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L’ACIPA n’hésite pas à dénoncer des camarades qui ne suivent pas « le bon chemin »…
Indy Nantes, jeudi 07 mars 2013
Sur la lutte contre NDDL et son monde, nous n’en pouvons plus de cette stratégie
unitaire hypocrite !
Depuis quelque temps, notre colère
s’accumule contre l’ACIPA (essentiellement le bureau de cette
association). Cela fait plus de deux ans déjà que des communiqués et
actions de leur part nous hérissent le poil. Mais depuis quelque temps,
et grâce à la mobilisation impressionnante de soutien à la ZAD durant
les expulsions, l’ACIPA se croit toute puissante, aidée par des soutiens
financiers, politiques et juridiques importants.
L’unité, nous pouvons y croire, mais pas
avec le genre de pratiques de luttes et de propos que tient trop
souvent l’ACIPA. Nous en avons assez de cacher les faits, les divisions
sous prétexte que cela ruinerait l’image de la lutte, une unité
artificielle qui ne tient que parce que l’ACIPA a besoin des zadistes
pour repousser l’arasement de la ZAD. Dans une lutte nationale, nous
n’hésitons pas à critiquer un syndicat quand il tient des propos ou agit
d’une manière qui tue la lutte, et l’unité horizontale justement !
Pourquoi dans une lutte un peu plus locale en serait-il autrement ?!
Bien que la lutte soit contre l’aéroport, elle se dirige aussi contre
son monde, et bien trop souvent l’ACIPA nous permet de douter de la
lutte contre ce monde là. Il y aurait beaucoup de choses à dire sur les
comportements du bureau de l’ACIPA qui nous écoeurent, mais nous nous
attacherons pour l’instant à quelques faits très récents, dont un en
particulier.
Le dimanche 3 Mars 2013, en fin
d’après-midi, le petit carnaval géant de la ZAD, organisé par des
camarades de la ZAD, se dirige vers les barrages quotidiens des forces
militaires d’occupation. Tout d’abord aux ardillières, où les forces du
désordre partiront de suite pour notre plus grand plaisir, puis à la
saulce où elles manifesteront leur violence habituelle. Ce petit
carnaval servait à libérer et à se réapproprier, ne serait-ce qu’un
instant, une route que les forces militaires occupent depuis plus de 100
jours ! Occupation qui se manifeste quotidiennement par des contrôles
quotidiens, des fouilles, des interdictions de circuler, des
arrestations soudaines, des courses-poursuites et des harcèlements de
toute sortes !
Les camarades ont donc voulu par ce
carnaval, décompresser de cette occupation militaire et montrer leur
détermination à ne pas la subir sans réagir ! La violence est bien du
côté des forces de l’ordre, quotidienne, et ce jour là, une nouvelle
fois spectaculaire : lacrymogènes, matraquages, grenades assourdissantes
provoquant encore une fois des blessures chez certain-ne-s de nos
camarades. Face à cela, quelques camarades encagoulés ou non qui n’en
peuvent plus de cette violence d’occupation, de pouvoir autoritaire. Les
milices privées de Vinci n’ont pas de place sur la ZAD !
Mais l’ACIPA ne l’entend pas de cette
oreille (cf l’article de OF en bas de l’article). Pour elle, le carnaval
était une manifestation pacifique(sic) qui a dégénéré lorsque une bande
de « pertubateurs »(sic) bien connue(sic) (bientôt la collaboration
avec les forces du désordre ?!) serait apparu pour se confronter aux
forces militaires ! L’ACIPA n’accepte pas ces dérapages violents (sic) ?
Et la violence des forces du désordre ? Et bien pas un mot dans le
communiqué…
Ce jour là, l’ACIPA avait dépêché deux
personnes pour « surveiller »(sic) le carnaval. Ces personnes
auraient-elles oublié volontairement que les forces de l’ordre ont
commencé à charger et à lancer des grenades assourdissantes lorsque les
camarades se sont rapprochés du carrefour de la saulce en voulant y
brûler un char en avion. Et que par la suite les camarades ont
répliqué ?! Auraient-elles aussi oublié que trois camarades se sont fait
arrêtés sans raison particulière et que plusieurs camarades ont été
blessés ?…
Après on nous parle de division dans la
lutte, mais qui fait le jeu du PS et de Vinci en séparant bons
occupant-e-s et méchant-e-s occupant-e-s de la ZAD ?! Cela nous rappel
certain-ne-s bureaucrates d’EELV, dont certain-ne-s zadistes avaient
dénoncé les propos et leur récupération du mouvement de soutien aux
expulsions, à juste titre. Mais nous doutons que ces mêmes camarades qui
ne cessent de protéger l’ACIPA, sous prétexte de bonne entente avec les
gens du coin et d’unité dans la lutte, dénonceront ces mêmes propos qui
proviennent de la bouche des représentant-e-s de l’ACIPA…
Depuis deux-trois ans, nous ne comptons
plus les communiqués de ce genre provenant de l’ACIPA et de leurs alliés
politiciens. Leurs tentatives de saboter des actions/projets
différents, libertaires, spontanés, ou de les dénigrer ne se comptent
plus, non plus.
Leur silence durant les expulsions(1),
voire même leurs propos compréhensifs par rapport à la résistance
parfois « violente » envers les forces militaires nous avaient laisser à
penser que les évènements leur avaient fait entrapercevoir qu’il n’y
avait pas de bonne ou de mauvaise résistance, mais différentes tactiques
de résistance face à l’arasement de la ZAD, et une même rage partagée
face aux destructions de maisons, d’arbres et à l’occupation militaire.
Nous nous trompions !
Depuis quelques mois, l’ACIPA a retrouvé
ses marques, aidé en cela par le « dialogue »(sic) institutionnel mené
par ses alliés, par les maigres victoires juridiques, par un soutien
financier énorme et inespéré dû à la mobilisation de soutien aux
camarades de la ZAD, par une politique de propagande merdique des médias
qui stigmatisent les zadistes et valorisent le « pacifisme » de l’ACIPA
et de ses alliés.
A titre d’exemple, l’ACIPA fait
pression, aidé par certain-ne-s paysan-ne-s(2), sur les camarades de la
zone est de la ZAD, pour qu’ils enlèvent les chicanes de la D281. Or ces
chicanes protègent les cabanes des camarades d’expulsions rapides,
permettent une circulation tranquille sur cette même route et empêchent
les militaires d’y passer ? L’ACIPA voudrait-elle faciliter le travail
des milices privées de Vinci ?
Quand à un procès de camarades, un des
représentants de l’ACIPA déclarent qu’ils ne « suivent pas le bon
chemin »(sic), que ce sont des « incontrôlables »(sic), parce qu’ils ont
osé s’approcher d’une maison murée pour apparemment y récupérer des
affaires laissés lors d’une expulsion d’autres camarades…
« Le bon chemin » ?… L’ACIPA en guide de la lutte juste et droite (de droite ?) ?
« Incontrôlables » ? Heureusement !
Ce qui fait penser que l’ACIPA référence
un blog bien nauséabond sur son scoop it, malgré nos emails répétés et
cet article de notre part trouvable ici, participant à la diffusion des
idées identitaires qui y sont diffusés. Mais peut-être que l’ACIPA ne
trouve rien à y redire…
L’ACIPA connait les chemins qui mènent à la victoire et qui respectent l’ordre…
Mais l’ACIPA aurait-elle oublié que la
majorité des victoires obtenus sur le terrain est dû à une résistance
directe et multiforme…sur le terrain ! La mobilisation autour des
expulsions a ainsi permis de repousser de 6 mois le défrichage de la ZAD
et a permis de renforcer l’occupation de la ZAD (aujourd’hui de plus en
plus déserté par ses habitant-e-s propriétaires qui ont majoritairement
reçu leurs indemnisations !, Vinci étant propriétaire de plus de 80% de
la ZAD !).
« En visant » l’ACIPA, car nous ne
supportons plus l’accumulation de comportements politicien-ne-s et
policiers de leur part, nous ne visons pas la mobilisation de la
majorité de ses adhérent-e-s, qui ont participé à ce que le mouvement
d’occupation perdure et ont participé à toutes sortes d’actions de
soutien. Par cet article, nous visons le bureau de cette association qui
n’a de cesse de tenter de faire la main-mise sur cette lutte, et ce par
tous les moyens possibles (encore, serait-ils honnêtes…).
L’efficacité ? Quelle efficacité ?!
Nous ne croyons pas en l’unité d’une
lutte lorsque cette unité se fait au prix de compromis(compromission ?)
au nom de l’efficacité et de l’image de ce que cela donnerait au « grand
public »(sic). Doit-on s’unir avec un parti comme Debout la République,
ce qui se fait à l’intérieur de la coordination des opposant-e-s, dont
fait partie l’ACIPA ?! Au nom de quelle efficacité doit-on s’allier avec
des partis/associations qui véhiculent des idées nauséabondes ou/et se
désolidarisent d’actions dites « illégales » ?
Pensons aux luttes syndicales nationales
par exemple où, au nom de l’unité et de l’efficacité, la lutte penche
vers le compromis, le respect de l’état de droit(sic) donc de l’ordre
établi, les négociations avec le pouvoir au mépris et au détriment
d’actions directes, c’est à dire sans intermédiaire. Les avancées
sociales et sociétales se sont réalisés majoritairement dans la rue,
dans des espaces publics, lors de discussions, actions… ; et non lors
de tables de négociations, de décisions de justices et de débats
parlementaires. Ces mêmes intermédiaires qui ont, au contraire, à chaque
fois amoindri voire éteint les avancées obtenus dans la rue, et ce en
échange de miettes de pain (dont se satisfont très bien les dirigeants
syndicaux tout autant avides de pouvoir).
Nous ne pouvons contenir plus longtemps
ce que l’ACIPA joue comme jeu dangereux. Nous allons surement nous
attirer les foudres de la majorité de nos camarades, mais au mois les
choses seront plus claires !
Pour une lutte directe et sans compromission !
La ZAD a besoin de tous/toute-s, sous toutes les formes de résistance directe !
Pour l’arrêt immédiat du projet d’aéroport de NDDL et de son monde !
Des membres du Collectif de Lutte Contre l’Aéroport de Notre Dame Des Landes
NB : Le communiqué de l’ACIPA, paru dans le ouest france du 07/03/2013, à l’origine
de notre article : voir image ci-contre.
1. Pour rappel, l’ACIPA a mis pas mal de
temps à réagir lors des expulsions et n’a pas appelé à se mobiliser
dans un premier temps. La résistance des premiers jours était avant tout
constitué de camarades de la ZAD, de soutiens individuels et collectifs
de l’extérieur et de membres de l’ACIPA qui n’ont pas attendu la
consigne du bureau pour venir soutenir la résistance.
2. Nous nous posons aussi de grosses
questions à la lecture du communiqué du COPAIN 44 sur l’installation de
paysan-ne-s sur la ZAD… Apparemment les zadistes ne sont pas les
bienvenue-s sur les terres de la ZAD si ils ne rentrent pas dans le
rang… Faudrait-il encore rappeler que deux paysan-ne-s, au maximum,
n’ont pas signé la vente de leurs terres à Vinci ?! Voir le communiqué du COPAIN 44.
N.B : les membres du bureau de l’ACIPA, comme d’autres apôtres de la
non-violence exclusive, feraient bien de méditer cette phrase d’un de
leurs apôtres de référence, nomme Ghandi : « s’il ne reste le choix
qu’entre la violence et la lâcheté, je préfère la violence » Et de lire ce petit
texte de camarades zadistes.
Un complément à l’article précédent, à propos du soutien financier à l’ACIPA :
L’ACIPA surfe sur la mobilisation impressionnante qu’il y a sur la
ZAD depuis le début des expulsions en octobre. Et n’hésite pas
d’ailleurs à lancer une bière étiquetée ZAD pour son simple profit. Nous
nous doutons déjà que pas mal de gens l’achèteront en pensant soutenir
la lutte sur le terrain et les zadistes.
Or il n’en est rien puisque l’argent sert aux recours juridiques et à
la préparation de grands évènements « spectaculaires » où seront
invités des groupes de musique commerciaux, des partis politiques en
tout genre et toute sorte d’intervenants qui n’hésitent pas à cracher
sur les zadistes (ATTAC, EELV, debout la république…).
Pas un sou pour la lutte sur le terrain, pour soutenir les camarades
qui se battent au quotidien contre l’occupation militaire de la ZAD, et
qui ont permis le report des travaux de défrichement de la ZAD et de
son arasement.
Un livre de soutien à la ZAD, rempli de dessins, textes,
affiches…a été diffusé il y peu, dans pas mal de librairies. Les
documents présents dans le livre ont été réalisés suite à la
mobilisation de solidarité avec les expulsions des camarades
occupant-e-s de la ZAD. Le bénéfices seront donc reversés aux
camarades ? Et bien non, ils seront reversés à l’ACIPA et l’argent ne
servira pas à soutenir la lutte sur le terrain…
Enfin, l’ACIPA, avec le soutien de la confédération paysanne, a reçu
une belle somme suite à une vente de bières en soutien à la lutte. Mais
au final en soutien à quelle lutte. Et bien à une seule, c’est à dire à
la lutte politicienne et juridique…pendant ce temps là les camarades de
la ZAD se débrouillent avec le réseau de collectifs et d’invidu-e-s qui
les soutiennent plus particulièrement, mais qui ont beaucoup moins de
moyens de les soutenir financièrement.
Le clou du spectacle étant que l’ACIPA utilise le mot zad sur
l’étiquette de sa nouvelle bière de soutien, ce qui pourrait laisser à
penser que cette association se soucie de tous les habitant-e-s de la
ZAD…
On oubliait de vous donner la définition intéressante du sigle
ACIPA : Association Citoyenne Intercommunale des Populations concernées
par le projet d’Aéroport de Notre Dame des Landes… Concernée… par elle-même ça
c’est sûr.
La lutte business, spectaculaire et exclusive a encore de beaux jours devant elle…
Il se permet une intro personnelle, même, tout à fait remarquable montrant le lien qu’il fait entre cette affaire (acipa/zadistes qui ont écrit le texte) et le niveau local. Il s’est senti attaqué, tant mieux!
Un autre texte est sorti. Qui fait le lien aussi!!!!!
UNE CINQUIÈME COLONNE ?
Il en est des formules qui ont un sens comme des poésies. Dès que l’on
escamote un vers, cela ne veut plus rien dire.
En 1789 , une de ces formules était: «La liberté, l’égalité, la
fraternité, OU LA MORT .»
La bourgeoisie savait bien qu’elle ne pourrait pas assumer ce programme.
Alors, elle procéda en deux temps. Elle supprima le deuxième terme de la
formule: «Ou la mort.»
Mais le reste de la formule était bancal: la liberté, l’égalité, la
fraternité… c’était encore trop.Cela devint: Liberté, Égalité,
Fraternité. Liberté de quoi? Égalité où ça?Fraternité entre qui?
En 2012, à Notre Dame Des Landes, les résistants qui tiennent la ZAD ont
eux aussi résumé leurs combats en une formule: CONTRE L’AEROPORT ET SON
MONDE .
Là encore ce que l’on peut appeler des faux amis ou même pour certains une
cinquième colonne, tentent aujourd’hui de tronquer cette lutte pour la
vider de son contenu. Il suffit de supprimer le deuxième terme de cette
formule: «Et son monde». Et la lutte devient:
«Contre l’aéroport NDDL, dans le cadre de cette société qu’il ne faut pas
remettre en question.»
Ils peuvent ainsi espérer déplacer le centre de gravité de cette lutte du
terrain politique sur celui d’une démarche légale devant les juridictions
nationales et européennes. Ce projet serait inutile et un contre sens
économique dans le cadre très respectable de notre belle société
capitaliste productiviste. Ce qui sous -entend que si c’était utile et
économiquement rentable, on regarderait ailleurs…
Les mots pour tronquer et trahir font partie de l’arsenal de l’idéologie
dominante au même titre que l’emploi de la violence par les forces armées
et policières qui sont sur le terrain.
Faire, ou laisser croire que ce type de lutte peut se gagner en discutant
avec une commission du dialogue, ou devant les tribunaux aux ordres de
l’état , c’est impuissanter la lutte politique qui ne connaît que le
rapport de force.
La démarche n’est pas nouvelle, c’est celle que l’on rencontre dans les
conflits sociaux, quand pour contenir la colère des salariés, les
organisations syndicales et politiques privilégient les recours devant les
tribunaux plutôt que l’action directe des salariés.
Le résultat est connu, reproductible, durable, …etc. … c’est la
capitulation devant ce monde capitaliste, ses lois et ses tribunaux.
C’est en cela que l’on peut parler de cinquième colonne qui sabote de
l’intérieur la colère et l’envie d’en finir avec le système du profit et
de l’exploitation.
La classe au pouvoir ne peut arriver à ses fins QUE grâce à cette
cinquième colonne au sein des résistances populaires.
La propriété privée, l’appareil judiciaire, les lois rédigées par le
pouvoir, etc. … Tout cela fait partie et constitue le:ET SON MONDE .
Le
14
mars
2013
Pour
les
Amis
de
l’Égalité
Camille Sardon
« Demain le grand SUD » et son demi-permanent à vie viennent de publier une tribune d’une membre de l’ACIPA.
Dès qu’il s’agit de donner la parole aux citoyennistes, aux politiciens …