[Cours Camarade] Tract Tours 5 mars

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   tract diffé à tours lors du carnaval syndical

    « Se fier à vous ? Plutôt vous pendre ! À chaque minute vous changez
d’idée : vous trouvez noble celui que vous haïssiez tout à l’heure,
infâme celui que vous couronniez. Qu’y a-t’il ? Pourquoi, dans les
rues de la cité, criez vous contre ce vil sénat ? »

Toujours des manifs sans lendemains, des grèves sans suites et des
mouvements qui n’ont d’autres buts que de calmer tes désirs ardents
d’un monde de liberté illimitée. Tu préfères la routine des révoltes
qui n’en sont pas et des luttes perdues d’avance, le maintient de cet
ordre qui t’opprime contre la joie de la rébellion.

Les partis, les syndicats, de gauche comme de droite te baladent
allègrement au gré des réformes que les nécessités du capitalisme,
poussent l’état à imposer. Chaque fois c’est la même mascarade, on sort le
temps de dépoussiérer les drapeaux et puis chacun retourne aussi sec à la
normalité produire ce monde qui te détruit à petit feu. A quoi bon
défendre les quelques miettes que l’état et les patrons daignent te lâcher
quand demain tu retournera quémander la tête basse le droit de travailler
pour eux.
La crise qui justifie la précarité et toute les soumissions même les plus
viles, pour le bien-être d’une économie qui te détruit et ne profite qu’à
une minorité d’exploiteurs ; est le mode de gestion normal d’un ordre qui
cherche à faire de ce monde un vaste supermarché. La restructuration du
monde du travail de ces dernières décennies dont les politiques actuelles
ne sont que la continuation, sont en train d’achever de faire de
l’entreprise un espace organisé de manière à ce que toute révolte soit
impossible. Que ce soit la mise en concurrence des salariés entre eux à
l’intérieur d’une même entreprise, par le biais de la sous traitance ou à
l’international, la présence accrue de petit-chefs pour tout surveiller,
où l’impression de liberté dans l’organisation du travail qui masque mal
l’intériorisation de la contrainte. Ceux qui refusent de se soumettre à
cela sont rejetés dans l’isolement, la précarité et enfermés quand il
décident d’explorer d’autres voies pour subvenir à leurs besoins.

Nous sommes de ceux qui ne supportent plus cet état de fait, de ceux qui
gardent l’espoir de bâtir une société libre et horizontale, nous ne
voulons plus attendre pour agir. Nous pensons qu’il est temps de déserter
le jeu de la contestation organisée, et des défouloir militants pour
pouvoir enfin attaquer le pouvoir et ses structures. Ce ne sont pas les
masses qui délèguent leur pouvoir à quelque intelligentsia politique ou
syndicale chargées de les représenter qui peuvent espérer changer
quelque-chose, mais des individus révoltés et agissant par eux-même sans
aucune médiation, avec pour contraintes les limites de leur imagination et
la nécessité de ne pas agir selon des moyens incompatibles avec leur désir
d’une liberté démesurée.
Nous proposons sur trois thèmes des points de vues qui nous semblent
propices à alimenter le feu de la révolte, sans pour autant les porter
comme un programme ou un ensemble de vérités univoques et indiscutable.
Ils n’ont de valeur et d’intérêt qu’en tant que points de départs
possibles pour l’action.

La précarité :

Nul ne le contestera, la restructuration continue du capitalisme a un
effet direct sur les conditions de vie de chacun. La précarité se
développe, les acquis sociaux, ces miettes arrachées au patronat en
échange de la soumission te sont petit à petit retirées ; et les
conditions de travail du fait de la mise en concurrence mondiale des
salariés organisée par les capitalistes, sont de plus en plus rudes et
incertaines. Face à cette situation qui dans un pays « développé » comme
la fRance laisse entrevoir pour beaucoup les affres du déclassement deux
issues sont possibles.
Ou se battre pour conserver ses privilèges ( L’illusion d’abondance et
d’une vie de loisir bâtie sur l’exploitation des ressources et de la force
du travail du tiers monde. ), c’est à dire ceux de sa catégorie sociale,
de sa profession ou de son entreprise. Le faire contre ceux qui n’en
bénéficient pas et rentrer ainsi dans une logique d’exclusion qui contient
en puissance toute les dérives fascistes. On monte ainsi les salariés
contre les chômeurs, les français contre les étrangers, … Il y a
toujours un plus pauvre à écraser pour avoir une plus grosse part des
miettes. Lutter contre le déclassement c’est rentrer dans une logique de
cannibalisme social et faire le jeu de ceux nous exploitent.
Ou alors constater l’uniformisation de la condition des exclus du
capitalisme, tant sur le plan économique que sur celui du contrôle. Le
sans papier traqué et obligé de vivre clandestinement, les jeunes issus de
l’immigration contrôlés en permanence au nom de la lutte contre le
terrorisme, le chômeur en fin de droit expulsé de son logement car il ne
peut plus en payer le loyer,  En partant de cela on peut alors envisager
la possibilité d’une révolte commune contre les hiérarchies et les
séparations qui organisent la misère, et envisager d’en finir avec cette
dernière.

L’environnement :

La colonisation marchande du monde par le capitalisme aspire, à faire de
chaque parcelle de cette planète, de chaque chose, une marchandise. Tout
ce qui n’a pas de prix n’existe pas.
Il apparaît pourtant de plus en plus évident que les conséquences de cette
colonisation, se font sentir chaque jour un peu plus pour chacun, à
travers la pollution, la marchandisation de l’espace, la dégradation de la
qualité de l’alimentation et l’urbanisme sécuritaire. La ville laisse
transparaître l’hypertrophie d’un système qui pour accroître ses profits
va jusqu’à hiérarchiser et normaliser la nature pour en faire une machine
sans vie où plus rien d’imprévu ne peut arriver. Pour nous c’est la
certitude d’une vie sans aventure passée à produire ce qui nous empêche de
vivre.
Cette mort à petit feu, à laquelle nous sommes condamnés par la
dégradation et l’organisation marchande de notre environnement sont aussi
produite par chacun d’entre nous, par tout ceux qui se lèvent tout les
jours pour aller travailler, pour faire leurs courses ou payer leurs
impôts. Il faudrait peut être s’arrêter un instant, reconsidérer ce que
chacun contribue par ses actes à produire tant comme marchandise, que
comme contrainte. Cesser de défendre à tout prix son emploi quand il
implique de produire des nuisances, des services débiles et aliénants,
l’aménagement et le contrôle de nos espaces de vie ; et s’en aller faire
autre chose de réellement enrichissant pour soi même et non de nuisible
pour tous.
Opposer la qualité de vie au chantage salarié de la survie, et agir avant
que les écosystèmes aient atteint du fait de l’activité humaine un point
de non-retour fatal à l’espèce tout entière et surtout à chacun d’entre
nous.

La sécurité :

La sécurité se présente comme un problème majeur dans la bouche de ceux
qui nous gouvernent. Pas un jour sans son lot de faits-divers sanglants
qui rappellent à chacun combien la police, la justice et les prisons sont
nécessaires pour assurer le bien être de tous. Et que car il a peur,
l’état veille au grain et lutte contre l’insécurité. La sécurité serait le
premier des droits de l’homme, elle vaudrait bien qu’on lui sacrifie
toutes les libertés. Fichage, Surveillance des communications, occupation
policière et militaire des lieux publics, vidéosurveillance, contrôles
dans les transports, dans la rue, au supermarché ou au volant ; les
manifestations de l’ordre sécuritaire s’imposent quotidiennement dans la
vie de chacun, et plus particulièrement aux plus pauvres à tout ceux qui
du fait de leurs conditions de vies seraient tentés d’enfreindre la loi
pour subvenir à leurs besoins ou pour lutter.
« Je n’ai rien à me reprocher, cela ne me concerne pas » dit le brave
citoyen, oubliant que derrière ce contrôle qui ne s’applique qu’aux «
Autres » aujourd’hui. C’est l’outil de la répression qu’il subira demain
qui se construit. Il a oublié qu’un type moins con que lui disait en son
temps, « ce n’est pas du bruit des bottes que nous devrions avoir peur
mais du silence des pantoufles », souffrant de voir ses contemporains se
soumettre sans broncher à ce contrôle « pour leur bien » quand lui, lucide
voyait s’évaporer sa liberté et les possibilités de révolte.
L’industrie sécuritaire, en outre d’être un buisness fructueux qui se paye
sur tes impôts ; est aussi une logique qui tend à l’infantilisation de
chacun devant l’autorité de l’état. Au nom de la sécurité et pour un monde
réglé comme une horloge où plus rien d’imprévu ne doit advenir, tu dois
renoncer à toute forme d’autonomie, réprimer toi-même ton individualité et
accepter l’ordre en place ou alors tu seras traqué, enfermé, soumis,
rééduqué, exclu et annihilé.

« Misérable ! Qu’a besoin le peuple de ces chauves tribuns ? C’est dans
une rébellion, où la nécessité, et non l’équité, fit loi, qu’ils ont été
élus. A une heure plus propice, déclarons nécessaire ce qui est équitable,
et renversons leur pouvoir dans la poussière. »

Parce que ce monde est devenu une prison à ciel ouvert, et si ta soif de
liberté est démesurée. Il ne te reste qu’une option possible : la révolte.
Face à une tâche d’une telle ampleur et d’une non moindre importance, se
pose la question « que faire ? ».
Il n’y a pas de réponse toute faite dictée par une doctrine qui s’impose.
Il est possible pour chacun de trouver dans sa vie quotidienne, des
besoins, des désirs qui valent le coup de se mettre en lutte. Et de penser
les moyens, de cette révolte en fonction de sa situation particulière tout
en gardant à l’esprit la nécessité d’avancer sans reproduire la domination
et les structures hiérarchisées de ce monde.
Il ne suffit pas de de se grouper ou d’agir ponctuellement pour en finir
avec l’ordre. Si on aspire à faire s’effondrer ce monde, encore faut il se
transformer soi-même et cesser d’être un rouage de ce monde.
Il convient à chacun d’imaginer ses propres moyens de lutte et de les
réaliser individuellement ou collectivement. Du sabotage à la grève
sauvage, du squat à la propagande écrite ou l’émeute… Ce que craignent
ceux qui nous gouvernent c’est d’être débordés. Ce qui compte ce n’est pas
tant l’unité des révoltés que la diffusion des actes de résistances, et
l’autonomie de chacun qui nous rendront ingouvernables.

Relève la tête cesse d’être un esclave
Dresse toi contre l’autorité la rage aux bras, la joie au cœur
Peut-être alors pourrons nous enfin nous reposer parmi les ruines de ce
monde.

Quelques ami-e-s de l’anarchie

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