et de la pêche3. Nous ne pouvons pas
faire comme si nous ne savions pas, et rester sur des positions réactionnaires et
oppressives.

Ceci dit, je perçois trois types de problèmes cruciaux
qui nous gênent pour envisager un monde sans exploitation animale.
Pourtant, s’ils constituent des défis majeurs et rendent plus malaisée
une évolution vers un monde égalitaire, ils n’ont pas le pouvoir de
remettre en cause le bien-fondé de la position égalitariste.

Premièrement, à l’heure actuelle, pour de nombreux
paysans de pays pauvres, l’élevage de cochons, de chèvres, de vaches et
de « volailles », ou bien encore la pêche, fournissent un complément
alimentaire très important, qu’on ne peut sous-estimer. De même,
l’abandon de l’exploitation animale pourrait signifier la disparition de
la paysannerie de montagne ou d’autres zones arides où l’élevage
traditionnellement permet aux populations de survivre ou en tout cas de
se maintenir.

Un problème d’un autre ordre se pose du fait des ravages
causés aux cultures par les « nuisibles » et « autres ravageurs », qui
pourraient parfois vraiment remettre en question nos possibilités de
survie si nous renoncions à les combattre. Même s’il devait apparaître
que les insectes ne sont pas des êtres sentients (ce dont je doute : je
pense qu’ils sont capables eux aussi, sans doute à des degrés divers, de
ressentir des sensations), resterait encore l’immense problème de la
concurrence des oiseaux, des campagnols et autres indésirables –
indésirables du point de vue de tout paysan.

Troisièmement, si nous n’avons nul besoin de consommer
les produits de la domination, et qu’il s’agit en fin de compte de
pratiques gratuites de notre part, nous avons peut-être par contre
besoin d’autres types de produits d’origine animale pour envisager une
agriculture autonome, durable, qui n’épuise pas les sols. En effet,
actuellement la plupart des pratiques culturales qui se passent
d’engrais « chimiques » (qui consomment beaucoup de pétrole) font
massivement appel à des intrants d’origine animale, qu’il s’agisse de
fumiers et purins, voire de plumes de volailles ou d’os broyés, de sang
séché, etc. Notre agriculture paysanne actuelle peut difficilement se
passer de tels intrants. De même, la grande majorité des agricultures
paysannes des pays pauvres nécessitent l’exploitation de la force de
travail d’animaux de trait.

Ça fait beaucoup de contre-indications.

Mais je pense que si ce sont des problèmes très réels et
très importants, on ne peut néanmoins en prendre prétexte pour
considérer les animaux comme ne pouvant être pris en compte, et en tout cas encore
moins comme ne devant pas l’être.

Dans bien des cas, nous n’avons pas de solutions
éthiquement correctes pour nous sauver des campagnols, sans parler des
criquets. Nous ne savons pas systématiquement comment remplacer les
sous-produits de l’élevage pour produire sans intrants agro-industriels.
Nous n’avons pas encore les ressources de solidarité internationale
pour épauler les paysanneries des pays pauvres dans leur effort pour
renoncer à l’élevage (en admettant qu’elles entreprennent un jour une
telle révolution). Soit. Mais quand il s’agit de questions morales
fondamentales, la question première doit rester la question morale. S’il
s’agissait d’esclaves humains de l’exploitation desquels nous ne
voyions pas comment nous passer pour produire tel ou tel bien, aussi
important soit-il, en tirerions-nous la conclusion qu’on ne peut pas, et
ne doit pas, remettre en question l’esclavage ? En fait, il nous
faudrait d’abord délibérer quant à notre droit moral de continuer à
exploiter ces esclaves, puis ensuite seulement considérer les
conséquences pratiques qui en découlent. L’idée d’égalité est une idée
forte, une idée fondamentale, sur laquelle on ne peut faire l’impasse.
Nous n’avons pas à partir de ce qui est (l’ordre social ou « la
nature », par exemple) pour juger de ce qui doit être mais, à l’inverse,
nous devons juger du monde tel qu’il est selon des critères moraux (qui
doivent être logiques et, bien sûr, en accord avec les faits), et en
tirer les conséquences que cela implique. Si l’autre est mon égal, si
ses intérêts similaires aux miens sont aussi importants que les miens
propres, alors je ne peux pas admettre l’esclavage, quel qu’en soit le
prix pour moi. Je dois lutter pour son abolition. La question de comment
continuer à produire sans le secours de l’institution de l’esclavage –
quitte à modifier nos structures sociales, nos pratiques culturales,
etc. – vient après la délibération morale.

De la même façon, nous savons que du fait notamment de la domination masculine4,
dans les zones rurales d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du Sud, les
hommes vivent en moyenne quelques dix ans de plus que les femmes : nous
ne pouvons pas prendre prétexte de ce fait pour défendre le patriarcat !
A moins bien sûr que les solutions ne soient pires que le mal,
l’éthique, et donc l’exigence de justice qui découle de la pétition
d’égalité, doivent primer sur toute autre considération et doivent mener
à lutter contre la domination. Dans l’exemple ci-dessus, même si
l’accession des femmes à un statut égalitaire devait entraîner une
baisse de longévité et de « qualité de vie » des hommes, elle
entraînerait un gain au moins équivalent pour les femmes et serait pour
cela entièrement justifiée.

Nous avons tant et si bien intégré un spécisme extrême,
fondateur de nos civilisations, que nous avons du mal à voir le lien
avec ce qui précède… Pourtant, si des animaux batifolent sans
scrupules dans nos cultures et causent des dégâts importants, nous
n’avons pas pour autant le droit moral de les exterminer. Pourtant, si
nous sommes aujourd’hui dépendants d’intrants agro-industriels, la
nécessité de regagner notre autonomie ne nous autorise pas à le faire
aux dépends d’autres êtres sentients que nous continuerions pour cela à
tenir sous notre joug. Si certains humains voient leurs conditions de
survie dépendre de l’exploitation animale, notre devoir moral est d’être
solidaires avec eux à fin qu’ils développent d’autres solutions.

La question première est éthique. Une fois la question
tranchée, nous avons à trouver les réponses concrètes à apporter, qui
sont d’ordre technique/social : d’ordre politique.

Les choix techniques doivent venir après les choix
moraux. Une fois qu’on a résolu que l’esclavage est un crime, on ne peut
plus raisonner comme suit : « Ah, mais si on abolit l’esclavage,
comment pourra-t-on continuer à produire un coton bon marché ? » On se
dit au contraire : « L’esclavage est un crime, il doit donc être aboli
impérativement. Quel autre type de société va-t-on donc mettre en
place ? ». Il devrait en aller de même avec la question de
l’exploitation animale.

Cela admis, le point fondamental de désaccord pourrait
précisément être : la question animale, au niveau éthique, se
pose-t-elle au même niveau qu’une question humaine ? Si la réponse est
positive, alors il faut bel et bien opter pour une solution morale, et
considérer ensuite quelles sont les conséquences et comment se
débrouiller.

Or, je n’ai jamais lu ni entendu un argument convaincant
– logique, rationnel – qui permette de considérer que l’intérêt d’un
animal à ne pas souffrir serait moins à prendre en compte que le mien
propre ou que celui de quelque autre humain que ce soit5. Ni que cette question
serait moins importante que n’importe quelle question intra-humaine6.
Quant au fait de tuer, si la question de fond me semble plus complexe,
il reste que les raisons qui font que nous réprouvons le meurtre
d’humains s’appliquent également à la plupart des autres animaux.

Ensuite, si la lutte politique pour l’extension de la
sphère de l’égalité au-delà de l’espèce humaine l’emporte, on peut très
raisonnablement espérer que nombre des problèmes pratiques qu’on
rencontre actuellement trouveront des voies de résolution. Des pistes
plus ou moins travaillées existent déjà, ou se laissent deviner.

Concernant les intrants : ce n’est qu’à partir du XVIIe
siècle que l’agriculture européenne s’est fondée massivement sur
l’élevage. Auparavant, elle faisait la part belle aux brûlis, aux
jachères, à l’assolement biennal puis triennal pour entretenir la
fertilité des sols… Aujourd’hui, nous pouvons par contre utiliser les
rotations de cultures, les mélanges d’espèces, des engrais verts
importants et variés, les composts, les toilettes sèches et disposons
désormais de nombreux autres atouts (facilités d’irrigation, pluralité
des modes de cultures, grande diversité variétale, connaissance
approfondie des écosystèmes et des possibilités d’associations de
cultures, etc.) que ne pouvaient pas même envisager nos aïeux.

Les animaux ne produisent pas d’azote : ils le prélèvent
sur des végétaux en les consommant et n’en restituent qu’une petite
partie sous forme concentrée en excréments (c’est parce qu’elle est
concentrée qu’on peut la récupérer si on restreint leurs déplacements) –
le reste est perdu en énergie musculaire ou en chair et en os. On
entend encore constamment les gens parler comme si les animaux étaient
une source primaire de nourriture, oubliant qu’ils mangent les végétaux
qu’on cultive pour eux (ou qu’ils pâturent). De fait, une grande part de
l’agriculture correspond à la production forcée de plantes
sélectionnées pour être riches en protéines, sur des sols saturés
d’azote, pour compenser le fait que les animaux à qui on les donnera en
« gaspillent » la plus grande partie. Lorsque l’exploitation d’êtres
sensibles pour leur chair sera abolie, 70% des terres7 dédiées à l’agriculture à
l’échelle mondiale seront libérées pour une agriculture moins intensive, voire pour
le monde sauvage8.
Nos sociétés se sont encore très peu penchées sur la question :
« Comment produire sans exploiter des animaux ? » – ce qui n’est pas
étonnant tant qu’on est prêt à faire élever et tuer un être sentient
pour le simple bon goût que laisse son corps mort dans la bouche – mais
lorsque le mouvement prendra une réelle ampleur on peut être assuré que
des innovations variées verront rapidement le jour. Certaines recherches
sont déjà en cours, soit à titre militant (agriculture bio-vegane, par
exemple, dans divers pays9),
ou bien à titre industriel (les recherches en grandes cultures bios
sans intrants animaux, comme celles menées ces dix dernières années par
Arvalis, Itab et la Chambre d’Agriculture de la Drôme, donnent des
résultats très satisfaisants10).

Concernant ces concurrents que sont nos cousins
sentients : je ne vais pas passer en revue les diverses solutions
existantes, qui sont tout aussi innombrables que les cas particuliers
posés – je n’en suis pas capable. A l’heure actuelle, peu de ces
solutions prennent en compte les intérêts fondamentaux des animaux
incriminés (à part les recours à des associations culturales, à des
végétaux ou autres produits répulsifs ou contraceptifs), et le problème
reste souvent entier. Gageons là aussi qu’on développera de nombreuses
solutions aujourd’hui inenvisageables le jour où ce seront des sociétés
entières qui opteront pour une perspective de bienveillance et
d’attention les uns aux autres, et qui consacreront temps et énergie à
ce type de problèmes (dont la réelle importance morale sera alors
reconnue).

Concernant les petites paysanneries qui survivent grâce
aux produits de l’élevage ou qui se fondent sur le travail animal :
n’oublions pas que les animaux qu’elles exploitent, eux, en souffrent et
en meurent11 ;
d’autre part, s’il est bien évident que nous devons développer avec ces
paysanneries une solidarité des luttes contre le système qui les plonge
dans la misère, cette solidarité n’a pas à faire l’économie d’une
critique du spécisme, n’a pas plus à se taire sur ce point que sur
d’autres (l’existence d’un patriarcat rural extrêmement violent, par
exemple). Une telle critique est délicate du fait que nous participons
d’une position dominante sur l’échiquier économique mondial : nous
sommes les héritiers des conquêtes coloniales, et des bénéficiaires
indirects des politiques néo-coloniales actuelles, celles-là même qui
marginalisent et répriment/déciment ces paysanneries. Mais on n’a pour
autant jamais respecté quiconque en lui taisant nos différends, nos
critiques. Et il s’agit ici d’une question morale fondamentale au même
titre que l’esclavage humain ou l’appropriation patriarcale des femmes
et des enfants.

Bref, pour résumer, on ne doit pas attendre d’avoir des
résultats probants ou même des solutions envisageables dans tous les cas
pour prendre acte du fait que l’exploitation animale lèse gravement les
intérêts fondamentaux des animaux, n’est pas défendable moralement et
doit donc être abolie au plus tôt, au même titre et pour les mêmes
raisons que des systèmes d’exploitation intra-humains comme ceux que je
mentionnais.

Notre horizon ne doit pas être un « retour en arrière »,
vers la paysannerie d’antan. Nos sociétés ont développé des ressources
idéelles et matérielles gigantesques et, fin du pétrole ou non, nous ne
construirons des mondes conviviaux, libertaires et égalitaires qu’en
évitant de rejouer en farce le drame du passé. Les pratiques paysannes
concrètes d’aujourd’hui doivent rompre impérativement avec les
traditions de domination et d’exploitation – animale notamment. Sans
quoi non seulement elles continueront à semer la souffrance et la mort,
mais aussi contribueront à édifier un monde où l’on exploite par intérêt
et où l’on tue et fait souffrir pour un oui ou pour un non.

 

Article mis en ligne le 31 août 2012

Notes :

1. Cf.
 la position de l’ADA, l’Association Américaine des Diététiciens, qui
regroupe 70 000 praticiens : « Les régimes végétariens (y compris le
végétalisme) menés de façon appropriée, sont bons pour  la santé,
adéquats sur le plan nutritionnel et bénéfiques pour la prévention et le
 traitement de certaines maladies ». Cette position de l’ADA a été réaffirmée en
2009 ; elle est bien différente de ce qu’affirme le Plan National Nutrition Santé
de l’État français.

2. Cf. Yves Bonnardel, « La consommation de viande en France : contradictions
actuelles », in Cahiers antispécistes n°13, 1995.

3. Cf. le site Meat Abolition.

4.
 Les femmes travaillent quotidiennement presque deux fois plus que les
hommes ; un autre facteur de leur mortalité est lié aux enfantements et
au manque d’hygiène, ainsi qu’à une nourriture insuffisante.

5.
 La littérature à ce sujet est immense ; les principaux théoriciens de
l’égalité animale, ou des droits des animaux, sont anglo-saxons : Peter
Singer, Thomas Regan, Steve Sapontzis, James Rachels… dont divers
textes sont publiés en français dans les Cahiers antispécistes. Le principal
opposant en francophonie est Luc Ferry, dont on pourra lire une réfutation des
thèses dans « Luc Ferry ou le rétablissement de l’ordre », Cahiers antispécistes ou
dans un ouvrage collectif  paru sous le même titre aux éditions tahin party.

6. Cf. Steve F. Sapontzis, « La libération des animaux : ce dont il s’agit, ce dont
il ne s’agit pas », Cahiers antispécistes n°5 (déc. 1992) ; un autre texte de fond
est consacré à cette question : Paola Cavalieri, « Combien les animaux comptent-ils
? », Cahiers antispécistes n°2 (janvier 1992).

7. De même, toutes choses égales par ailleurs, la majorité des besoins actuels
d’engrais et de pesticides disparaîtraient.

8. Cf. l’excellent dossier Viande.info
 sur les différents impacts de l’industrie de la viande à l’échelle
mondiale : 33% des terres cultivables de la planète sont utilisées à
produire l’alimentation des animaux d’élevage ; 26% de la surface des
terres émergées non couvertes par les glaces est employée pour le
pâturage. Au total, ce sont 70% des terres à usage agricole et 30 % de
la surface de la planète qui, directement ou indirectement, sont
consacrées à l’élevage. » Cf. FAO, L’Ombre portée de l’élevage, 2009, p.xxi et p.305.

9. Le siteVegatopia (en anglais) recense plus de 1700 références de travaux sur une
agriculture sans exploitation animale.

10.
 Itab (Institut technique de l’agriculture biologique), Arvalis-Institut
 du végétal, Ferme expérimentale d’Étoile sur Rhône et Chambre
d’agriculture de la Drôme, « Bilan de dix années d’expérimentation en
système biologique de grandes cultures sans élevage. Résultats
technico-économiques, fertilité des sols et gestion des matières
organiques », 2010,
http://www.itab.asso.fr/publications/actesjt.php (grandes cultures).

11.
 Contrairement à ce que l’on souhaite souvent croire, les méthodes
« traditionnelles » d’élevage peuvent être d’une grande brutalité. Cf. Charles
Patterson, Un éternel Treblinka. Des abattoirs aux camps de la mort, Paris,
Calmann-Levy, 2008, p. 19-28.

A propos mediatours

Blog d'informations sur la ville de Tours et ses environs
Ce contenu a été publié dans Journal/ Bulletin d'infos, Libération animale. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.