<http://rebellyon.info/LE-TGV-LYON-TURIN-NE-PASSERA-PAS.html>
Le 11 décembre 2012, les chefs d’état français et italien François
HOLLANDE et Mario MONTI se réuniront en sommet à Lyon pour parler austérité
et conclure le plan de financement de la ligne à grande vitesse reliant
Lyon à Turin (le TAV), présenté pour l’occasion comme un remède à la crise.
Nous ferons de ce sommet l’occasion de montrer notre rejet du TAV (TGV) et
de la structuration des territoires en Machine Économique compétitive et
rentable au service du Capital.
Pour cela, nous invitons le 11 Décembre 2012 à Lyon les mouvements NO-TAV
italiens et français ainsi que toutes les personnes en lutte chez elles
contre des grands projets d’infrastructure et d’aménagement de leur vie à
se mobiliser. Nous invitons aussi dès à présent à participer à
l’organisation de cet événement à nos côtés le 27 octobre.
*UNE VALLÉE QUI NE VEUT PAS SE LAISSER AMÉNAGER.*
Vingt-deux ans que la vallée la plus affectée par ces travaux, la vallée
de Susa, est secouée de manifestations massives, de blocages
routiers, de sabotages, de marches pacifiques et d’affrontements
avec la police. Vingt-deux ans aussi que se succèdent expropriations,
expulsions des occupants du chantier, arrestations, procès et
incarcérations jusqu’au récent “accident” d’un habitant de la vallée,
électrocuté en grimpant à un pylône pour continuer l’occupation du
chantier.
Une vallée habitée qui ne veut pas être reléguée au simple rôle de voie
de passage pour l’interconnexion des métropoles transalpines ; des
vies qu’on ne peut pas plier indéfiniment aux aménagements
nécessaires à la bonne marche du Progrès. Cette opposition sans
compromis est aujourd’hui portée par un mouvement dans toute l’Italie,
le mouvement NO-TAV.
Au quotidien, le mouvement NO-TAV mène une lutte créative, offensive
et tenace. Elle s’invente, au cours des manifs, sur les points de
blocages ou à l’occasion de moment de partage, dans les
*presidi*occupés (lieux de siège d’où s’organise la lutte) ou dans
une cantine
improvisée sur l’autoroute. Le mouvement est maintenant sorti de la
vallée. Force conséquente à laquelle les syndicats italiens s’allient
ponctuellement, il est devenu un des symboles de l’opposition à la
gestion technico-économique du gouvernement. Pour faire face sur le
terrain, ce sont aujourd’hui des escadrons de carabiniers et des
chasseurs-alpins revenus d’Afghanistan qui protègent tous les jours un
chantier retranché derrière des barbelés. Nous ne pouvons pas
laisser Monti et Hollande fêter leur crédit européen sans inviter les
No-TAV !
*DE CE CÔTÉ-CI DES ALPES.*
Avec 800 millions d’euros déjà investis, des travaux préliminaires
entamés et des négociations européennes bien avancées, la conclusion
de la consultation publique organisée par la région Rhône-Alpes cette
année était courue d’avance. Il ne fallait pas attendre de ce coup de
vernis démocratique autre chose qu’un avis favorable au TAV,
évidemment mis en avant par le comité de consultation.
Depuis un an, des comités de riverains se constituent donc sur le tracé
du TAV pour s’y opposer. Les discours s’accordent difficilement,
l’enjeu pour eux ne pourra décemment pas être de déplacer ce tracé au
village voisin mais d’opposer suffisamment de résistance pour
empêcher les travaux. Il n’est pas possible d’amender ni d’améliorer
ce projet. Pour les promoteurs du Lyon-Turin, il n’y a pas de Plan B, il
y a un seul projet, face auquel il ne peut y avoir qu’un seul mouvement
d’opposition. Des deux côtés de la frontière c’est la nécessité même de
refuser un modèle de développement promu par le Lyon-Turin.
*DES « MÉTROPOLES MULTIPOLAIRES, ATTRACTIVES ET ACCESSIBLES ».*
Ce tracé s’inscrit dans le méga-projet de ligne à grande vitesse reliant
Kiev à Lisbonne. Ce n’est que l’un des 40 projets des corridors
pan-européens qui participent au renforcement de l’Union Européenne
dans la guerre économique mondiale. Il s’agit de fluidifier la mobilité
des personnes et des marchandises en reliant les grandes villes entre
elles. Par l’interconnexion des métropoles il s’agit d’abolir les
distances, de fluidifier le déplacement des marchandises et des
capitaux humains.
Un monde lisse, sans entraves. En trois coups de crayon sur la carte, des
lignes sont tracées pour reliées des *« métropoles multipolaires,
attractives, et accessibles »* (Gérard Collomb), pour créer des villes
uniformes, ou à quelques détails près on pourrait retrouver les mêmes
quartiers, les même magasins, les mêmes moyens de transports. Dans cette
ville multipolaire ce sont les Universités et entreprises de pointe
regroupés en « cluster », qui portent en eux l’espérance de la
croissance économique.
Pour assurer leur attractivité, les villes doivent séduire cette
nouvelle masse de travailleurs avide de rapidité, d’efficience et de
commodités par leur offres culturels, leur spectacle, (et leur
lumières en l’occurrence pour Lyon.)* « Car (la culture) contribue à
donner un nouveau profil à la ville. Elle détermine à mes yeux le
processus d’investissement des grands travaux, des services et de
la modernisation. » (Piero Fassino, Maire de Turin dans Lyon citoyen)*
Des trains « pan-européens » donc, comme moyen de transport de la classe
à haute valeur ajoutée. Faites place ! Cette attractivité organisée
génère une explosion des loyers faisant disparaître les derniers
quartiers populaires des centres urbains, reléguant ses anciens
habitants à la marge sociale et géographique. Tout deviens une
question de moyens ; dans le même créneau horaire, certains arrivent en
gare de Marseille pendant que d’autres ont tout juste traversé
l’agglomération lyonnaise.
A Lyon aussi, il s’agit à travers cette lutte de réaffirmer l’arrêt du
développement industriel, celui-ci n’a fait qu’assiéger nos villes,
grignotant toujours plus de terre et de marge d’autonomie. L’
habillage écologique du progrès ne fait que renforcer le
développement industriel et le mythe de la croissance infinie.
Quand aux mensonges sur la « performance énergétique » du Lyon-Turin,
il faut rappeler que ce train, comme toutes les infrastructures qui
s’y rapportent, fonctionne au nucléaire. Et que cette seule condition
est devenue inacceptable d’un bout à l’autre de la planète. Non, le
TAV n’est pas éco-compatible. Des montagnard.es seront
asphixié.es<http://xn--asphixi-hya.es>sous diverses pollutions
visuelles et sonores, mais aussi par des
poussières d’uranium et d’amiante dégagées par ce chantier.
*ET UN PARI.*
Ce qu’il y aurait à gagner c’est une propagation des mouvements NO-TAV
parce que l’on sent bien que ce qui se tente en Val de Susa dépasse les
frontières de la vallée et de l’Italie. Les luttes, pas plus que les
infrastructures qu’elles mettent à mal, ne sont jamais que locales.
Elles déstabilisent la gestion globale de l’économie en inscrivant
déjà que quelque chose y échappe, reste ingérable.
Et la force qui se gagne là, rentre en résonance et circule vers d’autres
points, d’autres foyers de lutte : contre l’aéroport du grand-ouest,
contre un OL-Land, contre le gaz de schiste, en Grèce, partout, etc…
Partout où l’on se soulève contre les aménagements et le progrès, une
géographie des luttes se tisse face à celle des grands projets de
développements internationaux. No-tav 69.
*RDV LE 27 OCTOBRE*, pour s’organiser contre le sommet franco-italien du
11 décembre.
Pour connaître le lieu et l’heure de réunion, nous contacter sur :
notav69
@ rebellyon.info