http://www.lanouvellerepublique.fr/Indre-et-Loire/Actualite/24-Heures/n/Contenus/Articl es/2012/09/29/Operation-nettoyage-annoncee-au-Projet-244
Dans la perspective du déménagement des compagnies d’arts de la rue aux Grandes-Brosses, la Sémivit veut mettre de l’ordre rue Auguste-Chevallier.
Pour quelques mois encore, plusieurs compagnies d’arts de la rue sont hébergées au Projet 244, au bout de la rue Auguste-Chevallier, près du rond-point Saint-Sauveur. A terme, elles rejoindront le 37e Parallèle, le nouveau pôle artistique en cours de construction sur le site de l’ancien sanatorium des Grandes-Brosses, à Mettray. Cet ambitieux projet de 3,6 millions d’euros, financé par Tour(s)plus, est piloté par le cabinet d’architectes poitevins Fauvel et Fouché.
Quant aux locaux décatis du Projet 244 – il s’agit de hangars, disposés sur une friche industrielle – ils sont voués à la démolition. Sans attendre, le propriétaire de cette emprise, la société d’économie mixte immobilière de la Ville de Tours (Sémivit), veut commencer à nettoyer la partie du site inoccupée, c’est-à-dire, 6.000 m2 sur un total de 14.000 m2. Inoccupée ? Du moins légalement, car en marge des compagnies qui payent un loyer et sont associées au projet du 37e Parallèle, des squatters sont installés sans autorisation, depuis 2007, dans un bâtiment rebaptisé « Thanks for the future ».
Dans un communiqué repris sur plusieurs sites internet alternatifs, ils expliquent y avoir « développé un projet collectif en organisant notamment des projections vidéo, des festivals de cinéma, des concerts, un espace de mise à disposition et de redistribution de matériel, de nourriture… »
Reste qu’ils ne disposent pas d’autorisation et, pour la Sémivit comme pour la Ville de Tours, cette partie du site pose des problèmes de sécurité.
La force publique pour expulser les squatters ?
D’autre part, le quartier s’urbanise, et ce n’est pas fini ! Arlette Bosch, l’adjointe au maire chargée du logement, n’en fait pas mystère : « La Sémivit a des projets pour cette réserve foncière située en entrée de ville. » Immeubles d’habitation, bureaux : plusieurs options sont sur la table, le cas échéant avec le concours de promoteurs privés.
Sans attendre, le propriétaire des lieux veut donc mettre de l’ordre et démolir les bâtiments inutilisés ou occupés illégalement. Les squatters refusant de partir, l’affaire est devant la justice. « Nous avons lancé une procédure, averti les occupants par voie d’huissier et nous attendons désormais que le tribunal prenne un arrêté d’expulsion, précise Arlette Bosch. Si besoin, nous ferons appel à la force publique. »
De leur côté, les habitants du squat ironisent sur les motivations de cette expulsion annoncée, « sûrement en raison de l’esprit d’indépendance qui nous anime à l’égard de la mairie et de toutes formes d’institutionnalisation. » Ils dénoncent par ailleurs le « tri qui semble déjà s’opérer pour démarquer d’un côté les associations dites responsables, à qui on laissera le temps de se reloger, et les autres ».
Bref, deux logiques inconciliables se font face et ce point de crispation pourrait bien fédérer des contestataires de tout poil qui n’en seraient pas à leur premier combat perdu. Mais c’est là une autre histoire…
Le collectif « Thanks for the future » invite ceux qui veulent les soutenir à participer à un repas de solidarité, ce samedi 29 septembre, à partir de 19 h 30, au 244, rue Auguste-Chevallier à Tours.
(leur presse: La nouvelle république)